Israël en guerre - Jour 649

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15 jours après, Léa Salamé revient sur la comparaison entre Gaza et Auschwitz

Si l'animatrice a évoqué les propos polémiques de Thierry Ardisson, elle n'a pas mentionné les siens ni ceux d'un autre invité controversé

La journaliste Léa Salamé, dans l'émission « Quelle époque ! » diffusée sur France 2 dont elle assure l'animation, le 24 mai 2025. (Capture d'écran Youtube / Quelle époque / utilisée conformément à l'article 27a de la loi sur le droit d'auteur)
La journaliste Léa Salamé, dans l'émission « Quelle époque ! » diffusée sur France 2 dont elle assure l'animation, le 24 mai 2025. (Capture d'écran Youtube / Quelle époque / utilisée conformément à l'article 27a de la loi sur le droit d'auteur)

« Je vous le dis tout net : être accusée de complaisance à l’égard du Hamas ou de l’antisémitisme quand on produit une parole forte sur Gaza, ça ne marche pas. Pas ici, pas avec moi », a déclaré Léa Salamé en début d’émission.

Dans le premier épisode de « Quelle époque ! », l’émission du samedi soir sur France 2, depuis une vive polémique suscitée entre autres par des propos de l’animateur Thierry Ardisson et explicitement validés par l’animatrice en comparant sur le plateau la situation à Gaza aux camps d’extermination nazis pendant la Seconde Guerre mondiale, la journaliste a dit que la chaîne aurait dû « couper » la séquence au montage, tout en assurant récuser toute « banalisation de la Shoah ».

Thierry Ardisson avait affirmé dans l’émission – pré-enregistrée – que Gaza, « c’est Auschwitz, voilà, c’est tout ce qu’il y a dire ».

« Je sais que cette séquence a choqué, je sais qu’elle a blessé des gens » et « cela me mortifie parce que je rejette toute banalisation de l’abomination ultime que fut la Shoah », a-t-elle déclaré en ouverture.

C’est la toute première réaction de la journaliste sur une polémique qui remonte pourtant au 10 mai dernier.

Si elle admet que la séquence n’aurait pas dû être diffusée à l’antenne, Salamé ne revient cependant pas sur les accusations portées contre elle, mettant en cause le fait qu’elle n’a pas relevé la comparaison d’Ardisson sur le moment mais qu’elle les a plutôt renchéris.

Lorsque son invité déclarait « C’est fou que ce soit les Juifs… enfin les Israéliens, parce que les Juifs… », l’animatrice avait à ce moment-là précisé « Une partie des Israéliens », au lieu de l’interpeller sur la comparaison, ou de se désolidariser de ses propos.

« Je n’ai cessé ici et dans tout mon parcours de journaliste de rappeler le mal absolu que fut le génocide nazi, et de faire témoigner les derniers rescapés », a insisté la présentatrice ce 24 mai. Elle avait notamment reçu Ginette Kolinka et Esther Sénot, toutes deux survivantes de la Shoah, à l’occasion des 80 ans de la libération du camp d’Auschwitz-Birkenau, en janvier.

Déplorant que les réseaux sociaux permettent à la diffusion « hors contexte [de] vingt secondes d’une émission de 2h30 sans rappeler ce qui s’est dit avant et ce qui s’est dit après », Léa Salamé a rediffusé d’autres propos tenus dans cette même émission par Thierry Ardisson, qui s’émouvait de la souffrance des Juifs de France.

« On est dans un pays où le député Jérôme Guedj se fait jeter d’une manifestation sous prétexte qu’il est Juif. Je veux dire, on est à Berlin en 1930 », avait dit Ardisson avant d’établir une comparaison entre Gaza et Auschwitz.

« C’est exactement comme… c’est Auschwitz quoi ». « C’est fou que ce soit les Juifs… enfin les Israéliens, parce que les Juifs… », a-t-il dit avant d’être repris par Léa Salamé, qui n’a cependant pas rebondi sur la comparaison avec les camps d’extermination, mais a précisé : « Une partie des Israéliens ».

« Pendant la [Seconde Guerre mondiale], on nous dit : ‘On ne savait pas’. En fait ils savaient parce qu’ils survolaient les camps de concentration », a poursuivi Ardisson. « Mais là on est exactement dans la même situation. Nos petits-enfants nous diront que nous savions et que nous n’avons rien fait. On nous dira : ‘Mais vous saviez’. »

Des propos validés par l’animatrice qui ajoute : « vous saviez ce qui se passe à Gaza et vous n’avez rien fait » et aussi par la chanteuse Suzane qui acquiesce de la tête.

Au lendemain de l’émission du 10 mai, l’animateur et producteur avait demandé pardon auprès de « ses amis juifs », en rappelant avoir à plusieurs reprises pris position publiquement contre l’antisémitisme. Il avait ensuite mis en cause France Télévisions en estimant que « ni la production, ni les équipes de France Télévisions. Il y a toujours quelqu’un de France Télévisions sur place pendant les émissions. Quelqu’un de France 2 était là, et n’a pas dit : ‘Coupez-moi ça’ ».

L’animateur Thierry Ardisson, sur le plateau de « Quelle époque », sur France 2, le 10 mai 2025. (Capture d’écran Youtube / Quelle époque / utilisée conformément à l’article 27a de la loi sur le droit d’auteur)

« Toute ma vie, tout ce que je suis, mes origines, l’histoire de ma famille, du génocide arménien dans ma famille maternelle aux guerres du Proche-Orient de mon enfance, région où je suis née, toute ma vie je me suis battue contre les haines entre les peuples et entre les religions, pour la paix, pour une France aussi où chrétiens, musulmans, juifs, athées peuvent encore se parler, et même s’aimer », a-t-elle affirmé, semblant faire allusion à sa vie privée — Léa Salamé est chrétienne d’origine libanaise et son compagnon, l’eurodéputé Raphaël Glucksmann, a des origines juives.

« Je sais le prix personnel et collectif de ces guerres, je suis le produit de cette histoire-là, tourmentée et tragique, et je continuerai, toute ma vie, à essayer de faire entendre une voix de paix et d’apaisement. »

« C’est mon combat », a-t-elle conclu.

Léa Salamé n’a pas non plus mentionné un autre invité pour le moins controversé Raphaël Pitti, un médecin humanitaire, fondateur de l’ONG « Humanité, Solidarité et Médecine » (HuSoMe) et, par ailleurs, candidat Place publique sur la liste du Nouveau Front populaire à Clichy et Levallois-Perret lors des législatives 2024. Place publique est le parti de Raphaël Glucksmann.

Le médecin humanitaire Raphaël Pitti, président de l’ONG

En effet, Pitti était lui aussi allé jusqu’à dresser un parallèle entre la situation actuelle à Gaza et les corps décharnés des prisonniers juifs des camps de concentration nazis.

« Les images que nous avons de ces enfants totalement dénutris, ce sont des images inacceptables — c’est ce qu’on a vu pendant la dernière guerre, c’est ce qu’on a vu dans les camps de concentration », avait-il affirmé dans l’émission du 10 mai.

La journaliste et intervieweuse Apolline de Malherbe, descendante de Justes parmi les nations, également présente sur le plateau de l’émission qui a fait polémique et qui n’avait elle non plus pas relevé les propos d’Ardisson et de Pitti, n’a à ce jour pas réagi à l’affaire.

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