Yisrael Katz met en garde le chef “mégalomaniaque” du Hezbollah
Le ministre des Renseignements a prévenu qu’une attaque sur le front intérieur d’Israël signifierait “la ruine du Liban”
Stuart Winer est journaliste au Times of Israël
Le ministre des Renseignements Yisrael Katz a lancé une attaque cinglante en direction du chef du groupe terroriste Hezbollah, qualifiant Hassan Nasrallah de « mégalomaniaque » sans aucune idée de la réalité et le prévenant que le Liban “serait ruiné” en cas de conflit futur entre Tsahal et le Hezbollah.
“Le Hezbollah continue d’être la première menace non-étatique, non seulement pour Israël, mais aussi pour le Liban », a-t-il affirmé lors de la Conférence d’Herzliya, un séminaire annuel qui étudie la sécurité d’Israël.
Il a ajouté qu’un conflit avec le groupe chiite basé au Liban pourrait être déclenché par un incident mineur en raison du « caractère mégalomane du dirigeant de l’organisation, Hassan Nasrallah, une personnalité fanatique qui n’a aucune conception de la réalité à part, peut-être, concernant sa sécurité personnelle ».
Ses mots ont été prononcés un jour après que le chef des renseignements militaires de Tsahal, le Major Général Herzi Halevy, qui s’exprimait à la même conférence, a insisté sur la menace que constitue le Hezbollah au Liban, alors qu’Israël se prépare à marquer les 10 ans de la fin de la deuxième Guerre du Liban le mois prochain.
On estime que le Hezbollah possède un arsenal de plus de 100 000 missiles et roquettes, ainsi que des systèmes d’armement « qu’il n’avait pas auparavant », a ajouté Havely.
Mais Katz a affirmé que c’était le voisin du nord d’Israël et le dirigeant du Hezbollah qui avaient le plus à perdre dans un conflit avec Israël.
« Une guerre au Liban et une attaque sur le front intérieur d’Israël mèneraient à l’éviction de Nasrallah et ruineraient le Liban », a-t-il prédit.
Katz, qui est également ministre des Transports, a présenté sa vision d’Israël en tant que pont commercial entre la mer Méditerranée et les pays orientaux en relançant la ligne de chemin de fer historique de la Vallée de Jezréel, ligne faisant partie d’un réseau ferroviaire actif dans la région durant la première moitié du 20e siècle, sous les régimes ottoman et britannique. Il a révélé que les camions turcs utilisent déjà la position stratégique d’Israël, qui offre un détour autour de la Syrie déchirée par la guerre.
« Les camions turcs amènent déjà des marchandises vers l’Est via le port de Haïfa. Ils utilisent la route israélienne comme alternative à la route syrienne, qui ne peut pas être utilisée en raison de la situation sur place », a-t-il ajouté.
Katz a également saisi cette opportunité pour aborder le sujet de créer une île internationale en face de la bande de Gaza, île qui serait pourvue d’un port avec un pont relié à la terre ferme pour le transfert des personnes et des marchandises.
« Ce plan pourrait contribuer à alléger la pression sur les résidents de la bande de Gaza, en même temps qu’il permettrait de la séparer un peu plus d’Israël », a-t-il expliqué, et il a noté que les haut-responsables de la sécurité d’Israël étaient très intéressés par cette idée.
« J’espère que les plus hauts responsables vont avoir le courage et la détermination de prendre une décision », a-t-il dit.
En février, le quotidien en hébreu Haaretz a rapporté que des responsables officiels de Tsahal soutenaient l’idée d’alléger la pression sur le Hamas, qui gouverne de facto de Gaza, dans le contexte d’une aggravation de la situation économique à Gaza, situation qui pourrait déboucher sur un nouveau conflit, et ce en donnant accès au territoire à un port.
Il expliquait qu’une gamme de possibilités d’arrangements portuaires – y compris une île internationale offshore – faisaient l’objet de discussions entre des responsables militaires et le niveau politique.
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.