Une mère d’otage à un élu : « Je me ferais justice moi-même si mon fils ne revient pas vivant »
Einav Zangauker a été expulsée de la Knesset après une altercation avec Zeev Elkin
Einav Zangauker, la mère de l’otage Matan Zangauker, a menacé lundi de « faire justice elle-même » si son fils ne revenait pas vivant après plus d’un an de captivité aux mains du groupe terroriste palestinien du Hamas dans la bande de Gaza.
S’exprimant lors d’une audition de la commission de la Knesset pour le renforcement et le développement du Néguev et de la Galilée, Zangauker a fustigé le député Zeev Elkin, ministre au ministère des Finances, exigeant que tout soit fait pour ramener Matan et les autres otages à la maison et accusant l’élu de la Knesset de les avoir abandonnés à la mort à Gaza.
« Si vous faisiez tout votre possible, Matan et les autres otages seraient déjà rentrés chez eux », a déclaré Zangauker à Elkin, membre du parti Tikva Hadasha qui est entré au gouvernement en septembre. « Mon Matan ne devrait pas payer de sa vie votre entrée au gouvernement pour quelques postes. Le seul prix que je suis prête à vous voir payer pour l’abandon de Matan, c’est votre démission. »
Au début du mois, le Hamas a publié une vidéo de propagande montrant le premier signe de vie de Matan, quatorze mois après son enlèvement de son domicile avec sa petite amie, Ilana Gritzewsky, libérée fin novembre 2023 dans le cadre d’un accord de trêve d’une semaine.
Dans la vidéo de propagande, Matan déclare, sous la contrainte, que lui et ses compagnons de captivité « meurent 1 000 fois par jour » et qu’il a vu à quel point sa mère s’est mobilisée pour qu’il rentre à la maison.
On estime que 96 des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre 2023 se trouvent toujours à Gaza, y compris les corps de 34 otages dont le décès a été confirmé par l’armée israélienne. Ces derniers jours, des responsables israéliens ont indiqué qu’un accord était plus proche que jamais, de nombreux médias indiquant que la première étape d’un tel accord ne libérerait qu’un nombre limité d’otages.
S’adressant à Elkin lors de l’audition de la commission lundi, Zangauker s’est écriée : « Mon fils est vivant, mais vous continuez à l’abandonner… Si mon garçon revient dans un sac mortuaire ou en morceaux, je ne vous traduirai pas en justice, je me ferai justice moi-même. »
« Mon enfant est vivant et il y en a d’autres comme lui. »
Tout accord partiel qui ne ramènerait que quelques-uns des otages détenus à Gaza est inacceptable, a-t-elle déclaré.
Elle a ensuite été expulsée par les gardes de la Knesset.
Zangauker a accusé Elkin et le gouvernement de prétendre à tort qu’ils parviendraient à ramener tout le monde à la maison. « Il y a les corps de ceux qui ont été assassinés en captivité ou tués puis kidnappés le 7 octobre. Et vous ne parviendrez jamais à retrouver leurs corps. Cessez d’utiliser de façon cynique l’expression ‘nous les ramènerons tous à la maison.’ Cessez de mentir, dites la vérité. Arrêtez de mentir, dites la vérité. »
Elle a sommé Elkin de « retirer la kippa qu’il porte sur la tête. Vous insultez le judaïsme… Dieu voit les véritables intentions des gens… le chemin, les valeurs, et c’est ce que vous avez perdu – vous et vos partenaires dans ce gouvernement ».
Zangauker a déploré que « deux paillassons » – Elkin et le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir – « soient censés décider du sort de mon Matan. Le sort de 99 autres otages. Vous êtes des clowns ».
Au cours des quatorze derniers mois, Zangauker a été l’une des voix les plus éloquentes et les plus publiques parmi les membres des familles des otages.
S’exprimant lors du rassemblement hebdomadaire à Tel Aviv pour exiger un accord pour les otages, Zangauker a déclaré samedi soir qu’elle deviendrait le « pire cauchemar » du Premier ministre Benjamin Netanyahu si son fils ne revenait pas vivant à la maison.
« Je sais, grâce à des entretiens avec des responsables des négociations, que vous n’avez pas l’intention de ramener Matan, que vous m’avez menti », a-t-elle déclaré.
« Que vous n’avez pas l’intention de mettre fin à la guerre en échange d’un accord global. »
« Vous avez dit que vous vous engagiez à ramener tout le monde, mais vous prévoyez de n’en ramener que quelques-uns et de tuer les autres par la pression militaire », a-t-elle accusé.
« Je ne vous menace pas, je vous le dis : vous n’aurez ni pardon, ni clémence. Personnellement, je vous poursuivrai si mon Matan rentre à la maison dans un sac mortuaire. Je serai votre pire cauchemar. »