42 anciens conseillers juridiques soutiennent la procureure générale
Les signataires - parmi lesquels d'anciens procureurs généraux - appellent les conseillers juridiques actuels à "ne pas céder aux pressions politiques"
Face à l’escalade de la rhétorique des ministres et des membres de la coalition contre la procureure générale Gali Baharav-Miara, 42 anciens conseillers juridiques de haut niveau – y compris d’anciens procureurs généraux – ont écrit une lettre publique mardi pour la soutenir.
Cette lettre, signée par d’anciens conseillers juridiques de différents ministères et d’autres organes de l’État et de la police, certifie que la réforme du système judiciaire du gouvernement « conduit Israël à un coup d’État et à un grave affaiblissement du système judiciaire ».
« Les porte-parole du gouvernement et de la coalition accusent ouvertement la conseillère juridique d’être politiquement orientée », indique la lettre, qui s’adresse à Baharav-Miara. « Les appels à votre éviction ne sont plus voilés mais explicites, et ce uniquement parce que vous et vos employés faites votre travail et vous en tenez aux principes juridiques. »
Les signataires appellent les conseillers juridiques actuels à « ne pas céder aux pressions politiques ».
Hier, le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir a fait appel lundi à la Haute Cour de justice pour lui permettre d’avoir un avocat indépendant dans les recours contre lui et son ministère, augmentant ainsi les tensions avec la procureure générale Gali Baharav-Miara à qui le ministre ultra-nationaliste dit ne plus pouvoir faire confiance.
Dimanche, Baharav-Miara avait informé Ben Gvir qu’elle ne pouvait accepter sa demande de désignation d’un avocat indépendant dans le cadre des recours déposés contre lui tant qu’il n’aurait pas expliqué correctement à quelles demandes il se référait et le raisonnement qui sous-tendait sa demande.
Fin février, le ministre de la Justice Yariv Levin a semblé suggéré qu’il entrevoyait la possibilité de limoger la procureure générale Gali Baharav-Miara, tandis que les désaccords entre le gouvernement et son plus haut représentant juridique se poursuivent autour d’une série de projets de loi visant à affaiblir le système judiciaire du pays.