Visite de Rouhani : « une insulte » aux juifs français, selon leurs représentants
Le président iranien entame samedi une visite en Italie et en France, qui illustre le réchauffement des relations depuis juillet
L’institution représentative des juifs de France a estimé jeudi que la visite à Paris de Hassan Rouhani à partir de dimanche, une première pour un président iranien depuis dix ans, constituait « une insulte » pour la première communauté juive d’Europe.
Dans un communiqué, le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) « condamne avec fermeté les propos du président iranien Hassan Rouhani qui a déclaré sur (la chaîne) France 2 (mercredi soir) : ‘Israël n’est pas un État légitime’« .
Hassan Rouhani « confirme à ceux qui en doutaient encore qu’il demeure un apôtre du révisionnisme en contestant la légitimité et donc l’existence de l’État d’Israël, et un ardent négationniste puisque son régime continue de nier la Shoah », poursuit le Crif, qui demande au président François Hollande et au ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, « d’exiger le retrait des propos du président iranien et de les condamner publiquement lors de sa visite ».
Pour l’instance de représentation politique de la première communauté juive d’Europe, forte d’un demi-million de membres, ce « voyage officiel, contestable dans son principe, est une insulte portée aux Juifs de France et à tous ceux qui aujourd’hui défendent les valeurs de démocratie ».
Hassan Rouhani entame samedi une visite en Italie et en France, une première en Europe pour un président iranien depuis dix ans qui illustre le réchauffement des relations depuis l’accord sur le nucléaire en juillet.
La visite de quatre jours de ce religieux modéré élu en 2013 sera dominée par les dossiers géopolitiques, notamment le conflit syrien, commerciaux mais aussi religieux, avec une rencontre prévue au Vatican avec le pape François. Il est attendu en France dimanche après-midi.
A Paris, où Hassan Rouhani prononcera un discours à l’Unesco lundi, la crise syrienne sera au coeur d’un entretien mardi à l’Élysée avec François Hollande.