Israël en guerre - Jour 55

Rechercher

Une lycéenne souligne l’influence du Kohelet sur les programmes d’éducation civique

Selon Yuli Yavin, l'édition 2016 de "Être un citoyen en Israël" comprend des points de discussion utilisés par les partisans de la refonte judiciaire de la coalition

Yuli Yavin, 18 ans, protestant contre le manuel d'éducation civique du lycée "Être un citoyen israélien", à Tel Aviv, en mars 2023. (Crédit : Capture d'écran de la vidéo Twitter : utilisée conformément à l'article 27a de la loi sur le droit d'auteur)
Yuli Yavin, 18 ans, protestant contre le manuel d'éducation civique du lycée "Être un citoyen israélien", à Tel Aviv, en mars 2023. (Crédit : Capture d'écran de la vidéo Twitter : utilisée conformément à l'article 27a de la loi sur le droit d'auteur)

La protestation d’une élève de Terminale met en lumière l’influence considérable du Kohelet Policy Forum sur le discours public, en attirant l’attention sur l’implication de ce groupe de réflexion de droite dans un manuel d’éducation civique utilisé dans tout le pays.

Le Kohelet Forum s’est fait connaître du grand public ces derniers mois en raison de son implication profonde dans les efforts du gouvernement actuel pour réformer et remanier radicalement les pouvoirs du système judiciaire, ce qui a conduit à un mouvement de protestation massif qui a ébranlé le pays.

Yuli Yavin, 18 ans, a récemment lancé une action contre Kohelet, axée sur ses activités dans le domaine de l’éducation.

Yavin a déclaré qu’elle avait été surprise de découvrir, alors qu’elle faisait des recherches pour son cours d’éducation civique dans un lycée de Herzliya, qu’Aviad Bakshi, le chef du département juridique de Kohelet, avait contribué de manière significative au manuel Être citoyen en Israël, largement enseigné dans les lycées. À la fin du mois de mars, elle a commencé à protester contre l’inclusion de ce livre dans le programme scolaire.

« J’ai organisé une présentation rue Kaplan [à Tel-Aviv, lieu de nombreuses manifestations anti-gouvernement], avec le texte ‘Kohelet – pas dans nos écoles’, sur un modèle agrandi du livre », a déclaré Yavin dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux.

Elle a donné des exemples de paragraphes du manuel qui reflètent des arguments souvent utilisés par les députés de la coalition et d’autres partisans du projet de remanier les tribunaux.

« Dans presque tous les pays démocratiques, les juges de la Cour suprême sont nommés par des hommes politiques », a déclaré Yavin en citant le manuel scolaire.

« C’est écrit comme ça, hors de tout contexte, sans aucune explication sur le fait que d’autres pays ont différents types de mécanismes qui protègent l’indépendance de chaque branche du gouvernement », a-t-elle souligné.

« Une Cour activiste s’efforce d’influencer, par ses jugements, la politique de divers organes gouvernementaux et d’être un acteur central et direct dans la société », a-t-elle encore cité, rappelant une autre affirmation des partisans de la refonte selon laquelle la Cour est devenue trop activiste.

« La citation représente une position selon laquelle l’objectif principal du pouvoir judiciaire est d’influencer la politique du gouvernement », a ajouté Yavin. « Je me suis rendue compte qu’il s’agissait simplement d’un endoctrinement des étudiants, dans la perspective de ce que l’on appelle aujourd’hui la réforme judiciaire. »

Bakshi fait actuellement partie de l’équipe de la coalition qui négocie un compromis législatif avec l’opposition à la résidence présidentielle. Le ministre de la Justice, Yariv Levin, a cité Bakshi comme l’un des spécialistes de Kohelet qu’il a consultés lors de l’élaboration de ces ambitieuses propositions.

Le manuel, introduit pour la première fois en 2001, a été révisé et approuvé par le ministre de l’Éducation de l’époque, Naftali Bennett, en 2016. Il avait été critiqué pour avoir marginalisé la communauté arabe d’Israël et son public laïc, pour n’avoir mentionné les implantations et les Palestiniens que très succinctement et pour avoir proposé « plus de judaïsme, moins de démocratie », selon plusieurs critiques et un éditorial du quotidien Haaretz.

Il est à noter qu’aucun correcteur arabe israélien n’est mentionné dans ce manuel.

Yavin a déclaré que son initiative de protestation demandait à ce que Kohelet « ne soit pas impliqué dans le contenu éducatif des études civiques ».

« Nous leur disons merci pour leurs manuels, mais non merci. Nous ne voulons pas apprendre l’éducation civique de cette manière à l’école », a-t-elle déclaré, ajoutant qu’à cause de ce manuel scolaire, elle pensait que les étudiants obtenaient leur diplôme sans avoir saisi l’importance des projets de la coalition.

Des manifestants rassemblés contre les projets de réforme du système judiciaire du gouvernement, à la jonction Azrieli, à Tel Aviv, le 8 avril 2023. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)

« Lorsqu’ils ont publié le document en 2016, c’était déjà problématique, mais aujourd’hui, lorsque nous voyons ce qui se passe dans le pays, il est impossible d’ignorer le lien entre ce qui est enseigné par le ministère de l’Éducation et ce qui se passe dans la vie réelle », a-t-elle récemment déclaré au site d’information Ynet.

En l’état, les propositions de la coalition visent à affaiblir la capacité de la Cour suprême à servir de contrepoids à l’exécutif, qui contrôle déjà le Parlement, tout en donnant au gouvernement le contrôle de la nomination de pratiquement tous les juges, y compris ceux de la Cour suprême.

Les opposants affirment que ces mesures affaibliront radicalement le caractère démocratique d’Israël, supprimeront un élément clé de l’équilibre des pouvoirs et laissera les minorités sans protection. Les partisans assurent qu’il s’agit d’une réforme indispensable pour mettre un frein à l’activisme de la Cour.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a interrompu le processus législatif à la fin du mois dernier pour permettre des discussions sur un accord de compromis, mais de nombreux membres de l’opposition disent qu’ils soupçonnent le gouvernement de manquer de sincérité dans ses tentatives de parvenir à un accord.

Des centaines de milliers de personnes ont organisé des manifestations hebdomadaires de masse à Tel Aviv et dans tout le pays pour protester contre les projets, et ce, même après la suspension de la réforme.

L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.

En savoir plus sur :
S'inscrire ou se connecter
Veuillez utiliser le format suivant : example@domain.com
Se connecter avec
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation
S'inscrire pour continuer
Se connecter avec
Se connecter pour continuer
S'inscrire ou se connecter
Se connecter avec
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un email à gal@rgbmedia.org.
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.