Une mise en garde sur les plans d’attaque du Hamas a été ignorée en août 2023 – N12
Le "Maj. Nun" avait lancé, semble-t-il, un avertissement - disant que l’armée ne se préparait qu'à quatre incursions simultanées possibles depuis Gaza alors que le le groupe terroriste prévoyait un raid d'ampleur
Selon un reportage qui a été diffusé samedi soir, un officier supérieur du Directorat des Renseignements militaires avait fait une évaluation au mois d’août 2023 – avertissant que le Hamas se préparait à une attaque de grande envergure. Une évaluation qui n’avait pas connu de suite et qui n’avait pas été transmise aux hauts gradés de Tsahal dans les mois qui avaient précédé le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien, le 7 octobre 2023.
Selon la chaîne N12, un haut responsable de Tsahal, identifié uniquement par son initiale en hébreu, « Maj Nun », avait rédigé une évaluation qui estimait que la probabilité d’une guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas avait changé. Il s’était basé sur les avertissements lancés par deux officiers de contre-espionnage, qui appartenaient à l’unité d’élite 8 200 du Corps de Collecte de Renseignements, alors qu’il devait lui-même quitter ses fonctions en août 2023.
Le reportage a indiqué que lors de la présentation de son évaluation, Nun avait prévenu que si les renseignements laissaient croire que le Hamas se préparait à une opération de grande envergure, l’armée ne se préparait qu’à un scénario allant jusqu’à quatre incursions simultanées à partir de la bande de Gaza.
Il avait écrit que les renseignements faisant état de « plusieurs hypothèses de base » devaient être remises en question, selon le reportage, et il avait suggéré de reprendre les opérations de surveillance de l’unité dite « Nukhba » (« élite » en arabe) du groupe terroriste palestinien du Hamas. C’est la force Nukhba qui avait conduit des milliers de terroristes palestiniens à franchir la frontière israélienne, le 7 octobre 2023, tuant plus de 1 200 personnes et prenant 251 otages. Les hommes armés avaient commis de nombreux actes de brutalité et des violences sexuelles à grande échelle.
L’unité 8 200, l’une des unités militaires qui, semble-t-il, aurait joué un rôle dans l’échec à prévenir les atrocités du 7 octobre, avait cessé d’écouter les radios portatives des terroristes du Hamas à Gaza environ un an avant l’assaut meurtrier parce qu’elle considérait que c’était un « gaspillage d’efforts », selon des informations.
Nun avait été l’officier responsable de la présentation d’un document obtenu par l’unité 8 200 en avril 2022, exposant les plans du Hamas en vue de l’invasion et du pogrom qui devait être commis dans le sud d’Israël, le 7 octobre.
L’existence de ce document, que les agences de renseignements militaires israéliens ont baptisé « Jericho Walls » (murs de Jéricho), avait été signalée pour la première fois par la chaîne publique Kann et détaillée par le New York Times en novembre 2023.
Comme l’avaient rapporté les médias israéliens l’année dernière, le chef d’état-major de Tsahal, le lieutenant-général Herzl Halevi, ne l’avait pas vu avant l’assaut du 7 octobre. Il n’avait pas non plus été consulté par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, par le ministre de la Défense de l’époque, Yoav Gallant, ni par la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset.
Selon la chronologie établie par la chaîne N12 samedi, Halevi avait été informé des exercices d’entraînement du Hamas en septembre 2023, mais les avertissements de Nun n’avaient pas été pris en compte lors de la présentation.
Au lieu de cela, les avertissements avaient été transmis au commandant de l’officier, un commandant identifié dans le reportage comme le « lieutenant-général Alef », qui avait estimé qu’il s’agissait « d’un scénario pompeux et irréaliste ».
Il avait alors ordonné au successeur de Nun de créer un nouveau document sur les préparatifs d’entraînement du Hamas à présenter au chef d’état-major, qui ne mentionnait pas le plan des « Jericho Walls ».
Selon les médias, le plan de 40 pages intitulé « Jericho Walls » décrivait presque exactement la manière dont le Hamas avait fini par mener son assaut meurtrier.
Le New York Times avait écrit : « Le document prévoyait un barrage de roquettes au début de l’attaque, des drones pour neutraliser les caméras de sécurité et des mitrailleuses automatiques le long de la frontière, et des terroristes armés entrant en masse en Israël en parapente, à moto et à pied – tout cela s’est produit le 7 octobre. »
Les agents des services de renseignement israéliens qui avaient pris connaissance du plan avaient estimé, semble-t-il, que le groupe terroriste était incapable de mener un assaut d’une telle ampleur – ou qu’il n’en avait peut-être pas la volonté – et ils avaient écarté les inquiétudes à ce sujet.
Le reportage diffusé samedi soir est le dernier d’une longue série de révélations qui ont commencé à émerger peu après le 7 octobre sur des documents de renseignement qui se trouvaient entre les mains d’Israël indiquant l’imminence d’une invasion du Hamas – des documents qui avaient été ignorés, rejetés ou mal interprétés. La chaîne N12 a déclaré que son reportage avait été réalisé dans le cadre des restrictions imposées par la censure militaire.
Le mois dernier, Halevi a demandé à Tsahal « d’accélérer les calendriers » pour la conclusion de ses enquêtes sur le pogrom du 7 octobre, afin de respecter la date butoir du 31 janvier fixée par le ministre de la Défense, Israel Katz.
Le gouvernement refuse de nommer une commission d’enquête d’État et s’oppose à toute investigation qui pourrait porter sur les échecs politiques entourant cet assaut sans précédent, sa préparation et ses conséquences.
Ce pogrom, le plus meurtrier de l’histoire du pays et le pire mené contre des Juifs depuis la Shoah, avait déclenché la guerre en cours à Gaza. Il a également donné lieu à des combats sur d’autres fronts contre l’Iran – qui soutient le Hamas – et ses divers autres groupes terroristes mandataires dans la région.