USA: 2 Iraniens plaident coupables d’espionnage de cibles juives et israéliennes
Dans le cadre de sa négociation de peine, Ahmadreza Mohammadi-Doostdar admet être allé en Amérique pour transmettre des instructions à Majid Ghorbani, au nom de Téhéran

Deux Iraniens accusés de recueillir des informations sur des cibles israéliennes et juives aux États-Unis et sur des opposants au régime iranien ont plaidé coupables d’avoir agi au nom de Téhéran, a annoncé mardi le ministère américain de la Justice.
Ahmadreza Mohammadi-Doostdar, 39 ans, de nationalité américaine et iranienne, et Majid Ghorbani, 60 ans, de nationalité iranienne et résidant en Californie, ont été arrêtés l’année dernière.
« Le gouvernement iranien pensait qu’il pourrait s’en tirer en envoyant un de ses agents ici pour charger un résident permanent d’effectuer et de recueillir cette surveillance, a déclaré Jessie K. Liu, procureur du district de Columbia.
Doostdar doit être condamné le 17 décembre et Ghorbani recevra sa sentence le 15 janvier.
Dans le cadre de sa négociation de peine, M. Doostdar a admis qu’il s’était rendu aux États-Unis en provenance d’Iran à trois reprises pour rencontrer M. Ghorbani et lui donner des directives concernant ses activités au nom de l’Iran.
Selon l’acte d’accusation publié par le ministère de la Justice l’année dernière, Doostdar s’est rendu aux États-Unis depuis l’Iran en juillet 2017 ou vers cette date, dans le but de recueillir des renseignements sur des entités et individus considérés comme ennemis du régime iranien.

Il s’agissait d’intérêts israéliens et juifs, ainsi que de personnes liées à The People’s Mujahedeen (MEK), une organisation d’opposition iranienne qui était considérée par les États-Unis comme une organisation terroriste jusqu’en 2012.
L’acte d’accusation indique que le ou vers le 21 juillet 2017, Doostdar a effectué une surveillance et pris des photos de plusieurs centres juifs à Chicago, dont le Centre Hillel et le centre Habad Rohr, où il est accusé d’avoir pris des photos détaillées des dispositifs de sécurité.
L’acte d’accusation ne cite pas les cibles israéliennes.
Doostdar s’est ensuite rendu en Californie où il a rencontré Ghorbani, apparemment pour la première fois, selon l’acte d’accusation.
Deux mois plus tard, Ghorbani s’est envolé pour New York pour une journée où il a assisté à un rassemblement MEK et pris des photos des personnes présentes.
En décembre 2017, Doostdar est retourné en Californie pour obtenir les informations sur la MEK. Dans les conversations entre eux enregistrées par le FBI, Ghorbani a mentionné avoir essayé de « pénétrer » le groupe, tandis que Doostdar a parlé d’avoir été mandaté par des tiers pour recueillir les informations.
« Je les donnerai aux gars pour qu’ils fassent leurs recherches », a-t-il dit à propos des photos.
L’acte d’accusation dit qu’il a versé 2 000 dollars à Ghorbani lors de leurs réunions.
En mars et avril 2018, Ghorbani s’est rendu en Iran où, selon l’acte d’accusation, il a fourni aux responsables gouvernementaux ses informations sur la MEK et a reçu une liste de « missions » pour infiltrer ce groupe dissident.
En mai dernier, M. Ghorbani a assisté à la Convention pour la liberté en Iran pour les droits de l’homme, soutenue par la MEK, à Washington en tant que membre de la délégation californienne, où il a également pris des photos des participants, notamment en posant devant la Maison Blanche.

Doostdar et Ghorbani ont tous deux été accusés d’avoir agi comme agents non enregistrés du gouvernement iranien et d’avoir fourni au gouvernement iranien des prestations en violation des sanctions.
En juillet dernier, il a été rapporté que l’agence d’espionnage israélienne du Mossad avait déjoué un plan visant à déclencher une explosion lors d’une conférence organisée le 30 juin à Paris par la MEK. L’opération a conduit à l’arrestation d’une cellule dirigée par un diplomate iranien.