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Une ex-otage forcée de poser avec de la nourriture pour les vidéos du Hamas – WSJ

Aviva Siegel, libérée en novembre, a raconté avoir refusé d'arranger ses cheveux comme ordonné par ses geôliers, et qu'on lui a fait répéter des répliques qu'elle avait oubliées

Aviva Siegel, ancienne otage et épouse de l'otage Keith Siegel, lors d'une table ronde de la commission des Affaires étrangères de la Chambre avec des familles d'otages américains détenus par le Hamas, sur la colline du Capitole, à Washington, le 23 juillet 2024. (Crédit : Brendan Smialowski/AFP)
Aviva Siegel, ancienne otage et épouse de l'otage Keith Siegel, lors d'une table ronde de la commission des Affaires étrangères de la Chambre avec des familles d'otages américains détenus par le Hamas, sur la colline du Capitole, à Washington, le 23 juillet 2024. (Crédit : Brendan Smialowski/AFP)

L’otage libérée des geôles du Hamas, Aviva Siegel, a décrit samedi les pressions qu’elle a subies lorsqu’elle a été forcée de réaliser des vidéos de propagande pour le groupe terroriste palestinien alors qu’elle était détenue dans des conditions désastreuses dans la bande de Gaza, notamment en étant contrainte de répéter des répliques et de prétendre que de la nourriture correcte lui était donnée en captivité.

Aviva a déclaré au Wall Street Journal qu’elle avait du mal à se souvenir des répliques dictées par ses ravisseurs alors qu’elle était détenue avec peu de nourriture et d’eau à l’intérieur de tunnels où il était difficile de respirer.

Ses vidéos n’ont pas été publiées par le groupe terroriste.

« ‘Tu n’as pas dit que tu avais 62 ans’. Tu n’as pas dit que tu viens de Kfar Aza. Tu n’as pas dit que Bibi [surnom du Premier ministre Benjamin Netanyahu] devait te ramener’ », a raconté Siegel, se souvenant de ce que ses ravisseurs lui avaient dit pendant « le tournage », ajoutant qu’elle oubliait toujours ce qu’elle devait dire.

Aviva, 62 ans, a été enlevée avec son époux Keith dans leur maison du kibboutz Kfar Aza par des terroristes palestiniens du Hamas le 7 octobre. Elle a été libérée le 26 novembre dans le cadre d’un accord de cessez-le-feu d’une semaine négocié par le Qatar et les États-Unis entre le Hamas et Israël. Keith est toujours retenu en otage.

Le Hamas publie régulièrement des vidéos d’otages, dans le cadre de sa guerre psychologique. Les autorités israéliennes et les groupes de défense des droits de l’homme, ainsi que plusieurs otages libérés, ont déclaré que les captifs étaient contraints dans ces vidéos.

De gauche à droite : Les otages assassinés Alex Lubnov, Almog Sarusi, Ori Danino, Hersh Goldberg-Polin, Carmel Gat et Eden Yerushalmi, dans une vidéo de propagande du Hamas publiée le 2 septembre 2024. (Crédit : Capture d’écran)

Les médias israéliens ne les publient généralement que si les familles en font la demande. De plus en plus de familles autorisent la diffusion de ces séquences, afin que leur combat pour la libération de leurs proches reste dans l’esprit du public.

Aviva a été contrainte de s’exprimer devant les caméras et « l’équipe de production » de ses ravisseurs à trois reprises au cours des 51 jours qu’elle a passés à Gaza, a rapporté le Wall Street Journal.

« J’ai donc dû le répéter encore et encore et encore », a-t-elle déclaré.

À deux reprises, les terroristes l’ont filmée en train de manger, dans le but manifeste de montrer que ses geôliers s’occupaient bien d’elle.

« Ils préparaient la nourriture et la mettaient sur la table », a-t-elle raconté. « Nous devions nous asseoir à côté d’eux, sourire et dire que tout allait bien, juste pour la vidéo. »

À un moment donné, les terroristes ont donné à Aviva une brosse pour qu’elle démêlent ses cheveux, qui étaient pleins de nœuds. Elle a expliqué au Wall Street Journal qu’elle avait refusé la brosse ainsi que la pince à cheveux que lui avait données son ravisseur.

« Je savais à quoi je ressemblais. J’étais dégoûtante. J’étais si sale », a-t-elle dit. « Je l’ai regardé, j’ai relevé mes cheveux et j’ai dit ‘belle’. »

Le 7 octobre, quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut Kfar Aza et d’autres communautés du sud d’Israël, tué plus de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges, et commis de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle. Quelque 80 membres du kibboutz Kfar Aza ont été tués et 18 ont été pris en otage.

Le militant pacifiste Gershon Baskin, le 6 mai 2012. (Crédit : Noam Moskowitz/Flash90)

Gershon Baskin, un négociateur clé dans l’accord de libération du soldat franco-israélien Gilad Shalit en 2011, a déclaré au Wall Street Journal que l’utilisation par le Hamas de vidéos de propagande a été efficace pour « exploiter le sentiment public » en Israël, alors que des dizaines de milliers de personnes se rassemblent chaque semaine dans le pays en faveur d’un accord pour le retour des otages.

Selon Baskin, les vidéos ont été montées de manière professionnelle et démontrent une compréhension de la société israélienne.

« Le Hamas veut que cette guerre se termine, et c’est ainsi qu’ils pensent que la pression peut être exercée sur Netanyahu », a-t-il déclaré au Wall Street Journal.

« Je pense qu’ils ont un impact énorme sur la société israélienne, et c’est ce qu’ils cherchent à faire. »

Baskin a ajouté que les agences de renseignement israéliens utilisaient également les vidéos pour déterminer l’état de santé des otages, « disséquant chaque image pour voir comment les otages sont gardés ».

On estime que 97 des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre se trouvent toujours à Gaza, y compris les corps de 33 otages dont le décès a été confirmé par l’armée israélienne.

Le Hamas avait relâché 105 civils au cours d’une trêve d’une semaine fin novembre. Quatre captives avaient été remises en liberté précédemment. Huit otages vivants ont été secourus par les soldats et les dépouilles de 37 otages ont été récupérées, notamment celles de trois Israéliens qui ont été tués accidentellement par l’armée.

Le Hamas détient également deux civils israéliens entrés dans la bande de Gaza en 2014 et 2015, ainsi que les corps de deux soldats tués en 2014.

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