Israël en guerre - Jour 338

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Un site d’info haredi qui a flouté le visage de femmes conclut un accord avec elles

Behadrei Haredim a conclu un accord avec cinq femmes après que l'Israel Religious Action Center du mouvement réformé a intenté une action en justice

Judah Ari Gross est le correspondant du Times of Israël pour les sujets religieux et les affaires de la Diaspora.

De gauche à droite, Tamar Gottlieb, Yochi Rappeport, Anna Kislanski, Rakefet Ginsberg, et Orly Erez-Likhovski, au tribunal, le 4 décembre 2022. (Crédit : Les Femmes du mur)
De gauche à droite, Tamar Gottlieb, Yochi Rappeport, Anna Kislanski, Rakefet Ginsberg, et Orly Erez-Likhovski, au tribunal, le 4 décembre 2022. (Crédit : Les Femmes du mur)

Dimanche, un organe d’information ultra-orthodoxe populaire a accepté de présenter des excuses et de verser une compensation après avoir brouillé les visages d’un certain nombre de dirigeantes réformées et conservatrices l’année dernière, selon l’organisation qui a intenté un procès contre le site.

En décembre dernier, le président Isaac Herzog a rencontré des représentants des mouvements réformé et massorti, ainsi que du groupe militant des Femmes du mur, pour discuter de l’avenir de la zone de prière mixte du mur Occidental.

Dans son compte-rendu de la réunion, le site d’information Behadrei Haredim a inclus une photo de la réunion, mais a estompé les visages des quatre participantes – Rakefet Ginsberg, PDG du mouvement israélien Masorti ; Anna Kislanski, PDG du mouvement réformé en Israël ; Orly Erez-Likhovski, directrice du Centre d’action religieuse d’Israël ; Yochi Rappeport, directrice exécutive des Femmes du Mur, et de sa vice-présidente Tammy Gottlieb.

Cette décision était conforme à la politique générale du site web, qui consiste à s’abstenir de publier des photographies de toutes les femmes, au motif que cela va à l’encontre des lois juives sur la pudeur, bien que cela soit contesté par de nombreux rabbins strictement orthodoxes.

Ces cinq femmes ont intenté une action civile contre le site d’information au début de l’année par l’intermédiaire du Israel Religious Action Center (IRAC), invoquant la discrimination, la négligence, la diffamation et la violation de leur vie privée.

L’affaire a été soumise à la médiation et, dimanche, Behadrei Haredim a accepté de présenter des excuses officielles et de verser une compensation aux cinq femmes pour un montant non-divulgué. L’IRAC avait initialement demandé au site de payer 50 000 shekels pour avoir publié la photo floue.

« Le site web s’excuse d’avoir flouté le visage des femmes sur une photographie publiée le 1er décembre 2021 et le 7 décembre 2021, et souhaite exprimer ses regrets pour les dommages causés aux femmes en la publiant », a écrit le site web dans une déclaration diffusée sur le site dimanche.

Les cinq femmes concernées ont publié une déclaration dimanche saluant la décision, mais soulignant également leur inquiétude quant aux droits des femmes en Israël en général.

Une réunion entre le président Isaac Herzog et des dirigeants juifs à Jérusalem, distribuée par la résidence présidentielle en décembre 2021, avec les visages des femmes floutés, telle qu’elle est apparue sur le site Behadrei Haredim, selon le procès. (Crédit : IRAC)

« En particulier en ce moment, alors que les droits des femmes sont attaqués, nous voyons une grande symbolique dans cet accord, qui indique clairement que l’exclusion des femmes est illégale et que ceux qui le font doivent payer », ont-ils écrit.

« Malheureusement, il existe de nombreux endroits en Israël, notamment au mur Occidental, où les femmes sont exclues et discriminées. Les mouvements juifs libéraux continueront à être à l’avant-garde de la lutte pour les droits des femmes et contre leur exclusion dans la sphère publique », ont-ils ajouté.

Ce procès est le premier jamais intenté en Israël contre un site web « pour des politiques humiliantes d’effacement des femmes », selon l’IRAC.

L’année dernière, l’IRAC a remporté une victoire dans sa campagne contre l’effacement des femmes dans la sphère publique en Israël, lorsque le tribunal de Jérusalem a statué en sa faveur et a ordonné à la municipalité de Jérusalem d’enquêter sur les incidents de juifs haredi vandalisant des panneaux d’affichage représentant des visages de femmes dans toute la ville.

Le groupe a intenté une action en justice après que des groupes d’autodéfense religieux ont défiguré le portrait d’une survivante de la Shoah âgée de 95 ans, affiché devant l’hôtel de ville de Jérusalem.

« On ne peut pas permettre aux contrevenants à la loi de régir l’espace public », avait alors jugé le tribunal.

Tobias Siegal et Judah Ari Gross ont contribué à cet article.

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