Une école de Dublin sommée de s’excuser pour avoir employé un ancien nazi
Le St. Conleth's College avait embauché feu Louis Feutren, un professeur de nationalité française "vantard et fier" de son passé, qui est accusé d'avoir maltraité ses élèves
DUBLIN – Selon d’anciens élèves cités par l’Irish Times mardi, l’école de Dublin qui a employé durant des dizaines d’années un ancien officier nazi français comme professeur – qui se serait de surcroît livré à des mauvais traitements envers ses élèves – doit présenter des excuses.
Louis Feutren, décédé en 2009, avait en effet servi dans les rangs de la SS nazie, de sinistre mémoire, lors de la Seconde Guerre mondiale et il était membre d’un groupe nationaliste breton, « Bezen Perrot », qui pourchassait Juifs et résistants français.
Né en 1922, Feutren avait été condamné à mort en France, après-guerre, avant de trouver refuge en Irlande, en 1945. Il y avait obtenu un diplôme universitaire avant d’enseigner le français au St Conleth’s College de Dublin, où il devait rester de 1957 à 1985.
Uki Goni, qui a étudié à St. Conleth dans les années 1970 et coordonné une campagne demandant à l’établissement de présenter ses excuses pour le comportement de Feutren, a affirmé que le professeur maltraitait ses élèves durant les cours.
Dans un courrier rédigé par Goni, cité par l’Irish Times, plusieurs témoignages d’élèves ont rappelé les diverses maltraitances infligées par Feutren – même après l’interdiction des châtiments corporels au sein des écoles irlandaises, en 1982.
Un élève explique dans la missive avoir été contraint de se déshabiller devant toute la classe parce qu’il avait oublié le vocabulaire français correspondant à certains vêtements.
Dans l’Irish Times, où il évoque Feutren sous les traits d’un « monstre », Goni, dont le père a été ambassadeur d’Argentine en Irlande, dit que le Français « était un ex-militaire vantard, impénitent et fier d’avoir appartenu à l’organisation la plus diabolique et la plus tyrannique du 20ème siècle, la SS nazie ».
Goni ajoute clairement que si la direction actuelle de l’école ne peut pas être tenue pour responsable des actes antérieurs des responsables de l’établissement, ce serait une bonne choose qu’elle « présente des excuses pour les mauvais traitements … infligés dans un établissement dont elle porte encore le nom aujourd’hui ».
Selon l’Irish Times, l’école n’a pas souhaité réagir.