Abandon des poursuites contre une deuxième femme accusée d’espionnage pour l’Iran
Une enquête télévisée a montré que Afsana Mazloumian, une Israélienne d'Iran, n'a eu que des quelques contacts avec Rambod Namdar, qui se faisait passer pour un Juif
Les procureurs ont annoncé mercredi qu’ils avaient retiré les accusations portées contre Afsana Mazloumian, une expatriée iranienne qui avait été accusée l’année dernière, ainsi que quatre autres personnes, d’être en contact avec un agent des services secrets iraniens.
Mazloumian est la deuxième personne à être acquittée dans cette affaire.
« Les procureurs annoncent un retrait de toutes les charges après examen des commentaires du tribunal, et de la décision d’une autre personne accusée qui a également été acquittée », a déclaré le bureau du procureur du district de Jérusalem dans un communiqué, faisant référence à une femme connue publiquement uniquement sous le nom de « D » qui a été acquittée de toutes les charges en octobre dernier.
L’agence de sécurité intérieure du Shin Bet a déclaré en janvier dernier qu’il avait arrêté cinq Israéliens juifs accusés d’avoir aidé l’agent iranien Rambod Namdar, qui se faisait souvent passer pour un Juif, à recueillir des renseignements et à établir des contacts en Israël.
Les cinq suspects – quatre femmes et un homme – étaient tous des immigrants juifs d’Iran ou des descendants d’immigrants iraniens.
L’année dernière, une enquête de la Douzième chaîne a révélé que la correspondance occasionnelle de Mazloumian avec un inconnu sur Facebook avait constitué la base de l’enquête du Shin Bet, et des accusations qui ont suivi.
Mazloumian a déclaré à la Douzième chaîne qu’elle avait répondu à Namdar après avoir constaté qu’elle avait des dizaines d’amis communs avec lui sur le réseau social.
Elle a dit qu’elle était enthousiaste à l’idée de lui parler après qu’il se soit présenté comme un membre de la communauté juive d’Iran parlant hébreu.
« J’étais enthousiaste à l’idée de parler à quelqu’un de mon peuple, un Juif, qui vivait en Iran », a-t-elle déclaré.
Mazloumian a déclaré s’être crue dans un « mauvais rêve » lorsqu’elle a été arrêtée, décrivant comment ont lui avait bandé les yeux et emmené dans une pièce sans fenêtre pour de longs interrogatoires.
Au lendemain de l’annonce de l’abandon des charges, son avocate, Me Sarit Kotlovski, a déclaré à la Douzième chaîne que cela marquait la fin d’une longue bataille juridique.
« Cela signifie que l’accusation a compris qu’elle n’est pas coupable. L’acte d’accusation était très sérieux, mais Afsana s’est battue pour son innocence et je suis heureuse du résultat », a-t-elle déclaré.
Selon le Shin Bet (aussi appelé Shabak en Israël), les suspects ont pris des photos de sites stratégiques en Israël, notamment du consulat des États-Unis à Tel-Aviv, ont tenté de nouer des relations avec des hommes politiques, ont fourni des informations sur les dispositifs de sécurité de divers sites et ont commis d’autres délits, le tout sous la direction de Namdar et en échange de milliers de dollars.
Néanmoins, même si aucun suspect impliqué dans le dossier n’a accédé à des informations classifiées et que rien n’indique que la cellule ait compromis la sécurité nationale, l’affaire a révélé l’existence d’un point faible qui pourrait être exploité ultérieurement par l’Iran.
Namdar aurait été en contact avec une vingtaine d’autres Israéliens, dont une majorité de femmes.
L’une des femmes accusées a tenté de mettre fin à ses jours à la suite de ces accusations. Son mari – qui a été accusé par le Shin Bet d’avoir été informé de cette relation, d’avoir communiqué avec l’agent iranien et de l’avoir conduit au consulat américain pour y prendre des photos – a accusé le Shin Bet de lui avoir extorqué de faux aveux.
Selon lui, sa femme a coupé le contact avec Namdar dès qu’elle a eu des doutes sur ses intentions.
Le Shin Bet a déclaré « rejeter vigoureusement » tout lien entre l’enquête et la tentative de suicide de la femme, à laquelle ils ont « souhaité un prompt rétablissement ».