« You Are So Not Invited To My Bat Mitzvah », jolie histoire de famille à la sauce Sandler
Sortie ce vendredi du nouveau film de Netflix avec Adam Sandler, sa femme et ses filles, un doux récit de passage à l'âge adulte teinté d'humour
- (De gauche à droite) : Sunny Sandler, Samantha Lorraine, Sadie Sandler, Zaara Kuttemperoor, Idina Menzel et Adam Sandler dans une scène du film Netflix « You Are So Not Invited To My Bat Mitzvah ». (Avec l'aimable autorisation de Netflix)
- Idina Menzel et Adam Sandler dans une scène du film Netflix « You Are So Not Invited to My Bat Mitzvah ». (Crédit : Scott Yamano/Netflix)
- Sarah Sherman dans le rôle du rabbin Rebecca dans le nouveau film Netflix « You Are So Not Invited To My Bat Mitzvah ». (Avec l'aimable autorisation de Netflix)
- Ido Mosseri dans le rôle de « DJ Schmuley » dans le nouveau film Netflix « You Are So Not Invited to My Bat Mitzvah ». (Avec l'aimable autorisation de Netflix)
- (De gauche à droite) : Idina Menzel, Samantha Lorraine, Adam Sandler, Sunny Sandler et Sadie Sandler dans une scène du film Netflix « You Are So Not Invited To My Bat Mitzvah ». (Avec l'aimable autorisation de Netflix)
C’est peut-être le film le plus juif de toute la carrière d’Adam Sandler, ce qui n’est pas rien.
De « Uncut Gems » à « The Meyerowitz Stories » en passant par « Sandy Wexler » ou « You Don’t Mess with the Zohan », Sandler incarne depuis toujours des personnages juifs et raconte des histoires juives.
Pourtant, tout ceci fait pâle figure comparé à « You Are So Not Invited to My Bat Mitzvah », sa nouvelle comédie produite par Netflix et réalisée par Sammi Cohen, qui sera diffusée par la plateforme de streaming à partir de vendredi.
Adapté du livre éponyme, le film est une sorte de conte doux et plutôt réaliste sur le passage à l’âge adulte, qui donne à voir dans le détail les rituels juifs et montre les éléments, tour à tour poignants et excentriques, de la culture juive, le tout pour un large public.
Sandler, qui est également coproducteur du film, y interprète le rôle de Danny, patriarche de la famille Friedman et père de deux adolescentes, Stacy et Ronnie.
L’acteur et humoriste a réussi le tour de force de faire un film et passer du temps avec ses proches, puisque ses propres filles Sunny et Sadie campent les rôles principaux. Son épouse à l’écran n’est autre qu’Idina Menzel, comme dans « Uncut Gems ». Sa véritable épouse, Jackie, fait une apparition dans le rôle de la mère de la meilleure amie de Stacy, Lydia Rodriguez Katz (Samantha Lorraine).
Le film tourne autour de la bat mitzvah de Stacy et commence par une scène pleine d’émotion dans laquelle elle chante un passage de la Torah, debout, à la synagogue. Mais pour en arriver là, il aura fallu passer par des épreuves car la préadolescente doit surmonter les réticences parentales à ses projets de fête (la présence de Dua Lipa sur un yacht) et la contradiction entre son « projet de mitsva » et la trahison de sa meilleure amie.
Le judaïsme est omniprésent dans chacune des scènes de « You Are So Not Invited », que ce soit dans les traits d’humour destinés à tous ou ceux plus particulièrement adressés au public juif, comme lorsque Stacy pleure dans son bol de soupe aux boulettes de matzah, qu’elle est bombardée de bonbons, debout sur la bimah (estrade de la synagogue), ou que son petit ami l’entraine derrière le rideau de l’arche de la Torah pour l’embrasser.
« Tu sais quel était le thème de ma bar mitzvah ? » lui crie Danny pendant une dispute. « Être juif ! »
L’humour de Sandler (« C’est pour ça nous avons combattu les nazis ? Pour que tu puisses avoir un bar à mojito ? ») fait très souvent mouche, et le choix de son compagnon de toujours, l’acteur israélien Ido Mosseri, pour incarner le très demandé mais un peu miteux DJ Schmuley ne déroge pas à la règle (« Faites du bruit, mishpucha ! »).

Mais le film parle aussi de façon émouvante de la difficulté d’être une adolescente juive américaine, désorientée par ce que ses parents attendent d’elle, la pression sociale au collège, les tourments de l’adolescence et la prise de conscience que tout ce qui lui semblait important ne l’est peut-être pas tant que ça.
Dans une scène fulgurante et lourde de sens – émaillée d’une brève apparition de la légendaire Jackie Hoffman – les plus âgés font remarquer qu’il y a de cela une génération ou deux à peine, les bat mitzvah des jeunes filles étaient rares.
Le film ne se gêne pas pour égratigner les excès des célébrations d’aujourd’hui, leur extravagance qu’illustre cette camarade de classe dont « le projet de mitsva est de distribuer de la crème solaire à Coachella ».

Dans le film, pour chaque Friedman, Levy et Goldfarb, il y a un Chang-Cohen et Rodriguez-Katz, sans parler de la bar mitzvah sur le thème du sport ou de la « they mitzvah » fastueuse, qui tous témoignent de la manière dont le judaïsme continue d’apporter ses notes singulières à la marche du monde et à l’évolution des structures familiales.
Même au milieu de toutes ces angoisses adolescentes, il est rafraîchissant de voir l’école hébraïque décrite comme une institution importante, appréciée des jeunes, et non comme le sujet de moqueries qu’elle a été durant des lustres. Nul doute que l’interprétation tonitruante de « Shabbat shalom, hey ! » rappellera des souvenirs à beaucoup – sinon tous – les téléspectateurs juifs.
Sarah Sherman, membre de la troupe du Saturday Night Live, est excellente dans le rôle du rabbin Rebecca, chef spirituel, musicienne et sportive accomplie qui prodigue ses conseils, comme « C’est comme ça que le hamantaschen s’effondre, ma soeur ».

La scène où, dans sa chambre, Sunny répète son chant de la Torah avec un enregistrement – qui se passe d’explication pour les téléspectateurs non juifs – est une représentation fidèle qui rappellera des souvenirs à des générations entières de Juifs.
Sandler est d’une incroyable puissance comique, même lorsqu’il joue une version légèrement décalée de lui-même, en père de famille de banlieue qui fait des blagues embarrassantes mais être très soucieux du bonheur de ses filles et de sa famille.
Adam Sandler met son nom et son talent au service de « You Are So Not Invited to My Bat Mitzvah », mais Sunny Sandler lui vole la vedette dans le rôle de Stacey Friedman, jeune fille angoissée et travaillée par de nombreux changements.
Elle est certes une « fille de », mais il y a fort à parier que nous la reverrons bientôt.
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