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Marche des Vivants

À Auschwitz, une survivante de la Shoah rend hommage à son petit-fils tué à Gaza

"Je suis ici pour montrer que nous sommes vivants, que nous nous sommes relevés de la Shoah et que nous nous relèverons du 7 octobre", a déclaré Bella Haïm, grand-mère de Yotam, enlevé par le Hamas et tué accidentellement par l'armée

Des personnes portant des drapeaux israéliens posant pour une photo à Auschwitz-Birkenau, lors de l'événement annuel de commémoration de la Shoah, la « Marche des Vivants », en mémoire des six millions de victimes juives de la Shoah, à Oswiecim, en Pologne, le 6 mai 2024. (Crédit : Czarek Sokolowski/AP)
Des personnes portant des drapeaux israéliens posant pour une photo à Auschwitz-Birkenau, lors de l'événement annuel de commémoration de la Shoah, la « Marche des Vivants », en mémoire des six millions de victimes juives de la Shoah, à Oswiecim, en Pologne, le 6 mai 2024. (Crédit : Czarek Sokolowski/AP)

AUSCHWITZ – L’idée de visiter Auschwitz n’avait jamais effleuré Bella Haïm, une survivante israélienne de la Shoah née non loin de l’ancien camp de la mort nazi, près de Cracovie.

Fondatrice du kibboutz Gvulot, près de Gaza, Bella Haïm, 86 ans, est arrivée en Israël à l’âge de 17 ans, déterminée à faire fleurir sa parcelle de désert, comme le dit l’adage sioniste, et à fonder une famille au milieu des multiples guerres et crises qui ont façonné l’histoire d’Israël.

Elle garde des souvenirs traumatisants d’une enfance incertaine marquée par la faim et le froid, mais « je n’étais pas du genre à regarder en arrière, et je n’avais certainement pas envie de venir ici », a-t-elle déclaré au Times of Israel lundi, à l’occasion de Yom HaShoah – le Jour de commémoration de la Shoah, dans l’enceinte des baraquements en briques rouges du camp d’Auschwitz-1 en Pologne.

Elle a changé d’avis après avoir été à nouveau traumatisée le 7 octobre, lorsque des terroristes palestiniens du Hamas ont enlevé son petit-fils Yotam du kibboutz Kfar Aza, entraînant sa mort aux mains des troupes israéliennes qui l’ont accidentellement tué ainsi que deux autres Israéliens qui avaient échappé à la captivité. Ce nouveau traumatisme, dit-elle, l’a décidée à visiter Auschwitz pour la première fois.

Lundi, elle participait à la Marche annuelle des Vivants à Auschwitz, en compagnie de dizaines d’autres survivants de la Shoah, dont plusieurs, comme elle, ont été directement touchés par l’attaque du 7 octobre.

Elle a changé d’avis après avoir été à nouveau traumatisée le 7 octobre, lorsque des terroristes du Hamas ont enlevé son petit-fils Yotam du kibboutz Kfar Aza, entraînant sa mort aux mains des troupes israéliennes qui l’ont accidentellement tué ainsi que deux autres Israéliens qui avaient échappé à la captivité. Ce nouveau traumatisme, dit-elle, l’a décidée à visiter Auschwitz pour la première fois.

Bella Haïm visitant l’ancien camp nazi d’Auschwitz-1, en Pologne, le 6 mai 2024. (Crédit : Canaan Lidor/Times of Israel)

Lundi, elle participait à l’annuelle Marche des Vivants à Auschwitz, en compagnie de dizaines d’autres survivants de la Shoah, dont plusieurs, comme elle, ont été directement touchés par l’assaut du 7 octobre.

« Je suis ici pour montrer que nous sommes vivants, que nous nous sommes relevés de la Shoah et que nous nous relèverons du 7 octobre », a-t-elle déclaré avant la marche, au cours de laquelle des milliers de Juifs du monde entier, dont de nombreux membres de mouvements de jeunesse, parcourent lentement les deux kilomètres qui séparent l’enceinte d’Auschwitz des chambres à gaz situées dans la partie du camp située à Birkenau.

L’ombre du 7 octobre, date à laquelle environ 3 000 terroristes du Hamas ont assassiné près de 1 200 personnes en Israël et en ont enlevé 252, plane sur l’événement organisé à Auschwitz et sur la cérémonie de la Marche des Vivants qui l’a précédé ce week-end à Budapest, en commémoration du 80e anniversaire de la Shoah en Hongrie.

Dans leurs discours, de nombreux dignitaires ont fait référence au 7 octobre, notamment le président de l’Agence juive, Doron Almog. Il a proposé de considérer le 7 octobre comme un échec militaire qui renforcera Israël plutôt que comme un signe de faiblesse.

Doron Almog s’exprimant lors d’une conférence de presse, à Budapest, le 5 mai 2024. (Crédit : Canaan Lidor/Times of Israel)

« Le 7 octobre a été une surprise militaire. Les Américains en ont également eu une à Pearl Harbor, nous en avons eu une pendant la Guerre de Kippour en 1973, mais même après le 7 octobre, le peuple juif est plus fort grâce à Israël, qui doit également être fort. Nous le serons », a déclaré Almog.

