Israël en guerre - Jour 494

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Accord de trêve à Gaza: les sentiments partagés d’Israéliens entre soulagement et tristesse

"Ce sera un coup très dur, moralement", affirme Simon Patya, retraité de 76 ans, en mentionnant "ceux qui vont revenir dans des sacs" mortuaires

Des manifestants brandissent des photos d'Israéliens détenus par des terroristes du Hamas à Gaza, sur la « place des otages » devant le musée d'art de Tel Aviv, le 3 novembre 2023 (Crédit : Miriam Alster/Flash90)
Des manifestants brandissent des photos d'Israéliens détenus par des terroristes du Hamas à Gaza, sur la « place des otages » devant le musée d'art de Tel Aviv, le 3 novembre 2023 (Crédit : Miriam Alster/Flash90)

« Soulagement », « grande tristesse », « un vrai bonheur » : au lendemain de l’annonce d’un accord pour un cessez-le-feu à Gaza, des Israéliens confient éprouver des sentiments partagés.

« Nous avons un peu peur […] que l’accord tombe à l’eau, mais nous restons positifs », explique Yulia Kedem, une thérapeute de Tel Aviv, en décrivant l’exaltation autour d’elle à l’idée d’un retour des otages en Israël : « un vrai bonheur. »

L’accord obtenu promet en effet, dès les premières semaines de la trêve, la libération de 33 otages détenus par des groupes terroristes dans la bande de Gaza, en échange de prisonniers palestiniens incarcérés pour atteinte à la sécurité en Israël.

Lors du pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël, 251 personnes ont été prises en otages.

Parmi elles, 94 otages sont toujours retenus à Gaza dont 34 sont morts, selon l’armée israélienne.

Depuis le début de la guerre, les habitants de Tel Aviv se sont mobilisés pour exiger du gouvernement qu’il parvienne à un accord pour faire libérer les otages.

Une installation lumineuse appelant à la libération des otages, sur la place Habima, à Tel Aviv, le 1er janvier 2025. (Crédit : Michael Giladi/Flash90)

Lampadaires et bancs publics sont recouverts d’autocollants saluant la mémoire de soldats tués ou d’otages retenus à Gaza. Des guidons de vélos aux poussettes, en passant par les revers de veste, le ruban jaune, symbole des otages, est omniprésent.

Appréhension

Mira Lapidot a été aux premières loges de ce mouvement, elle est la conservatrice du Musée d’art de Tel Aviv, celui devant lequel s’est installée la Place des Otages, une esplanade où des proches de personnes détenues à Gaza se réunissent quotidiennement pour attirer l’attention de l’armée israélienne, dont le quartier-général, la « Kirya », est tout proche.

Mercredi, alors que la rumeur de l’annonce d’un accord se répandait en Israël, c’est sur cette place qu’ont afflué des manifestants, certains avec des torches, d’autres un morceau de bande adhésive sur la bouche, ou au contraire, criant dans des mégaphones.

« Nous éprouvons à la fois un immense soulagement et beaucoup d’impatience, on est dans l’expectative du retour des otages et de l’arrêt de cette guerre », dit Lapidot, « mais il y a aussi un sentiment très pesant du fait que cela [l’accord] aurait pu être réalisé il y a des mois, et tant de vies auraient [alors] été sauvées ».

D’autres habitants de Tel Aviv rencontrés par l’AFP se sont déjà laissés gagner par l’anxiété en évoquant les prochains jours.

Si elle s’imagine déjà « rivée à la télévision » pour les libérations d’otages, qui pourraient commencer dès dimanche, Youval Barnet, étudiante de 26 ans, reconnaît aussi craindre les images qu’elle verra.

« Nous prierons pour que tout se passe bien, pour [que les otages] sortent comme prévu, sans avoir l’air en trop mauvaise santé. »

Des parents et des amis de personnes tuées ou enlevées par le groupe terroriste Hamas et emmenées à Gaza, participant à une manifestation en faveur d’un cessez-le-feu et d’un accord de libération des otages, à Tel Aviv, le 15 janvier 2025. (Crédit : Ohad Zwigenberg/AP)

« Ce sera un coup très dur, moralement », abonde Simon Patya, retraité de 76 ans, en mentionnant « ceux qui vont revenir dans des sacs » mortuaires.

Se projetant plus loin encore, Lapidot espère que Gaza pourra se « reconstruire » et que la société israélienne « retrouvera une forme de confiance ».

« Nous n’avons jamais connu une guerre aussi longue. »

Le ciel bleu de la métropole côtière est encombré de nuages gris, semblant refléter le cœur des habitants.

Deuil

Leurs incertitudes n’ont pas dû attendre longtemps pour trouver de quoi se nourrir puisque jeudi matin, Israël et le Hamas échangent encore des passes d’armes à propos de l’accord.

Le bureau du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a affirmé que le Hamas était revenu « sur certains points » de l’accord, ce qu’a démenti catégoriquement le groupe terroriste palestinien.

À Jérusalem, des manifestants ont fini d’installer devant la Cour suprême de faux cercueils et des photos de soldats morts ces derniers mois.

Des jeunes de droite protestant contre l’accord de cessez-le-feu avec le Hamas, devant la Knesset, à Jérusalem, le 16 janvier 2025. (Crédit : Charlie Summers/Times of Israel)

Ici, une foule réunit les opposants au cessez-le-feu, dont beaucoup de Juifs ultra-orthodoxes.

Entre les drapeaux d’Israël, des membres de mouvements d’extrême-droite portent des banderoles, d’autres personnes sans affiliation politique, marchent en tenant le portrait d’un proche décédé.

Une pancarte affirme : « Avec leur mort, ils exigent notre victoire. »

Quelques heures auparavant, des personnes s’étaient rendues à Réïm (sud d’Israël), sur les lieux du massacre du festival Nova, où plus de 370 personnes ont été tuées le 7 octobre 2023.

Entre les cactus et les eucalyptus, un mémorial, forêt de photos des personnes tuées, a été créé sur ce terrain du Néguev.

Devant ces stèles symboliques, encadrées par des dessins d’enfants ou des fleurs, les mines sont graves, marquées par le deuil encore prégnant.

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