Une gazelle à six pattes née avec une anomalie génétique rare repérée dans le sud d’Israël
C'est la première fois qu'une gazelle de montagne israélienne, une espèce menacée qui compte moins de 5 000 spécimens à l'état sauvage, est atteinte de polymélie, selon la SPNI

Une gazelle à six pattes présentant une anomalie génétique particulièrement rare a été découverte le mois dernier par un réserviste de l’armée israélienne qui traversait la région du Néguev occidental.
Nir Leichter, qui a croisé la gazelle il y a deux semaines alors qu’il s’arrêtait pour déguster un café le long du lit de la rivière Nahal HaBesor, a pris une photo de l’animal après avoir remarqué « quelque chose d’étrange sur son dos ».
Il a contacté un membre de la Société pour la Protection de la Nature en Israël (SPNI), Amir Balaban, pour en savoir plus sur sa découverte.
D’après l’enquête menée sur le terrain par Balaban, il s’est avéré que cette gazelle était atteinte d’une maladie génétique rare et héréditaire, la polymélie, dans laquelle l’animal naît avec des membres supplémentaires. Dans le cas de cette gazelle, une paire de pattes avant supplémentaires a poussé à partir de son dos.
« La polymélie est un phénomène connu mais très rare », a déclaré un porte-parole de la SPNI. « Il est connu chez les bovins, les volailles et les reptiles, et c’est la première fois qu’il est observé chez une gazelle israélienne. »
Bien que la polymélie puisse souvent entraîner des complications de santé durables chez les animaux, Balaban a indiqué que les pattes supplémentaires ne posaient pas de problème à cette gazelle mâle, qui semblait en bonne santé et forte.
« Je l’ai observée [la gazelle] alors qu’elle surveillait un champ récolté et qu’elle attendait les femelles. Elles étaient très timides et il était impossible de s’approcher, mais petit à petit, j’ai pu réduire la distance afin de filmer ce cervidé spécial. Elles se sont déplacées plus loin dans le champ, s’allongeant et se reposant dans la douce chaleur du soleil levant », a expliqué Balaban.
Espèce menacée, la gazelle de montagne est confrontée à la menace existentielle des constructions réalisées par l’homme, en particulier les routes, qui empiètent souvent sur ses habitats naturels et ses corridors écologiques, l’isolant ainsi de ses congénères.
Les braconniers, qui chassent la gazelle pour sa viande, et les prédateurs naturels comme les chiens errants et les chacals, qui ont proliféré ces dernières années, constituent une menace supplémentaire pour la survie de l’espèce.
« La situation de la gazelle de montagne en Israël n’est pas réjouissante et, selon les estimations, il ne reste qu’environ 5 000 gazelles de cette espèce à l’état sauvage », a souligné la SPNI.
La SPNI a précisé que la gazelle de montagne est protégée par la loi israélienne et qu’Israël est le « dernier bastion de cette espèce », qui était historiquement présente dans toute la région du Proche-Orient.