Yonathan Arfi : La guerre Israël-Hamas sert de « prétexte à un antisémitisme galvanisé »
Le président du Crif fait, par ailleurs, le parallèle entre l'incendie de la synagogue de La Grande-Motte et les tueries antisémites commises par Mohammed Merah en 2012
Intervenant dans la matinale de BFMTV, lundi 26 août dernier, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) Yonathan Arfi a été invité à réagir à l’incendie criminel de la synagogue de La Grande-Motte, survenu samedi dernier.
Le président du Crif a expliqué : « Il y avait une mise en scène, avec le drapeau palestinien, le keffieh, qui renvoient là aussi à [Mohammed] Merah et à l’Hypercasher, parce que dans les deux cas aussi, la question palestinienne avait été évoquée dans les revendications, les justifications données par les auteurs ».
Yonathan Arfi fait ici référence à l’assassinat de trois enfants juifs de l’école Ozar Hatorah de Toulouse par Merah, qui avait déclaré agir pour la « défense des enfants palestiniens ».
« Donc on est dans quelque chose qui pour moi s’inscrit dans cette continuité-là : le conflit au Proche-Orient et le 7 octobre servent maintenant de prétexte à un antisémitisme revigoré, galvanisé », a-t-il ajouté.
Interrogé le même jour sur RMC, Yonathan Arfi a réitéré son analyse sur l’antisémitisme, évoquant le « nouveau visage que prend l’antisémitisme ces derniers mois », un antisémitisme « qui se saisit de manière dévoyée de la cause palestinienne pour désigner les Juifs comme des cibles légitimes ».
« Les Français juifs sont aujourd’hui attaqués au nom du conflit israélo-palestinien par des raccourcis coupables, mais aussi par un certain nombre d’acteurs qui attisent ce feu-là », a-t-il dit.
Désignant clairement les membres de La France insoumise, Yonathan Arfi a affirmé qu’ils avaient « contribué à ce qu’aujourd’hui ces questions-là soient inflammables, et ça se traduit malheureusement par le fait que des Juifs, derrière, sont attaqués ».
Depuis le 7 octobre dernier, l’antisémitisme connaît une forte hausse en France comme dans le reste du monde. 887 actes antisémites ont été recensés en France au premier semestre de 2024, soit une multiplication quasiment par trois par rapport à l’année précédente.
Plus de 3 000 Français juifs ont prévu de faire leur alyah cette année en Israël, soit plus du double par rapport à l’année précédente. Par ailleurs, le nombre de dossiers déposés à l’Agence juive a été multiplié par six, soit une augmentation de près de 510 %.
Ces chiffres sont symptomatiques d’un climat anxiogène pour les Juifs de France, qui ne se sentent pas toujours en sécurité face à la montée de la haine et la multiplication des actes antisémites.