Une survivante de l’attentat du bus : j’ai cherché ma fille, je l’ai retrouvée “toute brûlée”
“Dans un mois, elle aura 16 ans, et maintenant elle est endormie et sous respirateur”, dit Racheli Dadon après l’attaque terroriste de Jérusalem qui a blessé 21 personnes

Une survivante de l’explosion du bus de Jérusalem a raconté lundi soir depuis son lit d’hôpital comment elle avait cherché sa fille adolescente juste après l’attaque terroriste, et l’avait retrouvée « toute brûlée ».
Racheli Dadon, habitante de Jérusalem, était dans le bus 12, lundi après-midi, avec Eden, sa fille de 15 ans, quand il a explosé, blessant 21 personnes.
Deux personnes ont été sérieusement blessées, dont une est dans un état critique, et six ont été modérément blessées, selon la police et les secours. Il n’y a pas eu de revendication d’un groupe terroriste ou d’individus pour l’instant.
« Tout était sombre et enfumé, j’ai cherché ma fille, et elle était toute brûlée », a dit Dadon au site d’informations Ynet. « Après l’explosion, je me suis évanouie. Son visage était noir, vous ne pouviez pas la voir. »
Dadon a raconté qu’on lui avait dit de s’allonger et qu’elle a ensuite entendu une deuxième explosion. « Ma fille ne pouvait pas sortir [seule], alors ils l’ont sortie », a-t-elle dit.
Eden Dadon était dans un état modéré à sérieux après l’attaque, selon Ynet. « Dans un mois, elle aura 16 ans, et aujourd’hui elle est endormie et sous respirateur. Je prie pour qu’elle s’en sorte », a dit Dadon.
Or Bondy était à bord du bus 12 sur la rue Moshe Baram, près de la route de Hébron, quand celui-ci a explosé. Il venait d’envoyer en message à son père, Tzadok, disant : « Comment ça va Papa ? »
Le jeune marié de 25 ans, qui rentrait chez lui après une journée de travail, a été brûlé au visage, aux bras et aux jambes. Deux heures après, Or Bondy entrait dans un scanner médical, à peine capable de parler.

L’explosion était un rappel douloureux d’une méthode terroriste souvent utilisée pendant la Deuxième Intifada de la dernière décennie, mais qui était depuis devenue rare, puisque les attaquants dits « loups solitaires » agressaient les Israéliens avec des couteaux, des voitures et des armes à feu.
« Je l’avais toujours mis de côté », a dit Tzadok Bondy aux journalistes en parlant des attaques terroristes à Jérusalem. « Maintenant, ça a infiltré ma famille. »
Le bus a explosé vers 17h45 alors qu’il passait près du quartier Talpiot, à l’extrémité sud de la capitale, avec un certain nombre de passagers, selon la police. L’explosion a incendié une voiture et un second bus, qui était vide, blessant plusieurs personnes.
Moshe Levi, le chauffeur du bus, a déclaré lundi soir aux médias hébraïques qu’il n’avait remarqué personne de suspect dans son bus, et avait effectué deux contrôles de sécurité peu avant l’explosion. Quand le bus a explosé, il a ouvert les portes et a couru dehors, appelant les conducteurs à proximité à alerter la police, a dit Levi.
L’attaque terroriste a brisé un calme relatif dans la ville après une vague de violence palestinienne de six mois qui semblait s’arrêter, et a marqué un retour à un type de violence que Jérusalem n’a pas connu depuis des années.

Le chef de la police de Jérusalem, Yoram Halevy, a déclaré lundi soir que l’explosion avait été causée par un engin explosif placé dans le bus, mais ne savait pas si le terroriste était dans le bus au moment de l’explosion.
« Quand une bombe explose dans un bus, c’est une attaque terroriste », a déclaré Halevy, confirmant que l’explosion était une action terroriste.
La police enquêtait pour savoir si l’une des personnes sérieusement blessées dans l’explosion était en fait le terroriste. Cependant, l’identité de la victime brûlée n’a pas encore été confirmée, a déclaré un porte-parole.
Les groupes terroristes du Hamas et du Djihad islamique, ainsi que les comités de résistance populaire, ont « accueilli » l’attaque mais ne l’ont pas revendiquée.