Zoran Mušič : Une œuvre poignante au MAHJ pour commémorer l’horreur de Dachau
À travers sa série "Nous ne sommes pas les derniers", l’artiste illustre la mémoire du système concentrationnaire nazi
Du 28 janvier au 15 juin 2025, le musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme (MAHJ) présente une œuvre de Zoran Mušič, artiste majeur du XXe siècle et rescapé de Dachau.
De 1944, date de son arrivée au camp, à sa libération en 1945, l’artiste croque l’horreur du système concentrationnaire nazi. Mais il faut attendre 25 ans pour que son œuvre soit véritablement influencée par l’expérience traumatique de son internement.
En 1970, Mušič entame le cycle « Nous ne sommes pas les derniers », des peintures pratiquement monochromes illustrant l’intensité de l’horreur et le silence de la tragédie dont aucun homme qui l’a vécue n’est réellement revenu.
La peinture exposée a été offerte au MAHJ par Géraldine et Léopold Meyer, qui ont estimé qu’après la monstruosité des attentats antisémites du 7 octobre, elle avait sa place au musée. Ce dernier définit l’œuvre comme « l’une des plus belles de la série ».
Son accrochage est organisé à l’occasion des commémorations de la libération du camp d’Auschwitz-Birkenau, le 27 janvier 1945. Le MAHJ a également décidé d’organiser une conférence avec l’historien de l’art Paul Bernard-Nouraud autour de la question : « Quelle position occupe ‘Nous ne sommes pas les derniers’ dans l’œuvre et la trajectoire de l’artiste, à la fois réminiscence de sa déportation et préscience du fait que ses camarades et lui n’étaient pas ‘les derniers’ à connaître l’horreur ? »