Washington et Ryad « très proches » d’un accord bilatéral, qui dépend d’un futur Etat palestinien
Le royaume a clairement indiqué qu'il ne signerait pas l'accord tant que le calme ne régnerait pas à Gaza
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
Les États-Unis et l’Arabie saoudite sont « très proches » d’un accord qui fournirait à Ryad des garanties de sécurité de la part de Washington tout en éloignant le royaume du Golfe des rivaux des États-Unis, a déclaré le porte-parole du département d’État, Matthew Miller.
Il précise toutefois que l’accord repose sur un volet de la normalisation qui exigerait d’Israël qu’il accepte de créer une voie pour un futur État palestinien. « Il y a encore du travail à faire sur cet aspect, a reconnu Miller.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu n’a montré aucun intérêt pour de telles concessions avant le 7 octobre, et il n’a fait que renforcer cette position depuis, affirmant que cela équivaudrait à une victoire du terrorisme palestinien.
« Nous sommes très proches d’un accord sur les éléments bilatéraux du paquet entre les États-Unis et l’Arabie saoudite. Nous devons continuer à travailler sur quelques détails, mais nous pensons pouvoir parvenir à un accord sur ces détails dans un délai très court », a déclaré Miller.
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a discuté de l’initiative diplomatique avec ses homologues arabes lors de sa visite à Ryad lundi. « Nous n’avons pas seulement envisagé la création de deux États, mais aussi la reconstruction de Gaza, la gouvernance de Gaza et la sécurité de Gaza. Certains éléments sont plus avancés que d’autres… Nous espérons progresser sur ce point et disposer d’accords prêts à être présentés dès que possible », a déclaré Miller.
Alors que les États-Unis pourraient parvenir à un accord avec l’Arabie saoudite et d’autres pays arabes concernant les termes de l’initiative diplomatique régionale à présenter à Israël, Ryad a clairement indiqué qu’il ne signerait pas l’accord tant que le calme ne régnerait pas à Gaza et qu’il n’y aurait pas d’horizon vers un État palestinien indépendant, selon Miller.
« Nous pourrions parvenir à un accord avec l’Arabie saoudite sur la forme que prendra ce paquet, mais pour ce qui est d’un accord réel incluant une normalisation avec Israël, il faut que le calme règne à Gaza », a-t-il ajouté.
À la question de savoir pourquoi les États-Unis consacrent tant d’efforts à cette initiative alors que Netanyahu est susceptible de la rejeter, Miller a répondu que les États-Unis estiment que l’approche de l’intégration régionale est dans l’intérêt d’Israël parce qu’elle offrirait une plus grande sécurité à l’État juif, isolerait l’Iran dans la région et fournirait à Israël des partenaires pour l’aider à reconstruire la bande de Gaza. « En fin de compte, le gouvernement d’Israël devra faire le choix de ce qui est dans l’intérêt de son peuple. »
Le porte-parole du département d’État a démenti les informations selon lesquelles les États-Unis ou l’Arabie saoudite soutiendraient un accord qui n’inclurait pas cette composante de la normalisation. « Nous avons été très clairs, l’Arabie saoudite a été très claire sur le fait qu’il s’agit d’un accord global qui inclurait une composante bilatérale et également une voie vers deux Etats. »