Israël en guerre - Jour 340

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Une majorité d’Israéliens contre l’annexion et la réinstallation à Gaza – sondage

L'enquête de l'Université hébraïque révèle que seulement 33 % des personnes interrogées sont favorables à la réoccupation de l'enclave palestinienne

Vue de l'ancienne implantation juive du Gush Katif, dans le sud de la bande de Gaza, le 27 juillet 2020. (Crédit : Abed Rahim Khatib/Flash90)
Vue de l'ancienne implantation juive du Gush Katif, dans le sud de la bande de Gaza, le 27 juillet 2020. (Crédit : Abed Rahim Khatib/Flash90)

Selon un sondage de l’Université hébraïque publié dimanche, plus de la moitié des Israéliens s’opposent à l’annexion de la bande de Gaza et au retour des implantations déracinées lors du désengagement d’Israël, en 2005.

Selon les conclusions de cette enquête, menée auprès de plus de 1 800 personnes entre les 7 et 9 décembre derniers, 56 % des Israéliens s’opposent à une telle politique à long terme, contre 33 % en faveur et 11 % incertains.

Israël s’est retiré de la bande de Gaza en 2005 et a démantelé les implantations qui s’y trouvaient, pour laisser le territoire sous contrôle de l’Autorité palestinienne. Le Hamas a pris le contrôle de Gaza en 2007 et aucune élection n’a eu lieu depuis. Dans les années qui ont suivi le retrait de Gaza, Israël a été confronté à des attaques répétées de groupes terroristes, principalement du Hamas, basés dans l’enclave côtière.

Suite aux massacres barbares du Hamas, le 7 octobre dernier dans le sud d’Israël, au cours de laquelle des terroristes ont tué près de 1 200 personnes et fait 240 otages, suivie par l’annonce israélienne de sa volonté de renverser le régime du Hamas à Gaza, une coalition de groupes nationalistes a commencé à faire campagne pour le rétablissement du bloc d’implantations du Gush Katif à Gaza.

Bien que le Premier ministre Benjamin Netanyahu ait effectivement évoqué le maintien d’un contrôle sur les questions de sécurité à Gaza, il n’a pas prononcé le mot « occupation ». L’idée en a été lancée par des membres de sa coalition d’extrême droite, comme le ministre du Patrimoine Amichai Eliyahu, qui a estimé la semaine dernière qu’Israël « devrait occuper complètement la bande de Gaza » dans l’après-guerre.

Selon le sondage de l’Université hébraïque, environ 23 % des Israéliens seraient favorables à l’idée qu’une coalition d’États arabes modérés supervisent les affaires à Gaza dans l’immédiat après-guerre, 22 % favorables à un régime militaire israélien et 18 % favorables à une force internationale. 18 % pencheraient en faveur de l’annexion de Gaza par Israël, et seulement 11 % verraient d’un bon oeil le retour de l’Autorité palestinienne.

Cette photo distribuée par l’armée israélienne le 16 décembre 2023 montre des soldats israéliens déployés dans la bande de Gaza, en pleine guerre contre le Hamas. (Crédit : Armée israélienne)

Même si Washington y est favorable, Netanyahu a dit son opposition à ce que l’Autorité palestinienne prenne le contrôle de Gaza après la guerre contre le Hamas. En outre, Mahmoud Abbas, le chef de l’Autorité palestinienne, aurait des préventions à être perçu comme celui qui reprendrait le contrôle de la bande de Gaza suite à une offensive israélienne.

Selon des fuites dans les médias israéliens, lors du sommet du G7 de Tokyo, le mois dernier, le Secrétaire d’État américain Antony Blinken aurait refusé toute forme d’occupation que lui aurait soumise Netanyahu, que ce soit la réinstallation d’Israéliens à Gaza, l’occupation militaire, la création de « zones tampons » qu’Israël contrôlerait le long de la frontière de Gaza, le blocus de la bande de Gaza – statut en place jusqu’au 6 octobre – ou encore l’expulsion d’une partie des Palestiniens, ce qui ne ferait qu’accréditer les accusations de nettoyage ethnique envers Israël.

Et malgré la diplomatie américaine itinérante destinée à obtenir des pays arabes des engagements en matière de mise à disposition de fonds et de soldats pour maintenir la paix à Gaza, les alliés arabes d’Israël ont dit ne pas être prêts à se joindre à Jérusalem pour maintenir militairement le calme à Gaza.

Selon le Wall Street Journal, les Émirats arabes unis, qui se sont significativement rapprochés d’Israël ces dernières années, ont déclaré qu’ils ne prendraient part à la reconstruction de Gaza que pour autant que la solution à deux États progresse.

L’administration Biden a fait valoir que les efforts d’Israël pour éliminer le Hamas devaient ouvrir la voie à un possible retour de l’Autorité palestinienne à Gaza, suivi de négociations en vue d’une solution à deux États.

Un sondage mené auprès de 751 personnes, à la fin du mois dernier par l’Institut israélien pour la démocratie, a révélé que plus de la moitié des Israéliens juifs s’opposaient à l’idée d’une solution à deux États en échange du soutien américain.

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