Un responsable de Kakhol lavan fustige le plan économique du Premier ministre
Netanyahu accusé de vouloir un nouveau scrutin, distribuant sans compter de l'argent aux Israéliens pour séduire les futurs électeurs dans ce contexte, selon le cadre anonyme
Un haut-responsable de Kakhol lavan a éreinté le plan économique mis en place par le gouvernement en direction des petites entreprises pour tenter de solutionner la crise économique liée au coronavirus, selon un reportage télévisé diffusé vendredi.
Netanyahu avait révélé, jeudi soir, la distribution d’une nouvelle enveloppe d’aides financières pour les entreprises et pour les travailleurs ayant perdu leur gagne-pain suite aux mesures de confinement entraînées par l’apparition de la pandémie de COVID-19, reconnaissant que certaines initiatives prises par les dirigeants du pays pour rouvrir l’économie avaient été prématurées, précipitant l’apparition de la deuxième vague actuelle d’infections.
Le parti Kakhol lavan avait officiellement salué le plan, jeudi, disant que son leader, le ministre de la Défense Benny Gantz, se réjouissait de voir « toutes les demandes économiques et sociales réclamées par Kakhol lavan » prises en considération et mises en oeuvre.
Mais un officiel du parti Kakhol lavan – le plus important partenaire de coalition de Netanyahu – qui s’est exprimé sous couvert d’anonymat, a accusé le Premier ministre de chercher à provoquer un nouveau scrutin, distribuant sans compter de l’argent aux Israéliens pour séduire les futurs électeurs dans ce contexte.
« Netanyahu utilise toute sa puissance pour entraîner des élections, distribuant l’argent aux citoyens afin de briser le gouvernement qui a été mis en place au mois de mars », aurait dit ce responsable, selon la Douzième chaîne.
Il a ajouté que « même les Haredim [les alliés politiques ultra-orthodoxes de Netanyahu] savent que Netanyahu veut aujourd’hui provoquer des élections ».
Ces propos surviennent alors que, selon des informations, le leader du Shas, Aryeh Deri, aurait raccroché au nez du Premier ministre, l’accusant de tenter de provoquer un nouveau scrutin.
Netanyahu a formé un gouvernement d’unité au mois de mai après trois cycles électoraux non-concluants qui n’avaient pas permis de désigner clairement un vainqueur.
Selon les termes de l’accord de coalition conclu entre le Likud et Kakhol lavan, Benny Gantz devrait prendre le poste de Premier ministre à l’automne 2021. Netanyahu a indiqué qu’il respecterait l’accord, mais les observateurs estiment qu’il pourrait chercher à dissoudre le gouvernement pour éviter ce transfert du pouvoir.
Le Likud et Kakhol lavan se sont également affrontés sur le budget de l’Etat, Netanyahu réclamant un budget courant sur un an et Kakkol lavan insistant, pour sa part, sur la mise en place d’un plan de deux ans.
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L’officiel a estimé que le plan économique gouvernemental mis en place pour contrer le coronavirus « ne présente pas de moteurs de croissance : Il n’est conçu que pour faire pleuvoir l’argent sur les citoyens israéliens sans venir au secours de l’économie ».
« Si le plan économique de Netanyahu court sur un an, pourquoi est-il impossible de mettre en place un budget pour un an et un trimestre ? », s’est interrogé le responsable.
Le Likud a répondu aux accusations, disant que « tous les économistes s’accordent sur le fait qu’Israël a besoin d’un budget d’un an maintenant, et immédiatement. Tandis que le Premier ministre travaille 24 heures sur 24 pour créer ce budget avec, en parallèle, l’enveloppe d’aides financières qui a été mise en place dans ce contexte de crise du coronavirus, Kakhol lavan tente de torpiller ce travail pour des raisons politiques ».