A Oz Vegaon, la construction dans les implantations, “vraie réponse sioniste au terrorisme”, est célébrée
L’avant-poste de Cisjordanie, fondé en réponse à l’enlèvement et au meurtre en 2014 de 3 ados israéliens, marque son 3e anniversaire

Pendant une cérémonie marquant les trois ans de la fondation d’un avant-poste construit après l’enlèvement et l’assassinat de trois adolescents israéliens, les dirigeants du mouvement des implantations ont affirmé dimanche que le progrès de l’entreprise d’implantation était la réponse la plus appropriée au terrorisme palestinien.
Quelque 500 personnes s’étaient rassemblées dans l’avant-poste illégal d’Oz Vegaon pour l’évènement, organisé par l’Organisation sioniste mondiale (WZO), le Conseil régional du Gush Etzion, le Fonds national juif (JNF/KKL), et Yehudit Katzover et Nadia Matar, deux fondateurs de l’avant-poste.
« Aujourd’hui, nos cœurs sont emplis de force et de fierté », a déclaré Yaakov Haguel, vice-président de la WZO, en utilisant les deux mots hébreux choisis pour nommer l’avant-poste. « Nos ennemis détruiront et nous construirons. Nos ennemis inciteront [à la violence] et nous établirons. »
Oz Vegaon a été fondé quelques semaines après la disparition, le 12 juin 2014, d’Eyal Yifrach, Naftali Fraenkel et Gilad Shaer. Les trois adolescents avaient, sans faire attention, fait de l’auto-stop à un arrêt de bus proche du carrefour Alon Shvut du Gush Etzion, et étaient montés dans la voiture de terroristes d’une cellule du Hamas. Leur sort était resté inconnu pendant près de trois semaines, jusqu’à ce que leurs corps soient retrouvés et que l’on découvre qu’ils avaient été tués quelques heures à peine après avoir été enlevés.
Suite à l’enlèvement, Israël avait lancé l’opération Gardien de nos frères en Cisjordanie, pour tenter de réprimer le Hamas et de retrouver les trois adolescents. Ce n’est que 18 jours après que leurs corps avaient été retrouvés brûlés dans un champ au nord de Hébron, non loin de là où ils avaient été enlevés.

La sévère répression contre le Hamas avait déclenché des tirs de roquettes depuis la bande de Gaza, qui s’étaient intensifiés et avaient entraîné la guerre quelques semaines après. Plus de 70 Israéliens ont été tués dans le conflit, dont la plupart étaient des soldats, et plus de 2 000 morts ont été recensés côté palestinien, dont au moins la moitié étaient des combattants, selon Israël, pendant une intense campagne de bombardement et une invasion terrestre de la bande de Gaza.
Quelques heures après l’enterrement des trois adolescents le 30 juin 2014, Katzover et Matar avaient entraîné des membres de l’association pro-implantation Femmes en vert, ainsi qu’un collectif de jeunes du Gush Etzion, à commencer à mettre en place le site d’Oz Vegaon, une colline proche du carrefour du Gush Etzion et du kibboutz Migdal Oz, dont le terrain appartient à l’Etat.
Une large rénovation de la zone avait commencé avec l’aide de groupes de nouveaux immigrants venus de Russie et d’Ukraine. A la fin de l’été 2014, Oz Vegaon avait été ouvert aux touristes pour camper et accueillir des évènements culturels à la mémoire de Shaer, Fraenkel et Yifrach, qui auraient été profondément liés à ce paysage.
Le deuxième mot du nom de l’avant-poste, « Vegaon », a été choisi pour utiliser les initiales des prénoms des trois adolescents, Gilad, Eyad et Naftali.
Des représentants de chacune des familles étaient présents à la cérémonie de dimanche.

Uri, le père de Yifrach, s’est brièvement adressé au public, disant que, « au lieu de la mort et de la destruction, il existe ici l’épanouissement et la construction. C’est la vraie réponse sioniste au terrible évènement qui a eu lieu non loin de là. »
Même si certains des orateurs ont saisi l’opportunité de présenter leur vision des défis modernes du sionisme, le thème majoritaire de la cérémonie a été la manière dont l’activité d’implantations en Cisjordanie permet de préserver la mémoire des trois adolescents assassinés.
« Il y a environ trois ans, nous avons accompagné ces trois garçons dans leur dernière demeure. Trois garçons, élèves et enfants du Gush Etzion, qui symbolisent l’unité et la connexion à la terre », a déclaré Shlomo Neeman, président du Conseil régional du Gush Etzion. « Qui aurait cru qu’ici, un endroit qui était autrefois négligé et déserté, un projet si magnifique pourrait s’épanouir ? »
Pendant la cérémonie, les organisateurs ont également inauguré un « boulevard du sionisme » au cœur de la réserve, commémorant le 120e anniversaire du Congrès sioniste de Bâle.
Eliya Mor Yosef, porte-parole du Conseil régional du Gush Etzion, a comparé la mise en place de l’avant-poste à une « construction prix à payer », utilisant le terme qui décrit les vandalismes et les crimes de haine perpétrés par des ultra-nationalistes juifs en représailles des actes palestiniens et des politiques gouvernementales perçus comme hostiles au mouvement des implantations.
Mor Yosef a déclaré au Times of Israël que, « contrairement aux attaques illégales contre les Palestiniens, la construction du campement a été une réponse plus positive au terrorisme palestinien. »

Trois familles vivent dans des caravanes à Oz Vegaon, qui était une forêt négligée remplie d’ordures avant d’être transformée en réserve naturelle par l’association Femmes en vert.
Oz Vegaon est l’un de la centaine d’avant-postes construits sans autorisation du gouvernement et contre la loi israélienne.
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