Dimanche soir, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a également fait référence au 7 octobre lors d’un discours au Mémorial de la Shoah Yad Vashem à Jérusalem.

Le 7 octobre « n’a pas été une Shoah – non pas en raison d’une absence d’intention de nous anéantir, mais en raison d’une absence de capacité », a-t-il déclaré, insistant sur le fait que le groupe terroriste palestinien du Hamas avait « la même intention » d’anéantir le peuple juif que les nazis.

Le 7 octobre, lorsque des terroristes ont envahi et incendié des communautés entières avant de les retenir pendant des heures, a déclenché des craintes existentielles chez certains Israéliens dont la vie a été marquée par la Shoah, ont déclaré plusieurs d’entre eux lundi à Auschwitz. Le camp tristement célèbre semblait étrangement serein et coloré sous le soleil de printemps, le feuillage des peupliers se balançant dans une douce brise.

Haïm a déclaré que les souvenirs de la Shoah lui revenaient en écoutant un message vocal que son petit-fils lui avait laissé avant d’être enlevé. « Il a dit qu’il sentait l’odeur des maisons qui brûlaient et cela m’a renvoyée en arrière. La fumée, la fumée des maisons juives, des shtetls entiers qui brûlent », a raconté Haïm, qui a survécu à la Shoah en se cachant en Pologne avec sa mère et ses deux sœurs avant de s’échapper vers l’ex-Union soviétique.

« Je pense que la comparaison est non seulement légitime, mais inévitable », a déclaré Haïm à propos du lien entre la Shoah et le 7 octobre. « Des familles juives innocentes massacrées lors d’un pogrom. Comment ne pas penser à la Shoah ? »

Yotam Haïm. (Crédit : Autorisation)

Haïm s’est rendue à Auschwitz en compagnie de plusieurs autres survivants israéliens de la Shoah dont la vie a été directement affectée par le 7 octobre, notamment Judith Tzamir du kibboutz Mefalsim, près de Gaza, où une poignée de défenseurs ont tenu en échec des dizaines de terroristes du Hamas. Le kibboutz a été gravement endommagé lors de l’assaut et ses membres vivent désormais dans des logements temporaires financés par le gouvernement.

Tzamir, qui est née en Allemagne, s’abstient d’établir une comparaison entre la Shoah et le 7 octobre. « Il s’agissait d’un pogrom, pas d’une seconde Shoah », a-t-elle affirm. « Je ne minimise pas la gravité de ce qui s’est passé, mais la Shoah concerne la solution finale nazie », a-t-elle ajouté.

Parmi les autres survivants israéliens, citons Danit Gabbaï, née à Marrakech, au Maroc, et dont le fils et la fille ont survécu à l’assaut, respectivement à Reïm et à Zikim.

Pour Anati Keinan, fille de deux survivants hongrois de la Shoah, née en Israël, Budapest a toujours été associée au danger et à la persécution – jusqu’au 7 octobre.

Après l’assaut, la ville est apparue dans son esprit comme un refuge potentiel pour elle et ses deux fils adolescents. Certains de leurs proches à Budapest leur ont suggéré de s’y installer après l’assaut du Hamas, qui a ébranlé la confiance de beaucoup dans la capacité d’Israël à assurer la sécurité de ses habitants – et même dans la viabilité à long-terme du pays.

Anati Keinan (à gauche) sa mère Aviva et son frère Yuval assistant à une commémoration de la Shoah, à Budapest, en Hongrie, le 5 mai 2024. (Crédit : Canaan Lidor/Times of Israel)

« Pendant quelques semaines, j’y ai réfléchi. Peut-être qu’ils atteindraient Tel Aviv ou Herzliya. Peut-être que je devais faire sortir ma famille à temps », se souvient Keinan.

Cette semaine, Keinan s’est rendue en Hongrie, mais pas en tant qu’immigrée. Elle est venue avec sa mère Aviva et son frère Yuval dans le cadre de la délégation israélienne aux commémorations de la Marche des Vivants en Hongrie et en Pologne.

Keinan a toujours des inquiétudes existentielles quant à la possibilité d’élever une famille en Israël. Mais elle a décidé de rester malgré tout, a-t-elle déclaré au Times of Israel. « Il est hors de question que je retourne là où mon père s’en est à peine sorti vivant. Nous resterons quoi qu’il arrive. J’ai un peu honte d’avoir même envisagé de partir », a-t-elle déclaré.

La montée de l’antisémitisme en Europe et en Amérique du Nord, et en particulier sur les campus par de jeunes individus, « nous rappelle de manière choquante que nous n’avons vraiment nulle part où aller », a souligné Keinan.

Sa mère, Aviva, 80 ans, qui a survécu à la Shoah lorsqu’elle était jeune fille, mais dont le père biologique y a péri, est du même avis.

« L’État d’Israël est toujours la patrie du peuple juif. Certes, après le 7 octobre, la confiance dans la force et la capacité d’Israël à protéger l’ensemble de son peuple s’est affaiblie, mais c’est toujours notre maison, et je crois vraiment en la capacité de notre armée à nous défendre – certainement mieux que n’importe quelle autre entité. »

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