Abbas nomme un terroriste arabe israélien emprisonné au Comité central du Fatah
Karim Younes purge une peine de 40 ans pour avoir enlevé et tué un soldat israélien en novembre 1980
Stuart Winer est journaliste au Times of Israël

Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne (AP), a nommé au Comité central de son parti, le Fatah, un terroriste arabe israélien condamné, a annoncé lundi une association.
Abbas a choisi Karim Younes pour siéger au Comité, selon Palestinian Media Watch (PMW), une ONG israélienne.
Cette information a été annoncée alors que le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait déclaré que son gouvernement mettait l’accent sur la lutte contre la glorification des terroristes et l’incitation à la violence des Palestiniens.
Cette semaine, sous la pression israélienne, la Norvège a retiré son financement à un centre palestinien pour les femmes qui porte le nom d’une terroriste qui a participé au massacre de la route côtière en 1978.
Les Nations unies se sont également désolidarisées du centre.
Younes, avec son cousin Maher Younis, avait enlevé et assassiné un soldat israélien, Avraham Bromberg, qui rentrait chez lui, à Zichron Yaakov, depuis sa base du plateau du Golan, le 26 novembre 1980. Il purge une peine de 40 ans de prison.
Condamné à la prison à vie début 1983, Younis, qui habite dans le village arabe d’Aara, dans le centre du pays, est désormais le prisonnier sécuritaire d’Israël le plus longtemps emprisonné. En 2012, Shimon Peres, qui était alors président, avait réduit sa peine à 40 ans de prison. Younis était membre du Fatah quand il a tué Bromberg.

En mai, l’AP a nommé deux places de Jénine, en Cisjordanie, du nom des cousins, a indiqué PMW, qui a souligné que, en 30 jours, l’AP et le Fatah ont rendu hommage à 44 terroristes, qui ont tué 440 personnes.
Israël accuse les Palestiniens, y compris le Fatah d’Abbas, d’attiser la haine sur les réseaux sociaux et d’appeler à la violence contre les Israéliens.
Les responsables palestiniens répliquent généralement que ce n’est pas l’incitation à la violence, mais les sévères mesures israéliennes et les décennies d’occupation qui instillent la haine et inspirent le terrorisme.
Issa Qaraqe, directeur des Affaires des prisonniers pour l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), a expliqué que cette nomination avait pour but de montrer que les prisonniers palestiniens « ne sont pas des terroristes, ni des criminels », mais des « combattants et des prisonniers de la liberté », a indiqué PMW.
« Ce sont des combattants et des prisonniers de la liberté qui jouissent d’un important statut national, humain et légal auprès des dirigeants et auprès du peuple palestinien », a déclaré Qaraqe à la télévision de l’AP, selon PMW.

Lundi, la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset a organisé une réunion pour examiner les incitations à la violence de l’AP, en se concentrant sur les paiements mensuels versés par l’AP aux familles des terroristes, qui représentent plus d’un milliard de shekels par an.
Selon la loi de l’AP, les prisonniers sécuritaires palestiniens et les familles des terroristes tués pendant qu’ils attaquaient des Israéliens peuvent recevoir des rentes et d’autres avantages.
Les députés ont entendu comment, en 2015, l’AP a payé quelque 1,15 milliard de shekels en salaires aux familles des terroristes palestiniens, et en moyenne un milliard de shekels par an depuis quatre ans. Ce chiffre représente 20 % de l’argent versé chaque année par Israël aux Palestiniens.
L’équipe du Times of Israël a contribué à cet article.