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USA: l’ambassadeur a le droit de critiquer la couverture médiatique à Gaza

Le département d'Etat a soutenu les propos de Friedman qui disait aux journalistes de "la fermer" et déclaré qu'il avait le droit de faire des commentaires partisans

Eric Cortellessa couvre la politique américaine pour le Times of Israël

L'ambassadeur américain en Israël David Friedman lors de l'inauguration de l'ambassade américaine à Jérusalem, le 14 mai 2018 (Crédit : AFP Photo/Menahem Kahana)
L'ambassadeur américain en Israël David Friedman lors de l'inauguration de l'ambassade américaine à Jérusalem, le 14 mai 2018 (Crédit : AFP Photo/Menahem Kahana)

WASHINGTON — le département d’Etat américain a apporté son soutien à l’ambassadeur des Etats-Unis en Israël mardi suite à des propos controversés qu’il a tenus récemment en rappelant que les envoyés peuvent s’exprimer librement mais que les journalistes feraient mieux parfois d’être réduits au silence.

La porte-parole du département d’Etat, Heather Nauert, a déclaré que l’ambassadeur David Friedman avait eu raison de critiquer la couverture médiatique des manifestations à Gaza et de dire aux journalistes de « la fermer », et elle a ajouté qu’il n’y avait aucun problème à ce que lui et un autre ambassadeur apportent leur appui à des affirmations ouvertement partisanes, suite aux paroles prononcées par le nouvel ambassadeur en Allemagne qui avait dit qu’il souhaitait renforcer la droite dans le pays.

Lundi, Friedman avait fustigé la couverture des violences meurtrières sur la frontière avec Gaza, disant que si les journalistes ne prenaient pas la peine d’expliquer comment Israël auraient pu se défendre en témoignant d’une force moins meurtrière, ils devaient alors s’abstenir de faire part de leurs critiques. Ces propos auraient été adressés au New York Times.

« Fermez-là jusqu’à ce que vous ayez fini de réfléchir. Parce que sinon, tout ce que vous faites, c’est créer des impressions qui n’ont aucun fondement dans les faits. Ils correspondent à un narratif. Ils correspondent à une opinion. Ils correspondent à un objectif. Mais ce n’est pas du journalisme, parce que ce n’est pas basé sur une analyse rigoureuse et factuelle. », avait-il déclaré.

Interrogée sur ces propos, Nauert a dit aux journalistes : « Il a dit quelque chose de très clair, et c’est que les médias peuvent faire un meilleur travail en parlant aux deux parties, en parlant aux représentants variés. Et je pense donc qu’il a été clair dans ses paroles sur le sujet ».

Heather Nauert, porte-parole du département d’Etat américain, à Washington, le 8 juin 2017. (Crédit : capture d’écran)

« Vous voulez rapporter une histoire, vous souhaitez obtenir des faits, vous parlez à toutes les parties puis vous venez présenter votre histoire », a-t-elle continué. « L’ambassadeur expliquait son opinion, qui est que certains dans les médias – pas tous, mais certains dans les organisations médiatiques – n’ont pas effectué ce travail de journalisme équilibré ».

Quand il lui a été demandé si les propos de Friedman reflétaient la position de l’administration Trump, Nauert a répété que les médias attribuaient la responsabilité de la crise à Gaza à Israël et ne blâmaient en rien le Hamas, groupe terroriste à la tête de Gaza.

« Je ne désigne personne en particulier parmi vous mais en général, quand on observe la situation à Gaza, il faut observer la misère et qui est à l’origine de cette misère », a dit Nauert. « A-t-elle pour origine le gouvernement des Etats-Unis ? Non. A-t-elle pour origine Israël ? Nous pouvons dire que non. A-t-elle été amenée à la population de Gaza par le Hamas ? Oui, certainement. Et le Hamas a la responsabilité de s’occuper de la population et il ne le fait pas ».

Nauert a également refusé de commenter la fusillade qui a tué l’infirmière palestinienne de Gaza, Razan al-Najjar, vendredi. Mardi, l’armée israélienne a fait savoir que la jeune femme n’avait pas été visée.

Razan al-Najjar (D), une secouriste palestinienne de 21 ans, soigne une collègue blessée lors d’affrontements près de la frontière avec Israël, à l’est de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 15 mai 2018. (AFP/ DIT KHATIB)

Friedman, ami de longue date de Trump et avocat avant sa nomination diplomatique, entretient des liens profonds avec les implantations israéliennes et il est critiqué par certains comme étant un faucon de droite partageant les positionnements du gouvernement israélien. La semaine dernière, il avait affirmé au Times of Israel que les républicains étaient davantage pro-israéliens que leurs homologues démocrates.

Ces propos ont été remis en lumière après que le nouvel envoyé en Allemagne, Richard Grenell, a déclaré au site d’information Breitbart, de droite, son ambition de « renforcer les autres conservateurs à travers toute l’Europe, les autres leaders ».

Nauert a noté que Friedman et Grenell ne faisaient que profiter de leur droit à la liberté d’expression.

« Les ambassadeurs ont le droit d’exprimer leurs opinions », a-t-elle dit. « Ils sont des représentants de la Maison Blanche, que ce soit cette administration ou d’autres, et nous les entendons dire leurs opinions. Et il y en a parfois que les gens peuvent apprécier ou non ».

Mais, a-t-elle ajouté, « il y a également un droit à la liberté de parole et je veux le souligner. Indépendamment du fait que vous appréciez ou non leur contenu, il y a parfois des paroles que peuvent prononcer les ambassadeurs eux-mêmes ».

Friedman, qui a connu des frictions avec les démocrates en raison de leur exclusion apparente d’une cérémonie lors de l’ouverture de l’ambassade à Jérusalem, a déclaré vendredi qu’il était engagé en faveur du soutien bipartisan pour Israël.

« Observer un soutien républicain écrasant pour Israël n’est pas un ‘coup partisan’, comme certains l’ont qualifié », a-t-il écrit sur Twitter.

« Je pense fermement que le soutien pour Israël doit être bipartisan et je continuerai à accueillir avec plaisir les démocrates législateurs qui souhaitent visiter Israël – et j’espère qu’ils le feront ! », a-t-il conclu.

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