YouTube Israël retire une chanson insultant Mahomet, à la demande d’Ayman Odeh
Le député arabe israélien s'est plaint d'une chanson postée par le groupe de supporters du Beitar Jérusalem La Familia, aux antécédents de racisme

Le chef des partis arabes israéliens Ayman Odeh a appelé mercredi la plateforme de vidéos YouTube à retirer une chanson « raciste » de supporters d’un club de football israélien insultant le prophète Mahomet. Le site, filiale du groupe Google, a accédé à cette demande dans la foulée.
L’hymne en hébreu du groupe d’ultras « La Familia », des supporters du club Beitar Jérusalem, injure Mahomet en remettant notamment en cause son statut de prophète et les origines de sa mère.
« Toute offense à un symbole religieux est totalement inacceptable », a déclaré mardi M. Odeh, chef de la Liste arabe unie, dans un communiqué diffusé en arabe.
« ‘La Familia’ est un groupe raciste (…) et dans un Etat réellement démocratique ce groupe terroriste aurait été interdit depuis longtemps », a-t-il ajouté.
Le leader politique a ainsi adressé une lettre à l’antenne de YouTube en Israël pour réclamer le retrait de la chanson, en ligne depuis juillet 2016 mais qui est, dit-il, « populaire » ces derniers temps.
Le Beitar Jérusalem est connu pour les violences anti-Arabes de certains de ses supporters. Ceux-ci conspuent notamment les joueurs arabes des équipes adverses en proférant des insultes contre le prophète Mahomet.
Mais le club, héritier de la droite nationaliste israélienne, a pris ses distances ces dernières années avec « La Familia » et s’est employé à changer son image, recevant en 2017 un prix pour sa lutte contre le racisme des mains du président israélien Reuven Rivlin.
L’appel lancé par le député arabe israélien intervient sur fond de controverse liée aux propos du président français Emmanuel Macron sur la liberté de caricaturer le prophète Mahomet.
M. Macron a promis, lors d’un hommage national à Samuel Paty, un professeur décapité dans un attentat islamiste en France le 16 octobre pour avoir montré des caricatures de Mahomet lors d’un cours sur la liberté d’expression, que la France continuerait de défendre ce type de publications de presse et ne pliera pas devant l’islamisme.
Les propos d’Emmanuel Macron ont été à l’origine de manifestations en Israël et dans les Territoires palestiniens, notamment dans la Bande de Gaza où des manifestants ont brûlé des photos du président français, et à Jérusalem-Est où des épiceries boycottent les produits français.
