Abattre le culte islamiste de la mort
La lutte contre l'ennemi doit être physique. Mais elle doit être également menée au niveau de l'éducation
David est le fondateur et le rédacteur en chef du Times of Israel. Il était auparavant rédacteur en chef du Jerusalem Post et du Jerusalem Report. Il est l’auteur de « Un peu trop près de Dieu : les frissons et la panique d’une vie en Israël » (2000) et « Nature morte avec les poseurs de bombes : Israël à l’ère du terrorisme » (2004).
Israël a vécu lundi un autre jour d’attaques incessantes. La mort de l’adolescente israélienne de 18 ans, qui a été poignardée dans le ventre alors qu’elle se tenait avec des amis à une station-service sur la route 443, entre Jérusalem et Tel Aviv, a été confirmée.
Quelques heures auparavant, deux adolescentes palestiniennes ont utilisé des paires de ciseaux pour essayer de tuer des Israéliens dans le marché principal de Mahane Yehuda à Jérusalem, et ont fini par blessé un homme palestinien de 70 ans originaire de Bethléem.
Et ces attaques étaient seulement les deux pires attaques qui sont arrivées hier – pendant une journée qui a également vu l’enterrement des victimes de la terreur d’hier, Hadar Buchris, 21 ans, une jeune femme israélienne, qui a été assassinée à l’intersection du Gush Etzion au sud de Jérusalem, quelques heures avant qu’une autre victime tuée au même endroit, un étudiant de yeshiva américain Ezra Schwartz, 18 ans, ne soit inhumé à Boston.
L’atmosphère nationale est sombre. La crainte d’une attaque est implacable.
Les critiques affirment que le gouvernement et l’armée devraient faire un meilleur travail pour prévenir des attaques.
Il y a un certain fondement à la critique que l’intersection du Gush Etzion devrait être plus efficacement protégé ; il a été le lieu de nombreuses attaques, et l’armée israélienne cherche encore maintenant des moyens pour protéger ceux qui l’utilisent.
Le fait est que les Juifs et les Arabes, les Israéliens et les Palestiniens vivent dans une proximité intime dans notre partie du monde.
Et quand la majorité du leadership politique palestinien, la direction spirituelle, le système éducatif, les médias traditionnels et les médias sociaux prêchent sans relâche la haine des Juifs, l’illégitimité fondamentale de l’Etat juif, et l’exigence religieuse ostensible de tuer et être tué, les conséquences meurtrières sont difficiles à rejeter de façon hermétique.
Il est peu probable que cette dernière vague de la terreur s’achève rapidement.
Une toute nouvelle génération a été remplie de haine contre les Juifs, contre Israël. Ce ne sont pas tous des jeunes Palestiniens qui vont mener des attaques au couteau. Ce ne sont pas tous des jeunes Palestiniens qui ont été recrutés pour les champs de bataille de la mort. Mais le prétendu impératif religieux pousse de plus en plus certains d’entre eux à agir – plusieurs fois par jour, ces derniers temps.
Des individus irréfléchis se plient en quatre pour donner une légitimité au terrorisme, tout en déplorant les souffrances des Palestiniens sous le contrôle israélien.
Il n’est pas nécessaire de souligner que cette nouvelle incitation systématique à la violence – tout comme le fléau de la Seconde Intifada, avec les attentats suicide remontant à plus d’une décennie – est à la fois tout à fait injustifiable et totalement contre-productif.
Cela ne peut que rendre la perspective d’un Etat palestinien plus éloigné. Alors que nous pleurons nos morts tous les jours, les Israéliens sont bien conscients que le bilan serait bien plus élevé si les fabriques de kamikazes de Jénine, Naplouse et d’autres villes de Cisjordanie fabriquaient encore des ceintures d’explosifs et endoctrinaient encore leurs porteurs.
La nouvelle vague d’attaques de couteau a un immense effet dissuasif sur l’idée de céder à nouveau le contrôle de la sécurité en Cisjordanie, comme Israël l’avait fait dans les années avant que la Seconde Intifada n’éclate en 2000.
Alors que nous regardons toutes les émissions de télévision destinées aux enfants palestiniens exhortant au meurtre des Juifs, lisez, plutôt, le Fatah et le Hamas qui appellent au meurtre, regardons les mères et les pères des meurtriers quotidiens appelés leurs enfants « des martyrs », la dernière chose que nous disons est nous allons confier à ces personnes la pleine souveraineté, de sorte qu’ils puissent plus facilement satisfaire leur ambition déclarée de nous pousser dans la mer.
Tandis que nous nous protégeons contre eux, toutes nos différences – les arguments sur les implantations, sur la façon de maintenir un Israël juif et démocratique, sur ce que nous pouvons faire pour créer un environnement plus susceptible d’encourager la modération – sont tout simplement dépassés et ont perdu de leur pertinence.
Pour l’instant, les Israéliens sont tenus d’adapter leur vie quotidienne, afin de minimiser leur vulnérabilité, de se prémunir contre la norme banale de se détendre lors de leurs déplacements. Plus de forces de sécurité sont déployées. Les équipes des renseignements font d’innombrables heures supplémentaires.
Aucune de ces mesures ne constitue un moyen de lutter contre le terrorisme islamiste à sa source. Pour cela – précisément comme avec l’assaut de la terreur de masse à Paris il y a 11 jours, et la menace permanente et grave de la terreur islamiste venant de l’Occident – ce qui est nécessaire est une action concertée au niveau local.
Quand les gens s’approchent de vous avec une arme à feu ou un couteau ou des ciseaux ou des bombes ou leur voiture, vous feriez mieux de les arrêter en premier. Idéalement, vous allez les identifier et les contrecarrer avant qu’ils ne sortent. La lutte doit être physiquement amenée à l’ennemi. Mais elle doit également être menée sur le plan éducatif – dans les écoles, les mosquées et sur la Toile. Les promoteurs et les défenseurs ne doivent bénéficier d’aucune tolérance.
Nous n’allons pas battre le monstre du terrorisme islamiste à plusieurs têtes tant que l’impératif religieux ostensible n’est pas brisé – tant que l’islam radical n’est pas exposé, pas marginalisé et finalement vaincu coupable d’incarner le culte meurtrier de la mort.