World Central Kitchen licencie 62 employés à Gaza accusés par Israël d’avoir des liens avec le terrorisme
L'organisation caritative confirme avoir « procédé à des changements » après qu'Israël a exigé une enquête sur ses pratiques d'embauche à Gaza
Au moins trois employés de la World Central Kitchen (WCK), une organisation caritative basée aux États-Unis, ont informé Reuters du licenciement de dizaines de Palestiniens qui travaillaient pour l’association dans la bande de Gaza, après qu’Israël eut signalé qu’au moins 62 membres du personnel étaient liés à des groupes terroristes palestiniens.
Dans un message adressé à son personnel, WCK confirme avoir « procédé à des changements » après qu’Israël a exigé une enquête sur ses pratiques d’embauche à Gaza.
« Cela ne doit pas être considéré comme une conclusion de WCK selon laquelle les individus sont affiliés à une organisation terroriste », précise le message, ajoutant qu’Israël n’a pas partagé ses renseignements et que « nous ne connaissons pas les fondements de la décision d’Israël de signaler ces individus ».
L’organisation précise qu’elle a pris cette mesure « pour protéger son équipe et ses opérations ». Un porte-parole de WCK a confirmé que 62 personnes ont été licenciées.
Un responsable israélien de la sécurité a déclaré à Reuters qu’Israël avait exigé une enquête sur le personnel potentiellement lié au pogrom du 7 octobre 2023 perpétré par le Hamas dans le sud d’Israël, après avoir déclaré qu’une employée du WCK, Ahed Azmi Qdeih, avait participé à l’attaque, qui a fait plus de 1 200 morts et 251 otages.
Qdeih a été tuée lors d’une frappe aérienne israélienne à Gaza le 30 novembre.
WCK a confirmé la frappe aérienne à l’époque et a déclaré qu’elle n’avait pas connaissance de l’implication d’un employé dans l’attaque de l’année dernière.
Le responsable a indiqué qu’un examen de la sécurité israélienne avait révélé que 62 employés de WCK avaient des « affiliations et des connexions directes » avec des groupes terroristes.
« En conséquence, de hauts responsables israéliens ont exigé que WCK mette fin à l’emploi de ces travailleurs », a-t-il ajouté.
Les allégations israéliennes à l’encontre du personnel du WCK font écho à des accusations similaires à l’encontre du personnel travaillant pour l’UNRWA, le principal organisme d’aide aux Palestiniens des Nations unies. En août, les Nations unies ont déclaré que neuf membres du personnel de l’agence très controversée de l’UNRWA pourraient avoir été impliqués dans les attentats du 7 octobre et qu’ils avaient été licenciés.