Un tribunal renouvèle l’interdiction temporaire d’Al Jazeera
Le juge Haggaï Brenner estime qu'il existe un lien direct et causal entre les individus qui ont perpétré des attaques terroristes en Israël et la consommation de contenu de la chaîne qatarie
Le tribunal du district de Tel Aviv-Jaffa a approuvé jeudi la demande du ministre des Communications, Shlomo Karhi (Likud), visant à renouveler l’interdiction temporaire du réseau d’information qatari Al Jazeera en Israël. Les émissions et le site Internet seront ainsi bloqués pour 45 jours supplémentaires.
Dans sa décision, le tribunal estime qu’il existe un lien direct et causal entre les individus qui ont perpétré des attaques terroristes en Israël et la consommation de contenu d’Al Jazeera.
Il a également déterminé qu’il existait un « lien étroit » entre Al Jazeera et le groupe terroriste palestinien du Hamas, que certains journalistes d’Al Jazeera à Gaza s’étaient transformés en « assistants et partenaires » du Hamas tandis que d’autres avaient même mené des attaques terroristes.
Les conclusions du tribunal sont similaires à sa décision précédente sur la première ordonnance interdisant Al Jazeera en Israël.
Le vice-président du tribunal du district de Tel Aviv-Jaffa, le juge Haggaï Brenner, écrit dans sa décision que les documents bruts et classifiés qui lui ont été présentés par l’État pour justifier l’interdiction démontraient « l’existence d’un lien étroit » entre le Hamas, Al Jazeera et ses journalistes.
« L’image qui se forme est qu’Al Jazeera a un certain nombre de journalistes aux frontières de la bande de Gaza (certainement pas tous, ni même la plupart d’entre eux) qui ont franchi la frontière du lien légitime entre source et journaliste, de relations à une connexion d’un autre type, et se sont transformés en assistants et partenaires de facto de l’organisation terroriste Hamas, tout en préservant des liens étroits et en transmettant des messages mutuels », écrit Brenner.
« D’autres documents classifiés établissent la conclusion selon laquelle Al Jazeera est considérée par l’organisation terroriste du Hamas comme sa branche de diplomatie publique et de renseignement », ajoute-t-il.
Le juge Brenner a dit également qu’il existe une « influence très forte et très inquiétante » des émissions d’Al Jazeera sur des groupes spécifiques de la population en Israël, et que « ce contenu a été le motivateur, le catalyseur et ce qui a amené aux activités des terroristes à l’intérieur des frontières d’Israël », ajoutant qu’ « il ne fait aucun doute que pour ces terroristes, il existe une relation causale claire et prouvée entre le contenu diffusé par Al Jazeera et les attentats terroristes qu’ils ont perpétrés ».
Il a conclu : « Nous parlons donc d’un préjudice réel à la sécurité de l’État (même si Al Jazeera n’avait pas l’intention de commettre ce préjudice). »
Les émissions d’Al Jazeera en Israël ont pour la première fois été supprimées, son site Internet mis hors ligne, son équipement saisi et ses bureaux scellés le 5 mai, conformément à une loi d’urgence adoptée en avril autorisant à bloquer temporairement l’accès des médias étrangers considérés comme violant la sécurité nationale.