Une pièce en or avec le visage de Néron retrouvée à Jérusalem
Une découverte "exceptionnelle" représente l’empereur romain, datée de 56 de l’ère commune, 23 ans après la crucifixion de Jésus, 14 ans avant la destruction du Second Temple
Des archéologues menant des fouilles à Jérusalem ont trouvé une pièce rare en or portant un portrait de l’Empereur Néron jeune, qui a été frappée il y a environ 2000 ans.
La pièce a été datée de 56 de l’ère commune, environ 26 ans après la date où les Chrétiens pensent que Jésus a été crucifié, et 14 ans avant la destruction du Temple juif. Elle a été frappée juste deux ans après que Néron, le dernier empereur de la dynastie Julio-Claudienne, accède au trone en 54 de l’ère commune.
La pièce, montrant Néron tête nue, a été découverte par des archéologues de l’Université de Caroline du Nord conduisant des fouilles au sommet du mont Sion à Jérusalem, a annoncé l’université cette semaine.
La pièce a été retrouvée dans les décombres de ruines de maisons juives datant du premier siècle, qui ont peut-être appartenu aux membres les plus riches de la caste de prêtres (Cohanim), selon les chercheurs.
Le Dr Shimon Gibson, l’architecte responsable de l’étude, a qualifié la pièce « d’exceptionnelle », ajoutant que « c’est la première fois qu’une pièce de ce type a été découverte à Jérusalem dans une fouille scientifique. Des pièces de ce type sont habituellement retrouvées dans des collections privées, où nous ne disposons pas de preuves claires sur leur lieu d’origine. »
Il a ajouté que « la pièce venait probablement d’une des riches maisons juives présentes ici il y a 2000 ans, que l’équipe a découvertes sur le site. Elles appartiennent au quartier des prêtres et des aristocrates situé dans la Ville Haute de Jérusalem. Les découvertes montrent les chambres bien préservées d’une grande maison, un bain rituel juif (mikveh) et une salle de bain, les deux ayant des plafonds intacts. »
Une face de la pièce en or montre une image représentant probablement Néron, avec l’inscription “NERO CAESAR AVC IMP”, signifiant « Nero, Caesar, Ab Urbe Condiat [un système de comptage datant du début de l’Empire romain], Empereur ».
De l’autre côté se trouve l’image d’un chêne et l’inscription « EX S C » et la dédicace “MAX TR P III,” qui a permis aux archéologues de dater la pièce à l’an 56 de l’ère commune.
« L’image de Néron est importante en ce qu’elle montre la présence de l’occupation romaine et fournit une date claire et tardive de l’occupation des résidences, déclare-t-on à l’université. Il n’y a pas de preuve historique que Néron ait jamais visité Jérusalem. »
James Tabor, professeur en études religieuses à l’UNC Charlotte, a noté que la pièce date « de la même année que la dernière visite de Saint Paul à Jérusalem, qui a conduit à son arrestation [après avoir été accusé d’emmener des nons juifs dans le Temple] et son incarcération à Césarée. »
Néron était perçu par les Romains comme compulsif et corrompu, selon le sénateur et historien romain Gaius Cornelius Tacitus, qui a vécu à peu près à la même époque.
L’empereur a exécuté sa mère Agrippine la Jeune, sa première femme Claudia Octavia et, selon certains historiens, sa deuxième femme, Poppaea Sabina.
Grand bâtisseur, on pense qu’il a mis le feu à Rome afin de faire de la place pour la construction du Domus Aurea, une grande villa sur la colline Palatine. Des sources de la période racontent que la ville a brûlé pendant cinq jours.
Une rumeur associée à l’identification de Néron comme l’incendiaire veut qu’il jouait de la lyre et chantait une ode en se lamentant du sac de Troie tout en regardant Rome se consumer.