« Une énorme tragédie » : Les enfants tués par le Hezbollah à Majdal Shams
Le Hezbollah a "franchi toutes les lignes" ; le chef du Conseil du nord : au moins 5 victimes sont de la même famille ; les hôpitaux : plusieurs sont toujours dans un état grave
Onze des douze enfants tués dans l’attaque meurtrière à la roquette du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah samedi à Majdal Shams ont été identifiés dans les médias arabes et israéliens dimanche matin, alors que les représentants de la communauté du nord s’en sont pris au gouvernement pour ce qu’ils décrivent comme une réponse peu convaincante aux tirs de missiles quotidiens.
Les victimes sont Alma Ayman Fakher Eldin, 11 ans, Milad Muadad Alshaar, 10 ans, Vinees Adham Alsafadi, 11 ans, Iseel Nashaat Ayoub, 12 ans, Yazan Nayeif Abu Saleh, 12 ans ; Johnny Wadeea Ibrahim, 13 ans ; Ameer Rabeea Abu Saleh, 16 ans ; Naji Taher Alhalabi, 11 ans ; Fajer Laith Abu Saleh, 16 ans ; Hazem Akram Abu Saleh, 15 ans ; et Nathem Fakher Saeb, 16 ans.
Douze enfants et adolescents ont été tués lorsqu’une roquette a touché un terrain de football dans la ville druze du nord samedi après-midi. L’armée israélienne a déclaré que la roquette était une Falaq-1 de fabrication iranienne avec une ogive de 53 kilogrammes d’explosifs.
Le Hezbollah, soutenu par l’Iran, a nié toute responsabilité dans cette attaque meurtrière, mais Tsahal et les services de renseignement américains ont affirmé que le groupe terroriste avait tiré le projectile mortel.
Les funérailles de la plupart des enfants tués devaient commencer à 11 heures à Majdal Shams.
Benny Ben-Muvhar, chef du Conseil régional de Mevoot Hermon, a déclaré à la Douzième chaîne que quatre ou cinq des enfants tués faisaient partie de la même famille.
« Dix mois que nous attendons que le cabinet de sécurité nous dise vers où nous tourner. Nous sommes assis avec des responsables de l’armée et nous disons : ‘Nous sommes prêts, nous sommes forts, nous attendons les instructions du cabinet de sécurité.’ Et que se passe-t-il entre-temps ? Une mère et son fils sont tués à Kfar Yuval, des gens sont tués dans les communautés », a-t-il déclaré.
Il a qualifié cette dernière attaque de « désastre » et a exigé un changement dans les procédures de réponse de l’armée.
Les habitants et les secouristes ont décrit des scènes de carnage sanglant sur le terrain de football. Bien qu’une sirène d’alerte ait retenti, l’alerte a été trop courte et les victimes n’ont pas pu fuir à temps.
Il s’agit de l’attaque la plus meurtrière du Hezbollah depuis que le groupe terroriste a commencé à frapper le nord d’Israël le 8 octobre. À ce jour, les affrontements à la frontière ont causé la mort de douze civils du côté israélien, ainsi que celle de dix-huit soldats et réservistes de Tsahal. Plusieurs attaques ont également été lancées depuis la Syrie, sans faire de blessés.
Le Hezbollah a signalé que 381 de ses terroristes ont été tués par Israël depuis le 8 octobre, principalement au Liban, mais aussi en Syrie. Au Liban, 71 membres d’autres groupes terroristes, un soldat libanais et au moins 60 civils, dont trois journalistes, ont été tués.
Une soirée et une nuit difficiles
Un certain nombre d’enfants blessés dans l’attaque sont toujours dans un état grave dans les unités de soins intensifs pédiatriques du nord, beaucoup d’entre eux ayant des séquelles permanentes, ont indiqué les hôpitaux dimanche matin.
Le professeur Salman Zarka, directeur du centre hospitalier Ziv à Safed, a déclaré que trente blessés étaient arrivés au lendemain de l’attentat, dont quinze sont toujours hospitalisés.
Il a déclaré à la Douzième chaîne que trois d’entre eux sont dans un état grave. Un certain nombre d’entre eux devraient subir des interventions chirurgicales supplémentaires au cours de la journée.
« Malheureusement, nous sommes habitués à des événements qui font de nombreuses victimes, mais ce sont des enfants. C’est une véritable tragédie pour la région », a déclaré Zarka.
Le professeur Danny Eitan, directeur de l’unité de soins intensifs pédiatriques du centre hospitalier Rambam à Haïfa, a déclaré qu’il y avait trois enfants dans un état grave admis en soins intensifs pédiatriques qui ont subi une intervention chirurgicale pendant la nuit.
« Une soirée et une nuit difficiles. Cinq blessés sont arrivés à Rambam, dont quatre ont été emmenés en chirurgie puis transférés à l’unité de soins intensifs pédiatriques », a-t-il déclaré à la Douzième chaîne.
« La plupart des blessés sont arrivés avec des blessures multisystémiques dues à des éclats d’obus », a-t-il ajouté. « À l’heure actuelle, trois personnes sont toujours dans un état grave, sous sédatifs et sous respirateur dans l’unité de soins intensifs pédiatriques. »
« Ils ont été opérés durant une grande partie de la nuit. Ils souffrent de lésions multisystémiques, à la tête et au corps. Dans les jours à venir, nous nous efforcerons de les stabiliser. Nous espérons qu’ils se rétabliront rapidement », a-t-il ajouté.
