Une nouvelle législation ouvre la voie à l’essai de taxis autonomes en Israël
Cette décision va permettre à Mobileye de faire avancer ses projets de covoiturage sans chauffeur à Tel Aviv cette année
Ricky Ben-David est journaliste au Times of Israël

La Knesset a adopté mardi soir une loi qui permettra aux entreprises de piloter des véhicules de covoiturage autonomes, comme les taxis, avec des passagers dans le véhicule mais sans conducteur de sécurité sur les routes israéliennes.
Le projet de loi, proposé par le ministère des Transports et de la Sécurité routière, a été adopté en deuxième et troisième lectures en séance plénière et ouvre la voie à Mobileye, la filiale d’Intel spécialisée dans la conduite autonome, qui prévoit de déployer des « robotaxis » et des services de covoiturage à Tel Aviv cette année.
La société russe Yandex a également fait des essais de voitures autonomes en Israël depuis fin 2018, alors que les constructeurs automobiles mondiaux comme Ford, Toyota et Hyundai investissent dans des modèles dotés de systèmes de conduite autonome.
La législation israélienne permet aux entreprises et aux opérateurs de véhicules d’obtenir des permis spéciaux du ministère des Transports et de faire des essais avec des voitures autonomes « dont celui de transporter des passagers payants » et « où un système de conduite autonome remplace le conducteur », selon l’annonce.
Ce projet de loi offre une réglementation sur des questions comme les assurances et les différents permis et instaure des organes de surveillance ainsi qu’un comité consultatif composé de représentants des parties prenantes concernées.
« L’État d’Israël est à l’avant-garde dans le développement des technologies en matière de véhicules à conduite autonome », selon le mémorandum du projet de loi. « Il existe aujourd’hui plusieurs entreprises, israéliennes et étrangères, qui font des essais avec des véhicules de transport autonomes. »
La société Mobileye, basée à Jérusalem, possède actuellement la plus grande flotte internationale de véhicules autonomes, avec des pilotes à Munich, Detroit, New York, Tokyo et, plus récemment, Paris. La société Intel teste des véhicules autonomes en Israël depuis 2018, et à Munich depuis 2020.
Mobileye a misé sur des services commerciaux de robotaxi à Tel Aviv, Munich et Paris, mais aussi sur des navettes de transport public autopilotées à travers l’Europe et des véhicules de livraison aux États-Unis comme première introduction de voitures autonomes sur les routes.
En Israël, les véhicules de la flotte de robots-taxis de Mobileye sont des NIO SE8 orange, des SUV électriques à sept places fabriqués par le constructeur de véhicules électriques (VE) chinois NIO, avec lequel la société a signé un accord de collaboration en 2019. Les véhicules sont propulsés par le système de conduite autonome entièrement intégré de l’entreprise, baptisé Mobileye Drive, et développés spécifiquement pour les services commerciaux de covoiturage sans conducteur.
Selon l’accord, NIO produit le système Mobileye Drive pour Mobileye et intègre sa technologie de véhicule autonome de niveau 4 dans ses gammes de VE destinés aux marchés grand public ainsi qu’aux services de transport sans chauffeur. Le niveau 4 permet une automatisation élevée sans intervention humaine dans des zones limitées (également appelées « geofencing »), mais les humains peuvent toujours intervenir manuellement si nécessaire.
Les usagers pourront accéder au service sur l’application développée par Moovit, la société israélienne de données intelligentes sur les transports en commun qu’Intel a rachetée en 2020 pour quelque 900 millions de dollars, ainsi que sur une application développée par le géant international de la location de voitures et des services de mobilité Sixt SE, dont le siège est en Allemagne, qui combine le covoiturage, la location de voitures, le partage de voitures et d’autres offres.