Yair Netanyahu au tribunal pour annuler le verdict de diffamation à son encontre
Il veut annuler 72 000 $ de dommages et intérêts qu’il est condamné à payer à un ancien rédacteur en chef ; il affirme pour sa défense ne pas lire tout ce qu’il partage sur le net
Yair Netanyahu, le fils du Premier ministre Benjamin Netanyahu, a comparu mercredi devant le tribunal de première instance de Tel Aviv pour tenter d’annuler un verdict lui ordonnant de payer des centaines de milliers de shekels de dommages et intérêts à un journaliste qui l’a poursuivi pour diffamation.
Netanyahu affirme que la décision à son encontre est de mauvaise foi car il n’a jamais reçu la notification du tribunal concernant le procès en diffamation intenté par l’ancien rédacteur en chef du site d’information Walla, Avi Alkalay.
En mars dernier, le tribunal a ordonné à Yair Netanyahu de payer 286 000 NIS à Alkalay, témoin dans la plus grave des trois affaires de corruption contre le Premier ministre, pour des publications que le jeune Netanyahu avait partagées sur les réseaux sociaux affirmant que le journaliste était « une taupe » travaillant avec le parquet contre son père. Étant donné que Netanyahu n’a jamais déposé de déclaration de défense, le tribunal s’est automatiquement prononcé en faveur d’Alkalay.
Lors de l’audience de mercredi, Netanyahu a déclaré au juge Kohava Levy qu’il ne lisait pas toujours les publications qu’il partageait sur les réseaux sociaux.
« Parfois, je vois que j’aime la première phrase », puis je partage le message, a déclaré Netanyahu, 29 ans, au tribunal.
« Vous vous attirez des ennuis », l’a averti le juge. « Vous avez cliqué sans réfléchir. »
L’audience a également examiné la fiabilité du courrier parvenant à Yair Netanyahu, dans la mesure où il réside à la résidence officielle du Premier ministre à Jérusalem, plutôt qu’à l’appartement familial de la capitale ou à leur domicile de Césarée. Netanyahu a insisté sur le fait que d’autres documents judiciaires concernant les huit procès en diffamation distincts dans lesquels il est impliqué, certains contre lui et certains contre d’autres, ont tous atteint leur destination.
Bien qu’aucune décision n’ait été prise sur l’annulation de la décision précédente, Levy a ordonné à Netanyahu de payer des frais de justice supplémentaires de 3 500 NIS.
Alkalay a poursuivi Yair Netanyahu pour avoir partagé un message sur les réseaux sociaux qui qualifiait le journaliste de « taupe infiltrée de la Fondation Wexner » – un groupe que la famille Netanyahu accuse de financer des organisations et des campagnes de gauche – et qui prétendait qu’il était en connivence avec le ministère public contre le Premier ministre.
Netanyahu n’est pas étranger aux poursuites en diffamation et aux menaces de poursuites. Il est coutumier des publications de messages incendiaires sur les réseaux sociaux et de tweets rapides et fréquents contre ceux qui, selon lui, portent préjudice à lui et sa famille.
En 2019, Yair Netanyahu a gagné un procès en diffamation contre le militant du Parti travailliste Abie Binyamin, qui l’avait accusé d’utiliser un faux passeport délivré par le Mossad pour dissimuler des millions à l’étranger. Netanyahu a poursuivi Binyamin pour 140 000 NIS de dommages et intérêts pour une publication Facebook de 2017 affirmant que le Premier ministre avait demandé aux services secrets de délivrer à son fils un passeport sous un faux nom, qu’il utilisait pour cacher de l’argent à l’étranger.
Alkalay est un témoin dans ce qu’on appelle l’Affaire 4000, qui soupçonne Netanyahu d’avoir accordé des règlements favorables au profit de Shaul Elovitch, l’actionnaire majoritaire de Bezeq Telecom, en échange d’une couverture positive du Premier ministre et de sa famille par le site d’information Walla, qui appartient à Bezeq.
Le Premier ministre est jugé pour fraude, abus de confiance et corruption dans trois affaires. Il nie tout acte répréhensible.