A Munich, Benny Gantz et Kamala Harris discutent de l’accord sur le nucléaire iranien
Le ministre de la Défense a rencontré la vice-présidente américaine en marge de la conférence de sécurité ; les puissances mondiales et l'Iran pourraient bientôt finaliser l'accord

Le ministre de la Défense Benny Gantz a rencontré samedi la vice-présidente américaine Kamala Harris en marge de la conférence de sécurité annuelle de Munich.
Cette rencontre de samedi s’est focalisée sur la question des négociations nucléaires avec l’Iran actuellement en cours ainsi que sur la situation en Ukraine, a déclaré Gantz.
« J’ai fait part de ma reconnaissance à l’égard du président américain Biden et de la vice-présidente pour leur engagement et leur volonté visant à prévenir un Iran nucléaire. Je lui ai dit que tout accord devra comprendre un contrôle constant de la part de l’Agence internationale de l’énergie atomique et la gestion des dossiers encore ouverts dans le programme nucléaire », a dit Gantz dans un communiqué.
« Je l’ai aussi remerciée pour le rôle important tenu par les États-Unis dans le maintien de la stabilité au Moyen-Orient face aux agressions régionales perpétrées par l’Iran et par ses groupes mandataires », a-t-il continué.
« Nous avons aussi discuté de l’importance d’élargir encore les Accords d’Abraham, de la situation en Ukraine et de l’importance de prendre des mesures qui aideront à construire un climat de confiance avec les Palestiniens. J’ai, pour ma part, fait le point avec la vice-présidente des initiatives que j’entreprends dans le but d’approfondir la coopération avec nos voisins dans la région », a-t-il continué.
Un officiel de la Maison Blanche a expliqué au Times of Israël que Harris et Gantz « ont réaffirmé la force de la relation entre les États-Unis et Israël et débattu des efforts livrés pour contrer la menace posée par l’Iran et par ses groupes mandataires ».
C’est la deuxième fois que Harris s’entretient avec un haut-responsable israélien depuis qu’elle a pris son poste. Au mois d’octobre, elle avait rencontré le ministre des Affaires étrangères Yair Lapid pendant sa visite à Washington.

Dans la matinée, Gantz avait rencontré la ministre des Affaires étrangères allemande Annalena Baerbock.
« Nous avons évoqué toute une gamme de défis qui figurent à l’ordre du jour et, avant tout, la nécessité absolue de mettre un terme aux agressions régionales et aux ambitions nucléaires de l’Iran », a-t-il écrit sur Twitter.
Le ministre de la Défense a ajouté dans sa publication qu’il a remercié Baerbok, venue en Israël au début du mois, pour « son engagement en faveur des liens et d’une coopération forte entre Israël et l’Allemagne ».
Gantz a aussi eu l’occasion de s’entretenir, samedi, avec le Premier ministre et le ministre de la Défense grecs ; avec son homologue de Finlande et avec le Premier ministre, le ministre des Affaires étrangères et le ministre de la Défense de Géorgie.
Israël se prépare à ce que les puissances mondiales et l’Iran trouvent un accord la semaine prochaine afin de redonner vie à l’accord sur le nucléaire iranien, officiellement connu sous le nom de Plan d’action global conjoint (JCPOA), accord dont l’objectif est de réduire la portée du programme nucléaire de la république islamique, ont fait savoir les chaînes de télévision israéliennes vendredi, malgré les initiatives prises par Jérusalem pour s’opposer à une réintégration des États-Unis et de l’Iran dans ce pacte multilatéral qui avait été initialement signé en 2015.

Gantz avait fait savoir, dans le passé, qu’il était prêt à accepter un scénario dans lequel les États-Unis négocieraient un nouvel accord avec l’Iran, et il n’avait pas rejeté l’aidée d’un accord multilatéral.
« Je soutiens l’idée d’un accord qui serait plus large, plus contraignant et plus long – qui ferait reculer l’Iran en démantelant ses capacités actuelles et en imposant des inspections effectives sur ses sites nucléaires et de production d’armes », avait-il déclaré au mois de novembre.
Israël s’était opposé à l’accord original lors de sa signature sous l’administration de l’ancien président américain Obama. Le Premier ministre israélien de l’époque, Benjamin Netanyahu, avait affirmé que le pacte, en contradiction avec son objectif, ouvrirait la voie à la fabrication de l’arme atomique par l’Iran.
Le gouvernement de Netanyahu avait soutenu la décision prise par l’ancien président américain Donald Trump de retirer les États-Unis de l’accord, en 2018, initiant une campagne de « pressions maximales » contre l’Iran – ce qui avait amené Téhéran à renforcer ses travaux en matière de nucléaire en violation du JCPOA.
Le président américain Joe Biden cherche dorénavant à ressusciter l’accord à la condition que l’Iran se soumette à nouveau aux dispositions figurant dans le JCPOA.
Le huitième round de négociations, à Vienne – qui implique l’Iran, la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne et la Russie directement et les États-Unis de manière indirecte – a repris à la fin du mois de novembre dernier.