Une exposition à Londres recrée les conditions de vie des otages du Hamas
Organisée dans un bâtiment abandonné sur la base des descriptions des otages libérés, l'installation s'associe aux efforts visant à faire libérer les otages toujours détenus à Gaza
Une nouvelle exposition à Londres cherche à montrer les conditions de vie des otages qui ont passé plus de 100 jours en captivité après leur enlèvement par les terroristes du Hamas le 7 octobre.
Mise en scène dans un bâtiment abandonné de l’est de la capitale britannique et basée sur les descriptions de certains otages libérés, l’installation baptisée « Voice from the Tunnels » recrée les conditions endurées par les captifs, mettant en lumière leur sort dans le cadre des efforts pour faire libérer les plus de 130 otages toujours détenus par la branche palestinienne des Frères musulmans et ses complices.
« Cela a été créé comme la première tentative de décrire à quoi ressemblent les tunnels et les conditions de captivité », a déclaré Orit Eyal-Fibeesh, co-fondatrice du projet 7/10 Human Chain à l’origine de l’exposition. « Nous avons interviewé des otages qui revenaient de Gaza et cela a été créé sur la base de leurs histoires. »
Dans le sous-sol humide et étouffant du bâtiment, l’exposition présente des reportages et des images de l’attaque du 7 octobre, et montre comment les otages sont détenus, et diffuse certains de leurs témoignages.
Les otages ont été enlevés lors des massacres du Hamas du 7 octobre, date à laquelle quelque 3 000 terroristes ont traversé la frontière israélienne depuis la bande de Gaza par voie terrestre, aérienne et maritime, tué quelque 1 200 personnes et capturé plus de 240 otages, pour la plupart des civils et dont le plus jeune avait alors 9 mois. Des familles entières ont été exécutées chez elles et plus de 360 personnes ont été massacrées lors d’un festival organisé en plein air, la plupart au cours d’horribles actes de brutalité perpétrés avec sadisme par les terroristes.
Ayelet Svatitzky, 46 ans, dont la mère de 79 ans a été détenue par le Hamas pendant 49 jours et dont le frère Nadav Popplewell, 51 ans, est toujours à Gaza, est sortie de l’exposition en larmes.
« J’ai réussi à regarder pendant environ trois minutes avant de devoir sortir en pleurant. C’était très émouvant et très intense pour moi de réaliser que c’était ce que les membres de ma famille ont vécu et vivent encore », a déclaré Svatitzky, dont le frère aîné Roi a été tué dans les attaques du Hamas.
On estime que 132 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre restent à Gaza – tous ne sont plus en vie – après que 105 civils ont été libérés de captivité par le Hamas lors d’une trêve d’une semaine fin novembre. Quatre otages avaient été libérés auparavant et un a été secouru par les troupes. Les corps de huit otages ont également été retrouvés et trois otages ont été tués par erreur par l’armée. L’armée israélienne a confirmé la mort de 25 des personnes toujours détenues par le Hamas, citant de nouveaux renseignements et découvertes obtenues par les troupes opérant à Gaza. Une autre personne est portée disparue depuis le 7 octobre et son sort reste inconnu.
Le Hamas détient également deux civils israéliens, Avera Mengistu et Hisham al-Sayed, qui seraient tous deux vivants après être entrés dans la bande de Gaza de leur propre gré en 2014 et 2015, respectivement, ainsi que les corps des soldats tombés au combat, Oron Shaul et Hadar Goldin depuis 2014.
Eylon Keshet, âgé de 30 ans est un cousin de Yarden Bibas qui est toujours détenu avec sa femme, Shiri, et ses enfants Ariel, 4 ans, et son bébé Kfir dont le premier anniversaire a eu lieu jeudi, a déclaré qu’il était venu d’Israël pour assister à un rassemblement et voir l’exposition.
« La raison pour laquelle je suis ici… c’est pour demander à tout être humain doté d’une conscience et d’une famille de mettre fin à ces atrocités et à ce mal et de comprendre que ce sont de vrais enfants qui pourrissent en captivité et que leurs chances de survie diminuent de minute en minute, » a-t-il dit.
Eyal-Fibeesh a déclaré que l’exposition temporaire accueillerait des personnalités politiques, des journalistes, des militants luttant contre l’antisémitisme et des personnalités issu du monde scolaire et universitaire. Cependant, il ne sera pas ouvert au grand public, en partie à cause du nombre limité de visiteurs et de problèmes liés à la sécurité.
Bien qu’il ait bénéficié de l’aide des autorités israéliennes, Eyal-Fibeesh a déclaré que le projet n’était pas politique et n’avait d’autre objectif que de ramener les otages restants chez eux.
Husam Zomlot, chef de la mission palestinienne à Londres, a vivement rejeté l’exposition, estimant qu’il s’agissait là de propagande israélienne. « Ils ont menti sur tout depuis le début. Je ne prends pas au sérieux la propagande israélienne, et vous ne devriez pas non plus le faire », a-t-il affirmé à Reuters.