Washington : les Européens n’ont « rien fait » contre les missiles iraniens
Les missiles et le rôle considéré "déstabilisateur" de Téhéran au Moyen-Orient ont fait l'objet de négociations entre l'administration Trump et les signataires européens du JCPOA

Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo a accusé jeudi les pays européens de n’avoir « rien fait » pour contrer le programme iranien de missiles balistiques malgré leurs promesses.
« Les Européens nous avaient dit, c’est vrai, qu’ils étaient prêts à faire quelque chose au sujet des missiles, et pendant trois ans, ils n’ont rien fait, rien », a-t-il déploré devant une commission parlementaire.
De la même manière, a-t-il ajouté, « ils ont parlé de trouver des solutions sur le terrorisme », dont Washington accuse Téhéran d’être un des principaux soutiens étatiques, sans aboutir à rien.
Donald Trump a annoncé le 8 mai le retrait des Etats-Unis de l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien, censé empêcher la République islamique de se doter de la bombe atomique mais jugé trop laxiste par le président américain.
Jusqu’au bout, les pays européens signataires de ce texte avec l’Iran (France, Allemagne et Royaume-Uni), ont négocié avec l’administration américaine pour trouver des solutions à ses préoccupations: l’après-2025, quand certaines restrictions aux activités nucléaires iraniennes prendront fin; les missiles iraniens; le rôle considéré « déstabilisateur » de Téhéran au Moyen-Orient.
Selon plusieurs diplomates européens, mais aussi certains responsables américains, ces négociations avaient permis de faire beaucoup de progrès et étaient près d’aboutir. Ce qu’a démenti jeudi Mike Pompeo.
« On n’a jamais été en mesure d’y arriver », a-t-il dit. « Il n’y avait aucun signe que les Européens avaient vraiment l’intention de se mettre d’accord » sur ces points, a-t-il déploré.
Après le retrait américain de l’accord sur le nucléaire, que les autres signataires (Russie et Chine ainsi que les trois pays européens) tentent de sauver en l’absence des Etats-Unis, Mike Pompeo a présenté cette semaine 12 exigences pour un « nouvel accord » beaucoup plus vaste, mais cette stratégie a été critiquée par Téhéran ainsi que les Européens.