Washington insiste : la normalisation israélo-saoudienne encore possible avant le scrutin
John Kirby rappelle un élément central : "une Autorité palestinienne réformée, capable de répondre de manière crédible aux aspirations de l'ensemble du peuple palestinien"
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
WASHINGTON – La Maison Blanche a insisté mercredi sur le fait qu’il était encore possible de négocier un accord de normalisation entre Israël et l’Arabie saoudite avant l’élection présidentielle américaine de novembre et a indiqué travailler pour mener à bien cette initiative, alors même que la guerre entre Israël et le groupe terroriste palestinien du Hamas se poursuit depuis plus de dix mois à Gaza.
« Le président Biden est absolument convaincu que la normalisation entre Israël et l’Arabie saoudite est possible, et il pense qu’il est certainement possible d’y parvenir avant la fin de son mandat de président », a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby, dans une interview accordée au Times of Israel.
« Il reconnaît qu’il y a beaucoup de travail à faire avant d’y arriver, mais c’est la raison pour laquelle nous sommes à Doha en ce moment pour essayer de mettre en place ce cessez-le-feu afin que nous puissions commencer à faire des progrès sur des questions régionales plus importantes », a expliqué Kirby.
Dès le mois de juillet, cependant, des sources haut placées au Congrès avaient déclaré au Times of Israel que l’opportunité permettant aux États-Unis d’obtenir un accord de normalisation avant l’élection présidentielle s’était envolée.
Les deux sources du Congrès avaient affirmé qu’il ne restait pas assez de temps dans le calendrier du Congrès pour que le Sénat tienne les auditions nécessaires à l’approbation du pacte de sécurité bilatéral américano-saoudien que Ryad cherche à obtenir parallèlement à un accord avec Israël.
La semaine dernière, un diplomate israélien s’exprimant en marge de la Convention nationale démocrate (DNC) a reconnu qu’un accord de normalisation ne serait pas possible avant novembre, mais a maintenu que la fenêtre pourrait se rouvrir pendant la période des congés parlementaires.
Le fonctionnaire a fait valoir qu’il sera trop difficile avant les élections pour les deux partis au Congrès d’autoriser le pacte de sécurité bilatéral américano-saoudien que Ryad cherche à obtenir parallèlement à la normalisation avec Israël.
« Après les élections, ce sera plus facile pour les deux partis. Il y aura plus de chances que Biden apporte le soutien d’une majorité démocrate, et le côté républicain soutiendra également le [pacte de sécurité bilatéral américano-saoudien] en raison de la composante de normalisation », a soutenu le responsable israélien.
Ryad conditionne la normalisation au fait qu’Israël accepte d’établir une voie vers un futur État palestinien – un cadre que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a rejeté à maintes reprises et qui, s’il était adopté, provoquerait probablement le départ de ses partenaires de la coalition d’extrême-droite.
Kirby a déclaré que la composante palestinienne de l’accord était essentielle. « Nous avons déclaré depuis le début que dans le cadre du processus de normalisation, il devait y avoir quelque chose pour les Palestiniens. Cela signifie qu’il doit y avoir quelque chose pour l’Autorité palestinienne ».
« L’autre élément de ce processus est une Autorité palestinienne réformée, capable de répondre de manière crédible aux aspirations de l’ensemble du peuple palestinien », a-t-il ajouté.