« Cela faisait longtemps que nous n’avions pas vu un groupe d’enfants souffrant d’un traumatisme aussi grave », a-t-il déclaré.
Par ailleurs, des recherches étaient en cours pour retrouver un enfant disparu depuis la frappe. Les proches de Guevara Ibrahim, 11 ans, ont fouillé tous les hôpitaux et les zones environnantes, mais l’enfant n’a pas encore été retrouvé, a rapporté le site d’information Ynet. L’enfant se serait trouvé sur le terrain de football lorsque la roquette a frappé.
Le ministère des Affaires étrangères a déclaré dimanche que le Hezbollah avait « franchi toutes les lignes rouges » avec cette attaque.
« Il ne s’agit pas d’une armée qui combat une autre armée, mais d’un groupe terroriste qui tire délibérément sur des civils », a déclaré le ministère des Affaires étrangères.
En se rendant sur les lieux de l’attaque dimanche matin, le ministre de la Défense Yoav Gallant a promis que le Hezbollah « paierait le prix » et que le pays tout entier se tenait en solidarité avec Majdal Shams.
« Je souhaite transmettre aux familles, en mon nom et au nom de l’ensemble [de l’establishment] de la sécurité, notre compassion pour cette attaque très grave – une terrible tragédie. Des garçons et des filles innocents, c’est douloureux. Le Hezbollah est responsable de cette attaque et il en paiera le prix », a-t-il affirmé.
Le chef d’état-major de Tsahal, le lieutenant-général Herzi Halevi, a déclaré que l’armée se préparait à « la prochaine étape des combats dans le nord », à la suite de l’attaque.
« Nous savons exactement d’où la roquette a été lancée. Nous avons examiné ici, sur le mur du terrain de football, les restes de la roquette, et nous sommes en mesure de dire qu’il s’agit d’une roquette Falaq-1 avec une ogive de 53 kilogrammes. Il s’agit d’une roquette du Hezbollah. Et quiconque tire une telle roquette dans une zone urbaine veut tuer des civils, veut tuer des enfants », a affirmé Halevi dans une déclaration vidéo diffusée sur place.
« Nous augmentons considérablement notre préparation pour la prochaine étape des combats dans le nord, car nous combattons en même temps à Gaza. Nous sommes en mesure d’attaquer même très loin de l’État d’Israël. Les défis seront plus nombreux. Nous augmenterons notre niveau de préparation », a-t-il poursuivi.
« Si nécessaire, nous agirons avec fermeté. Notre devoir est de permettre aux habitants du nord de rentrer chez eux en toute sécurité, dans tout le nord, la Galilée et le plateau du Golan […] C’est une journée difficile – nous travaillerons pour des jours meilleurs », a assuré le chef d’état-major.
Rafik Halabi, maire de la ville druze de Daliyat al-Karmel, a déclaré que si les ministres avaient la moindre « honte », ils aboliraient instamment la Loi sur l’État-nation controversée, adoptée en 2018. La loi a défini Israël comme « le foyer national du peuple juif » et dit que « le droit d’exercer l’autodétermination nationale dans l’État d’Israël est unique au peuple
juif ».
Ses détracteurs, tant dans le pays qu’à l’étranger, affirment qu’elle sape l’engagement d’Israël en faveur de l’égalité de tous ses citoyens. La minorité druze d’Israël, dont les membres – dont beaucoup servent dans l’armée israélienne – se sentent particulièrement exclus par cette loi, affirme que ses dispositions font d’eux des citoyens de seconde zone.
Une image qui restera gravée dans mon âme toute ma vie
Un témoin de l’attaque meurtrière à la roquette a déclaré qu’elle dépassait la compréhension normale de ce qui constitue une tragédie.
« Nous emmenons douze enfants au cimetière en une seule journée », a déclaré Zolan Abu Salah à la radio de l’armée. « Il y a la tristesse, il y a le désastre, il y a la tragédie – et il y a ce qui nous est arrivé hier. »
Fahid Safadi, membre du Conseil régional de Massada, a déclaré qu’il se trouvait dans un supermarché situé à 150 mètres du terrain lorsque la roquette a frappé.
« J’ai entendu l’explosion, tout a tremblé. Je suis sorti du supermarché où je me trouvais et j’ai vu les horreurs devant moi. Des cris, des pleurs, des gens qui couraient. Une image qui restera gravée dans mon âme toute ma vie. Je ne m’attends pas à ce qu’Israël réagisse fortement – il ne s’agit ni de sang juif ni du sang des habitants de Tel Aviv », a-t-il déclaré au site d’information Walla.
Les habitants du nord se sont plaints qu’après une seule attaque de drone meurtrière contre Tel Aviv, Tsahal a frappé le port de Hodeida, contrôlé par les Houthis, tout en évitant largement de frapper les infrastructures civiles au Liban après près de dix mois d’attaques quotidiennes.
Safadi a reproché au Premier ministre de se rendre aux États-Unis « alors que son peuple se fait tuer » et a dénoncé ce qu’il considère comme un manque de leadership dans le pays.
« S’il s’agissait d’un gouvernement sioniste, cela ne serait pas arrivé. Il s’agit d’un gouvernement post-sioniste. Si cela se passait aux États-Unis, comment [le président Joe] Biden réagirait-il ce soir ? », a-t-il demandé.
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