Une femme retrouvée morte à l’extérieur de son domicile à Lod ; son voisin arrêté
Selon des proches, Lidar Swisa Yaffe s’était plainte du suspect qui la harcelait, la police n'a rien fait ; c’est la première victime de féminicide en 2023
Une femme de 33 ans a été retrouvée morte devant son appartement mercredi matin dans un immeuble résidentiel de Lod, dans le centre du pays. Un voisin a été arrêté peu après, soupçonné du meurtre. Selon des proches de la victime, celle-ci s’était plainte de harcèlement, mais la police n’avait rien fait.
Lidar Swisa Yaffe est la première femme victime d’un meurtre présumé en 2023. 19 féminicides ont été commis l’année dernière, suscitant un tollé face à l’aggravation de l’épidémie de violence contre les femmes.
Elle a été retrouvée vers 6 heures du matin dans la cage d’escalier de l’immeuble avec d’importantes blessures causées par des coups de couteau et sans signes vitaux. Sa mère l’attendait à l’extérieur de l’immeuble pour l’emmener à l’hôpital où elle devait recevoir un traitement de fertilité, rapporte la presse israélienne. Un autre voisin et des ambulanciers du Magen David Adom ont tenté de la réanimer mais ont dû constater son décès.
La zone a immédiatement été fouillée par la police à la recherche de suspects et un homme de 41 ans a été arrêté.
Il a été emmené pour être interrogé, et la police israélienne a déclaré qu’il serait présenté à un juge pour prolonger sa détention provisoire.
Les proches de Swisa Yaffe ont déploré que des mesures n’aient pas été prises plus tôt contre le voisin.
« Elle m’avait prévenu [à son sujet], elle m’a dit qu’elle avait peur de lui », a déclaré sa sœur, Coral Mazuz. « Il a frappé à sa porte la semaine dernière et elle n’a pas ouvert. Elle a appelé la police et ils lui ont dit de venir au poste, mais il était à la porte. Nous n’avons jamais pensé que cela arriverait. Nous sommes sous le choc. La police aurait dû l’arrêter il y a longtemps. Ils n’auraient pas dû attendre que cela se produise ».
Le père de la victime a déclaré à la presse israélienne que le suspect, qui vivait un étage en dessous d’elle, coupait fréquemment l’électricité et l’eau dans son appartement, ou frappait à sa porte avant de s’enfuir, et que d’autres voisins de l’immeuble s’étaient également plaints de lui.
« Ma femme est venue la chercher pour la conduire à un traitement de fertilité et attendait qu’elle descende. Elle a vu quelqu’un avec une capuche courir, a vu une équipe du Magen David Adom entrer et elle m’a alors appelé », a déclaré le père, qui n’a pas été nommé dans les articles.
Des dizaines de voisins choqués se sont rassemblés devant le bâtiment, dont les parents de Swisa Yaffe en larmes.
« C’est une enfant rare, très spéciale, qui aime aider tout le monde », a déclaré son père. « Elle était mon ange, et maintenant elle est partie ».
Mazuz a dit : « Elle était la meilleure sœur du monde. Elle était la personne la plus pure ».
La violence domestique en Israël est en hausse, selon les chiffres publiés en novembre par le ministère du bien-être et des affaires sociales.
De nombreuses manifestations ont eu lieu ces dernières années sur la manière dont le gouvernement et les autorités gèrent les violences domestiques, notamment dans les cas où les victimes étaient déjà connues des autorités.
L’accord de coalition signé fin décembre entre HaTzionout HaDatit et le Likud prévoit qu’Israël ne signera pas la Convention d’Istanbul, un traité international destiné à lutter contre la violence à l’égard des femmes, HaTzionout HaDatit, parti d’extrême droite, invoquant ses inquiétudes concernant les conséquences sur l’immigration.
La semaine dernière, la commission de la Knesset sur le statut des femmes et de l’égalité des sexes a tenu une discussion sur le sujet, à laquelle n’a participé qu’un seul membre de la coalition – la députée d’Otzma Yehudit, Limor Son Har Melech, qui est arrivée vers la fin.