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Attaqués parce que « socialistes » mais aussi parce que « juifs » – Nicolas Mayer-Rossignol

Le Parti socialiste estime que l'attaque a été motivée par des raisons politiques et antisémites, sur fond de tensions croissantes à gauche et d'inquiétudes face à la radicalisation du débat public

Le maire socialiste de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, dans une vidéo datant du 6 janvier 2025. (Crédit : Capture d'écran Youtube / Métropole Rouen Normandie ; utilisée conformément à l'article 27a de la loi sur le droit d'auteur)
Le maire socialiste de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, dans une vidéo datant du 6 janvier 2025. (Crédit : Capture d'écran Youtube / Métropole Rouen Normandie ; utilisée conformément à l'article 27a de la loi sur le droit d'auteur)

Attaqués parce que « socialistes » mais aussi parce que « juifs » : choqués par la prise à partie de certains de leurs militants, dont le député Jérôme Guedj, lors de la manifestation parisienne du 1er mai, plusieurs dirigeants du PS pointaient vendredi l’antisémitisme comme une des causes des incidents.

Le numéro deux du PS Nicolas Mayer-Rossignol a dénoncé « des lâches encagoulés, vêtus de noir et qui ont carrément agressé physiquement les militants et les élus socialistes, un parce qu’ils sont socialistes, et deux, parce que certains d’entre eux sont juifs ».

Les incidents se sont produits sur le stand installé par le parti. Des manifestants habillés de noir, certains portant des drapeaux antifas, ont vivement bousculé des élus et militants. Le ministère de l’Intérieur a fait état de quatre blessés légers parmi les socialistes.

Depuis une dizaine d’années, et notamment lors des manifestations contre la loi travail de 2016, les socialistes sont habitués à entendre « tout le monde déteste le PS » scandé par l’extrême gauche dans les manifestations.

Mais là, « il y a eu d’abord des insultes (…) Et puis sont arrivés des lâches encagoulés, vêtus de noir et qui ont carrément agressé physiquement les militants et les élus socialistes, un parce qu’ils sont socialistes, et deux, parce que certains d’entre eux sont juifs », a déclaré M. Mayer-Rossignol sur Sud Radio.

« Il y a eu des tirs de mortier (…) On a des copains qui se sont retrouvés aux urgences, qui ont été blessés. Ça aurait pu être extrêmement grave », a jugé le premier secrétaire délégué du PS et concurrent d’Olivier Faure pour le prochain Congrès du parti.

Selon le parquet de Paris, une personne a été placée en garde à vue après les faits commis aux abords du stand du parti socialiste (tirs de mortier, dégradations et violences). Le parquet a enregistré une cinquantaine d’interpellations pour des infractions lors du défilé parisien qui s’est globalement déroulé dans le calme.

Et plusieurs socialistes ont aussi entendu des insultes à relents antisémites. « Des militants qui se prétendent de la gauche, de l’extrême gauche (….) se sont mis d’abord à nous insulter de ‘sales sionistes’, de ‘génocidaires’, de ‘traîtres' », a raconté l’eurodéputée Emma Rafowicz.

Le député Jérôme Guedj, juif comme Mme Rafowicz, a dû être écarté du cortège après avoir déjà dû quitter un rassemblement dimanche contre l’islamophobie organisé à la suite du meurtre d’un fidèle dans une mosquée du Gard.

« Tout cela est cohérent avec la détestation qu’ils ont à l’endroit des socialistes et à mon endroit singulier », a déclaré M. Guedj pour qui « cela pue l’antisémitisme ».

Jérôme Guedj avait déjà été invectivé dimanche lors d’un autre rassemblement.

« Jérôme Guedj lui-même a de nouveau été la cible d’insultes antisémites », a assuré la patronne de la fédération socialiste de Paris Lamia El Aaraje.

M. Mayer-Rossignol a par ailleurs regretté de « n’avoir pas vu de marque claire de soutien particulièrement à Jérôme Guedj » des Insoumis, et a déclaré « le climat » entretenu « par la stratégie de « fracturation et de brutalisation du débat public » du mouvement de Jean-Luc Mélenchon.

Cette capture d’écran, prise et diffusée le 1er mai 2025, montre le député Socialistes et Apparentes Jérôme Guedj (au centre) contraint de quitter le rassemblement après un affrontement avec des manifestants lors d’un rassemblement du 1er mai (Fête du Travail), marquant la Journée internationale des travailleurs, à Paris. (Crédit : Cédric Canton / AFP)

Excuses

Alors que les polémiques sur l’antisémitisme à gauche sont généralement provoquées par LFI (positionnement après le 7 octobre, affiche Hanouna, etc) cette fois-ci c’est la patronne des écologies Marine Tondelier qui a semé le trouble jeudi soir en laissant entendre que Jérôme Guedj avait un comportement un peu provocateur en venant aux manifestations.

Elle a fait son mea culpa vendredi matin, expliquant avoir été mal informée des incidents. « Jérôme Guedj comme l’ensemble des socialistes et des manifestants, doit pouvoir le faire (manifester) dans la sérénité (…) Quant à savoir s’il existe un antisémitisme d’extrême gauche, la réponse est oui », a-t-elle affirmé, en présentant ses excuses.

Plusieurs personnalités de gauche ont apporté leur soutien à M. Guedj. « Il faut être clair, je soutiens Jérôme Guedj », a déclaré Clémentine Autain sur RTL. « Il y a des actes d’antisémitisme en France, je les condamne tous sans réserve y compris les violences dont peut faire l’objet Jérôme Guedj », a renchéri Lucie Castets sur France info.

Mais les Insoumis, accusés par M. Mayer-Rossignol d’entretenir un « climat » par « leur stratégie de fracturation et de brutalisation du débat », se sont contentés du service minimum sur Jérôme Guedj qui leur est radicalement opposé.

« Merci aux médias d’arrêter de nous imputer n’importe quelle action contre un tel ou une telle dans les manifestations parisiennes », avait simplement réagi le coordinateur de LFI Manuel Bompard aux incidents en soulignant que « nous ne sommes pas d’accord avec le fait que l’on règle des désaccords politiques comme cela » (par la violence).

Même au sein du PS, le climat est tendu. Jérôme Guedj, qui est dans le camp des opposants à Olivier Faure et derrière Nicolas Mayer-Rossignol pour le prochain Congrès, s’en est ainsi pris sur X au Premier secrétaire qui n’a pas eu « un appel ni hier ni depuis dimanche pour le porte-parole du PS que je suis ».

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