Une ex-otage décrit comment un garde du Hamas l’a violée
Dans un nouvel extrait d'un documentaire à paraître, Amit Soussana évoque le sentiment de fatalité qui l'habitait alors qu'elle était enchaînée dans une pièce sombre, avant que son ravisseur ne l'agresse sexuellement
Une Israélienne détenue à Gaza, qui est devenue en mars la première ex-otage à parler publiquement des abus sexuels qu’elle a subis lors de son enlèvement, a décrit les avances de ses ravisseurs et les circonstances désastreuses de sa captivité dans une courte vidéo diffusée mercredi.
Dans un témoignage filmé, Amit Soussana, une avocate enlevée à son domicile du kibboutz Kfar Aza par des terroristes palestiniens du Hamas le 7 octobre, a déclaré qu’elle avait été été détenue seule et enchaînée, dans une chambre d’enfant pendant de longues périodes et qu’elle avait vécu dans la crainte constante d’être violée par ses gardiens, pendant près de deux mois de captivité.
« J’ai été enchaînée pendant trois semaines à Gaza. J’ai été enfermée dans une pièce très sombre sans pouvoir bouger. Et chaque fois que j’avais besoin d’aller aux toilettes, je devais demander la permission », a-t-elle raconté dans ces images rendues publiques mercredi.
La séquence de trois minutes est un extrait de « Screams Before Silence », un documentaire à venir sur les crimes sexuels commis par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre et après cette date, lorsque des milliers de terroristes ont pris d’assaut le sud d’Israël, tuant près de 1 200 personnes, prenant 253 otages et commettant d’autres atrocités, alors qu’ils se déchaînaient pendant des heures à travers les communautés israéliennes.
Le 7 octobre, Soussana, qui a été libérée dans le cadre d’un échange de prisonniers palestiniens incarcérés pour atteinte à la sécurité en Israël fin novembre après 55 jours de captivité, a été filmée par une caméra de surveillance en train de se battre contre ses ravisseurs.
« Il y avait dix hommes autour de moi », se souvient-elle dans la vidéo récemment publiée. « J’avais l’impression qu’ils me prenaient, que j’étais une sorte d’objet […] Je ne pouvais pas le supporter. Mon instinct m’a poussée à me battre, à faire ce que je pouvais. »
« J’avais vraiment peur qu’ils me violent, qu’ils me traînent dans les rues de Gaza et qu’ils exhibent mon corps, j’avais plus peur de cela que d’être tuée », a-t-elle ajouté.
À Gaza, Soussana a indiqué qu’elle était gardée par un homme qu’elle a identifié comme étant Mohammed, qui « avait l’habitude de s’asseoir sur le lit, en face de moi, vêtu d’un short, allongé ».
« Je me souviens que je ne pouvais pas le regarder, dit-elle, je détournais le regard et me couvrais avec la couverture pour ne pas avoir à le regarder. Je me sentais vraiment mal à l’aise. »
להצדיע לאומץ: מתוך הסרט התיעודי המצמרר בהשתתפות עמית סוסנה
באדיבות קסטינה תקשורת pic.twitter.com/1IbrAF3ngO— ישראל היום (@IsraelHayomHeb) April 3, 2024
Mohammed, dit Soussana, s’intéressait avec insistance à sa vie sexuelle. Chaque fois qu’il en parlait, je gloussais et je disais « Oh, allez, arrêtez, arrêtez », essayant de changer de sujet.
« Je savais qu’il préparait quelque chose. Je savais que quelque chose de grave allait se produire », a-t-elle ajouté.
« Un jour, Mohammed est venu et m’a donné des serviettes hygiéniques pour femmes », dit-elle dans la vidéo. Il lui a dit qu’après ses règles, « tu prendras une douche et tu laveras tes vêtements ». « Et il a répété cela plusieurs fois par jour. »
Pour éviter les avances sexuelles du terroriste, elle lui a fait croire que ses règles duraient plus longtemps qu’elles ne duraient en réalité, jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus maintenir la ruse.
« Il m’a détachée, m’a emmenée dans la cuisine et m’a montré une casserole, et je me souviens d’avoir pensé : ‘Comment puis-je éviter cela ? Il n’y a rien que je puisse faire », a déclaré Soussana.
Soussana a parlé pour la première fois publiquement de son calvaire dans une interview au New York Times publiée le 26 mars, dans laquelle elle raconte avoir été forcée, sous la menace d’une arme, à commettre des actes sexuels pour Mohammed.
Elle raconte qu’il lui a apporté une casserole d’eau bouillante pour se doucher, puis qu’il l’a attaquée dans la salle de bains, où elle a tenté de résister, avant d’être battue et traînée jusqu’à la chambre d’un enfant, où elle a été agressée sexuellement.
En mars, les Nations unies ont publié un rapport indiquant que des viols et des viols collectifs ont probablement eu lieu lors de l’assaut barbare mené par le Hamas du 7 octobre, et ont déclaré qu’il existe des preuves « claires et convaincantes » montrant que des otages ont été violés alors qu’ils étaient détenus à Gaza, et que ceux qui sont actuellement détenus en captivité sont toujours confrontés à de tels abus.
Fin mars, le président Isaac Herzog a salué le fait qu’Amit Soussana ait choisi de témoigner, déclarant qu’elle « parle au nom de tous ceux qui ne peuvent pas s’exprimer », dans un message publié sur X. « Elle parle au nom de toutes les victimes de la guerre civile », a souligné le président Herzog.
« Elle parle pour toutes les victimes des crimes et abus sexuels ignobles du Hamas. Elle parle au nom de toutes les femmes du monde entier. Le monde entier a le devoir moral de soutenir Amit – et toutes les victimes – en condamnant le terrorisme brutal du Hamas et en exigeant le retour immédiat de tous les otages », a-t-il écrit.
Selon le New York Times, le récit de Soussana sur ce qui s’est passé est cohérent avec les informations qu’elle a données à des professionnels de la santé et à une assistante sociale immédiatement après sa libération et qui ont été consultées par le journal.
Dr. Julia Barda, l’assistante sociale qui s’est entretenue avec Soussana après sa libération, a déclaré au journal qu’elle « a parlé immédiatement, avec fluidité et en détail, non seulement de son agression sexuelle, mais aussi des nombreuses autres épreuves qu’elle a subies ».