Abbas refuse de rencontrer Rivlin à Bruxelles
Alors que les deux présidents sont à Bruxelles, le dirigeant palestinien a décliné l’invitation européenne à rencontrer le président israélien

Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a refusé une invitation à rencontrer le président Reuven Rivlin pendant que les deux dirigeants sont à Bruxelles, a annoncé jeudi un responsable israélien.
Le bureau de Rivlin a déclaré au Times of Israël que le dirigeant palestinien « avait refusé d’accepter l’initiative de l’Union européenne pour organiser une rencontre entre les deux hommes ».
Cette semaine, le président du Parlement européen Martin Schulz avait annoncé qu’il espérait organiser une brève rencontre entre le président israélien Reuven Rivlin et son homologue palestinien Mahmoud Abbas mercredi en fin de journée à Bruxelles.
« Si nous arrivons à les faire se croiser dans l’enceinte du Parlement européen, je pense qu’ils ne partiront pas en courant, donc je ferai de mon mieux pour les faire se croiser », a déclaré Schulz lors d’un point de presse à Bruxelles.
« Je peux vous assurer que je ne partirai pas en courant », a rebondi, debout à ses côtés, Rivlin, qui venait de s’adresser aux eurodéputés.

Mais « le progrès diplomatique que je souhaite dépend un peu des plannings des deux » responsables, a expliqué Schulz, se disant dans l’incapacité de prédire si le président de l’Autorité palestinienne atterrira à temps mercredi pour rencontrer Rivlin, qui devait dîner au Parlement européen.
Cela aurait été la première rencontre entre Abbas et Rivlin depuis que ce dernier est devenu le président de l’Etat israélien en juillet 2014.
Figure populaire et haute en couleur, « Ruby » (diminutif de Reuven) Rivlin fait partie du Likud, le parti du Premier ministre Benjamin Netanyahu, et se trouve à Bruxelles pour une visite de quatre jours, qui se terminera jeudi, alors que Mahmoud Abbas rend lui aussi visite à des dirigeants européens mercredi et jeudi.
L’Union européenne fait fortement pression pour relancer le processus de paix au Moyen Orient, sur la base d’une solution à deux états.
Les 28 ministres des Affaires étrangères de l’UE ont annoncé lundi leur soutien officiel à l’initiative de paix française pour l’organisation d’une conférence de paix internationale à Paris cette année, visant à relancer les négociations israélo-palestiniennes, à l’arrêt depuis 2014.

Mercredi, Rivlin a déclaré aux membres du parlement européen que l’initiative française souffrait de « défauts fondamentaux », et était par conséquent vouée à l’échec.
« L’initiative française souffre de défauts fondamentaux. La tentative de revenir aux négociations pour le bien des négociations, non seulement ne nous rapproche pas d’une solution longuement attendue, mais nous en éloigne plutôt », a déclaré le président pendant son discours à Bruxelles.
Comme d’autres initiatives internationales pour la conclusion d’un accord de paix, Rivlin a déclaré que l’approche inflexible du projet français de « tout ou rien » à la mise en place d’une solution à deux états ignore l’absence totale de confiance entre Israéliens et Palestiniens.
Rivlin a exhorté les pays de l’UE à plutôt montrer de la patience et à faciliter des mesures permettant la mise en place de la confiance entre Israël et les Palestiniens.
« Ce n’est pas une tâche facile pour moi de […] dire qu’aujourd’hui un accord de paix permanent entre nous et les Palestiniens ne peut être trouvé », a-t-il ajouté.

Abbas devrait s’exprimer jeudi devant la plénière du parlement européen, appelant à une solution à deux états et au soutien de l’initiative de paix arabe, qui propose une normalisation des relations entre les pays arabes et Israël en échange d’un retrait total de Cisjordanie et d’autres concessions, comme le retrait du plateau du Golan.
Dans le cadre de l’initiative française, les représentants de 28 pays arabes et occidentaux, la Ligue arabe, l’UE et les Nations unies se sont retrouvés ce mois-ci à Paris pour discuter des moyens que la communauté internationale pouvait utiliser pour faire progresser le processus de paix. Les représentants israéliens et palestiniens n’avaient pas été invités à assister à cette rencontre, qui devait poser les bases d’une conférence de paix à part entière qui devrait être organisée avant la fin de l’année.