Washington Post: le plan de paix de Trump ne comprendrait pas d’état palestinien
Les responsables américains ont souligné les avantages économiques du plan et reconnu qu'une initiative ignorant les aspirations politiques échouera, selon le journal
La proposition de paix soumise par le président américain Donald Trump comprendrait des incitations économiques considérables en faveur des Palestiniens mais elle échouerait à leur donner un Etat, a fait savoir dimanche le Washington Post.
L’initiative, qui devrait être révélée dans les prochains mois, offrirait aux Palestiniens une version améliorée du statu-quo, mettant en exergue « l’autonomie » au détriment de la « souveraineté », selon le quotidien américain qui s’est appuyé dans son article sur des entretiens réalisés avec des responsables américains qui ont conservé l’anonymat, ainsi qu’avec des sources proches de ce dossier gardé très secret.
Cet article vient suivre plusieurs interviews de membres de l’équipe du Moyen-Orient de Trump qui, ces derniers mois, ont également semblé contourner le sujet de l’Etat palestinien.
A la place, Washington s’appuierait sur des investissements et des aides à hauteur de dizaines de milliards de dollars pour les Palestiniens en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza, en Egypte en en Jordanie, grâce aux riches états du Golfe.
« Le plan économique ne fonctionnera que si la région lui apporte son soutien. C’est une part très importante de l’équation dans son ensemble », a confié un responsable américain au Post.
Toutefois, même si elle s’attend à ce que les Etats arabes payent l’addition, l’administration Trump n’a pas dévoilé les détails du plan à ces pays, n’offrant aucun engagement qu’il garantira un état palestinien, a noté l’article.
En même temps, Washington a semblé reconnaître que tout plan prenant en compte que les inquiétudes économiques exclusivement et ignorant les aspirations politiques est voué à l’échec.
« Mais ce n’est pas seulement une paix qu’on pourrait qualifier d’économique. Nous prenons très au sérieux les deux aspects de la paix : la politique – qui gère toutes les questions essentielles – et l’économie », a ajouté l’officiel interrogé.
« Nous comprenons bien que si l’aspect politique n’est pas solide, alors l’aspect économique n’a aucun sens. Mais en même temps, l’aspect politique ne réussira pas sans un plan économique approprié », a-t-il poursuivi.
Concernant le moment choisi pour la révélation de la proposition, un responsable a indiqué que Washington « réfléchit encore à une grande variété de facteurs… Le moment de la révélation du plan n’a pas encore été choisi et aucune décision n’a été prise en conséquence sur la date de son déploiement ».
Dimanche également, et dans un contexte de spéculations croissantes sur l’absence d’un Etat palestinien dans le plan de Trump, une trentaine d’anciens politiciens européens ont lancé un appel à l’Union européenne pour qu’elle réaffirme son attachement à la solution deux Etats et pour qu’elle rejette toute proposition qui ne prendrait pas en compte les demandes palestiniennes.