Alertes à la bombe contre des centres communautaires : des envoyés du FBI en Israël
L’enquête sur l’ado était en cours depuis 2 ans, mais la police ne l’a identifié qu’après l’arrivée de 12 agents envoyés par Trump
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

La police israélienne n’a réussi à interpeller un adolescent juif israélo-américain soupçonné d’avoir proféré des menaces à la bombe contre des centres communautaires juifs qu’après l’envoyé, par le président américain Donald Trump, d’une équipe de 12 agents du FBI en Israël ces dernières semaines, a annoncé le quotidien Haaretz.
Même si l’enquête était en cours depuis deux ans, le tournant qui a permis l’arrestation jeudi du jeune homme et de son père n’a pu être pris qu’après l’arrivée en Israël des enquêteurs du FBI, a déclaré Haaretz en s’appuyant sur des sources policières.
L’intervention de Trump est importante, car il a été extrêmement critiqué pour ne pas en avoir fait assez pour faire cesser les menaces contre les centres juifs américains et pour ne pas avoir condamné catégoriquement l’antisémitisme.
L’article ne précise pas ce qu’ont réussi à faire les agents du FBI à la différence des policiers israéliens.
Le suspect, dont le nom n’est pas dévoilé en Israël, refuse de parler aux autorités, et la police n’a pas encore réussi à accéder à ses ordinateurs.

La police a cependant donné des informations sur son monde opératoire.
Le jeune homme aurait apparemment proféré des menaces à la bombe depuis plus de deux ans, mais l’urgence de son arrestation ne s’est précisée qu’après les menaces dirigées contre des centres communautaires juifs américains.
Des sources policières ont indiqué à Haaretz que c’était en partie parce que le suspect surveillait les réseaux sociaux après avoir passé une menace pour évaluer son impact. Et s’il remarquait une attention médiatique considérable, alors il continuait les menaces au même endroit.
Plusieurs centres communautaires et organisations juives ont reçu de multiples appels. La police pense cependant que l’adolescent a proféré bien plus de menaces que celles connues du public, car beaucoup d’entre elles n’ont pas été médiatisées.
La police cherche à présent à découvrir exactement ce qu’il a fait et comment. Il refuse de coopérer avec la police, évoquant son état de santé.
Son avocate, Galit Besh, a déclaré que son client souffrait d’un « problème médical très grave » qui pourrait affecter son comportement. Elle a ajouté que son état de santé l’avait empêché d’aller à l’école, au collège et au lycée, et de s’enrôler dans l’armée.
« Cela touche à l’enquête, a-t-elle déclaré. Le juge, entre autres, a demandé à la police de vérifier, de parler à ses médecins, d’obtenir plus de documents et d’enquêter sur lui à la lumière de son état de santé. »

La Dixième chaîne a annoncé que le problème médical cité serait une tumeur cérébrale non maligne. La police attend de la mère du suspect de présenter les documents médicaux qui prouveraient son état de santé.
La police n’a pas réussi à accéder à ses ordinateurs, et a déclaré que son nom n’apparaissait nulle part dans les réseaux sociaux.
Le jeune homme serait devenu de plus en plus imprudent, et aurait échoué au moins une fois à diriger sa connexion internet par un proxy, laissant derrière lui une adresse IP réelle qui a permis de remonter jusqu’à Israël.
La police cherche également à rassembler des informations sur le père de l’adolescent, qui est toujours en détention. Il est soupçonné de savoir ce que son fils faisait. Lui-même expert informatique, il a probablement dû reconnaitre l’équipement de la chambre de son fils, mais n’a pourtant rien dit aux autorités.
La mère du suspect devrait elle aussi être interrogée dans les prochains jours.
Les autorités israéliennes se préparent à une possible demande américaine d’extradition du suspect. Même si cela n’a pas encore eu lieu, Israël se conformerait probablement à cette demande.
Il est également possible que les entreprises qui ont été touchées par les menaces à la bombe du suspect portent plainte contre lui.