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Un rouleau de Torah en mémoire d’un Sud-africain tué dans un attentat terroriste

L’initiative, baptisée « The Eli Kay Unity Sefer Torah », invite les Juifs du monde entier à financer la rédaction du rouleau, qui sera utilisé en Israël pour faire vivre la mémoire d'Eli Kay

Eliyahu David Kay, tué dans un attentat terroriste à Jérusalem le 21 novembre 2021. (Crédit : Instagram/HaShomer HaChadash)
Eliyahu David Kay, tué dans un attentat terroriste à Jérusalem le 21 novembre 2021. (Crédit : Instagram/HaShomer HaChadash)

La famille d’un immigrant sud-africain tué par un terroriste du Hamas en novembre 2021 a lancé la semaine dernière un projet mondial pour réaliser un rouleau de la Torah en sa mémoire.

L’initiative, baptisée « The Eli Kay Unity Sefer Torah », invite les Juifs du monde entier à financer la rédaction de ce rouleau, qui sera utilisé en Israël pour faire vivre la mémoire de Kay.

Abattu lors d’un attentat terroriste dans la Vieille Ville de Jérusalem, Kay avait quitté l’Afrique du Sud pour servir comme parachutiste dans l’armée israélienne. Sa mort a ému de nombreux olim et Israéliens nés en Afrique du Sud, attirant des milliers de personnes à ses funérailles, à Jérusalem.

Le projet invite qui le souhaite à parrainer le projet, à hauteur d’une lettre ou d’un chapitre entier de la Torah, qui sera rédigé par un scribe, en Israël. Un jour seulement après son lancement, l’initiative a d’ores et déjà permis de collecter 13 000 $ auprès de centaines de donateurs privés.

Les responsables de la campagne espèrent que le scribe pourra commencer à travailler ce mois-ci.

La famille Kay entend prendre une part active au projet, même une fois terminé. Les parents, Devorah et Avi Kay, ainsi que le frère Kasriel et son épouse Shani, ont l’intention de se déplacer avec les deux premières sections du rouleau, afin que des scribes d’autres pays complètent les lettres ébauchées par leur homologue israélien. Ils comptent également être du voyage lorsque le rouleau sera emporté par des touristes dans leur périple en Israël.

Foule endeuillée lors des funérailles d’Eliyahu Kay, tué à l’âge de 26 ans par un tireur palestinien lors d’un attentat terroriste, à Jérusalem le 22 novembre 2021. (Crédit : Menahem KAHANA/AFP)

Kasriel Kay a déclaré au Times of Israel, la semaine passée, souhaiter que ce rouleau de Torah favorise l’unité du peuple juif, en mémoire de son frère, signe d’un lien fort entre la diaspora et Israël.

« Eli soutenait à la fois la présence du peuple juif en Israël et l’unité entre les peuples », confie-t-il, « et il aimait voyager. L’idée est d’en faire un Sefer Torah itinérant, histoire d’emmener avec lui tous ceux qui auront contribué à sa réalisation, jusqu’aux confins d’Israël. »

La Torah sera mise à la disposition des routards, des pèlerins et des touristes. Un sac à dos de transport a été conçu, léger et étanche, pour permettre au rouleau d’être emporté partout.

Les Kay espèrent mettre à disposition des jeunes le rouleau, occasion pour des groupes tels que Taglit d’intégrer la mémoire d’Eli à leur programme.

« C’est le Sefer Torah d’Eli Kay », explique Kasriel. « Qui il était ? Quelle a été son histoire ? Ce peut être un moyen de leur parler Eli, de parler d’Eli. »

Détail du projet de rouleau de la Torah en mémoire d’Eli Kay, assassiné par un terroriste du Hamas en novembre 2021 (Crédit : Courtoisie)

Kasriel se voit bien – tout comme ses parents – se joindre aux touristes et partager avec eux l’histoire d’Eli, offrant aux jeunes Juifs en visite en Israël « une connexion » avec les victimes du terrorisme comme Kay, « qui sera toujours pertinente, même dans 20 ans ».

« Ce n’est pas seulement une occasion de manger de la pizza ou du shawarma, il y a une réelle profondeur dans tout cela. Imaginez un instant qu’ils puissent voyager avec le Sefer Torah d’Eli, se recueillir sur sa tombe ou participer à d’autres initiatives en mémoire d’Eli », poursuit Kasriel.

« C’est d’emblée une toute autre connexion avec Israël. »

Pour la Hakhnassat Sefer Torah, célébration qui marque traditionnellement l’achèvement d’un rouleau de la Torah, la famille prévoit un rassemblement « de grande ampleur », et invitera les Israéliens à venir nombreux.

« Tout le monde vous dira qu’Eli était plein de vie », confie Kasriel. « Nous devons célébrer la vie d’Eli. »

Eli Kay était quelqu’un de très sociable, et son aisance à entrer en contact avec autrui lui permettait d’établir des relations avec des personnes très différentes, assure Zimra Sherman, amie de longue date. Il avait « un très grand cœur et était un ami fidèle », ajoute Sherman, ce qui lui attirait beaucoup d’amitiés.

L’événement devrait avoir lieu peu de temps autour de la date anniversaire de la mort d’Eli Kay, en décembre.

Kasriel (à gauche) et Shani Kay (Crédit : Courtoisie)

La famille a confié avoir été émue et encouragée par l’effusion de soutien de la société israélienne et la volonté de faire vivre la mémoire de Kay. Des milliers de personnes ont assisté aux funérailles, et la famille a reçu de très nombreuses visites pendant la période de deuil de Shiva. « Certains sont venus de très loin », commente Kasriel, « et ont dit:« Nous ne vous connaissons pas, mais nous avons entendu parler de vous et nous voulons être avec vous [en ces circonstances]. »

D’autres initiatives en mémoire d’Eli ont également attiré beaucoup de participants. « Beit Eli LeChayalim », foyer dédié aux soldats seuls de Tsahal qui a ouvert ses portes en juin à Kfar Habad, a attiré des dizaines de bénévoles chaque jour, précise Rabbi Yitzchak Yosef Cohen, à l’origine de cette initiative.

La famille espère mobiliser le maximum de monde autour de ce projet qui célèbre l’unité du peuple juif. « Nous souhaitons que les gens soient nombreux, dans le monde, à faire don d’une lettre », explique Kasriel, « l’idée est de rayonner au maximum. »

Kasriel ajoute que d’autres projets commémoratifs sont en cours. La famille a ainsi mis en place une fondation, destinée à apporter un soutien financier aux jeunes Juifs désireux de participer à un programme en lien avec Israël, comme Birthright ou South African Encounter, « où le voyage d’Eli a commencé comme un oleh », un immigrant en Israël.

« L’autre grand projet que nous avons est celui d’un musée dédié aux victimes du terrorisme », explique Kasriel, inspiré de Yad Vashem, et permettant aux visiteurs de connaître l’histoire des victimes du terrorisme et d’apporter un peu de réconfort aux familles.

Comme elle l’explique elle-même, la famille Kay a à cœur de transformer une épouvantable tragédie en quelque chose de positif et de donner aux autres, bien qu’un [être cher] leur ait été enlevé.

« Cette opportunité nous est donnée, aussi douloureuse et triste soit-elle », confie Kasriel, « beaucoup de bien pourra en résulter. »

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