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30 ans après, un homme est condamné à perpétuité pour le meurtre d’une jeune femme

Confondu par son ADN, Valery Sakovic, 67 ans, a avoué avoir tué Vardit Beckerknut ; la mère de la victime confie : "Je ne me souviens pas de la dernière fois que j’ai été heureuse"

Vardit Beckerknut (Crédit : Courtoisie)
Vardit Beckerknut (Crédit : Courtoisie)

Un homme a été condamné à la prison à vie, dimanche, pour le meurtre brutal d’une femme en 1993. Cette affaire, sur laquelle les enquêteurs se sont cassé les dents pendant près de trente ans, aura finalement été résolue grâce aux progrès de la technologie ADN.

Valery Sakovic, 67 ans, a avoué le meurtre de Vardit Beckerknut, âgée de 27 ans au moment de sa mort, originaire de Kiryat Anavim, kibboutz situé à l’ouest de Jérusalem. Son corps avait été retrouvé dans une forêt à proximité de Beit Shemesh.

Il a été condamné par le tribunal de première instance de Jérusalem dans le cadre d’un accord de plaidoyer avec les procureurs. L’infraction sexuelle qui figurait initialement dans l’acte d’accusation a été retirée dans le cadre de cet accord.

Sakovic a en outre été condamné à verser une indemnité de 258 000 shekels, somme maximale autorisée par le tribunal. Il est toutefois peu probable qu’il soit en mesure de payer, compte tenu de sa situation financière. Sakovic vivait dans un foyer pour sans-abris au moment de son arrestation, en 2019.

La mère de Beckerknut, Raya, a déclaré dimanche au tribunal que Vardit « lui avait donné ses plus grands bonheurs, mais également son plus grand malheur ».

« Au fil des ans, j’ai appris à mettre un masque pour continuer à vivre, aller au travail – c’est ce qu’il faut faire dans un kibboutz. Mais toute cette histoire était constamment avec moi, je ravalais mes larmes », a confié Raya.

« Mon mari a cherché le tueur pendant des années, établi des liens avec toutes sortes de gens, mais il est finalement tombé malade. Je ne me souviens pas de la dernière fois que j’ai été heureuse », a-t-elle déclaré en larmes au tribunal.

Valery Sakovic au tribunal de Jérusalem, le 3 mars 2019. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Les procureurs ont expliqué que Sakovic avait pris Beckerknut, alors étudiante en photographie à la Camera Obscura School of Art de Tel Aviv, en stop, le 30 novembre 1993, alors qu’elle rentrait chez elle. Il a ensuite pris un chemin de terre et l’a entraînée dans la forêt d’Eshtaol.

« Dans les bois, l’accusé a violemment frappé la victime à la tête, à la poitrine et à l’abdomen avant de l’agresser sexuellement », peut-on lire dans l’acte d’accusation. « Plus tard, il l’a tuée en l’étranglant. »

Les procureurs ont indiqué que Sakovic avait ensuite traîné le corps dénudé de la jeune femme sur une vingtaine de mètres pour la cacher derrière un rocher. Elle avait été retrouvée après deux jours de recherches.

Sakovic a pu être arrêté en 2019, lorsqu’un échantillon d’ADN trouvé sur les vêtements de Beckerknut a été identifié, grâce à une technologie qui n’existait pas dans les années 1990.

Cela a permis aux enquêteurs d’enquêter sur des suspects, identifiés suivant leur origine ethnique, et de recouper leurs conclusions avec la liste des propriétaires de la Subaru Legacy, le véhicule à bord duquel Beckerknut a été vue avant de disparaître.

Sakovic figurait sur la liste des suspects, mais vivait à l’époque en Biélorussie. À la fin de l’année 2018, il a été expulsé de Biélorussie vers Israël pour des crimes commis dans ce pays d’Europe de l’Est.

La police s’est rendue dans le foyer dans lequel vivait Sakovic à Jérusalem afin de prélever un échantillon de salive pour une infraction pénale, sans davantage de détails.

L’échantillon s’est avéré positif et Sakovic a été interpelé.

Le juge a précisé, lors d’une audience tenue lors de la garde à vue initiale de Sakovic, que « le travail acharné de la police et les progrès de la technologie avaient permis d’avancer significativement dans cette affaire, et que les éléments réunis contre lui étaient très solides ».

Sakovic, divorcé et père de deux enfants, avait immigré en Israël depuis la Biélorussie en 1990, multipliant les allers-retours entre les deux pays dès 1994.

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