Amin, Jawad, Malek et Mahmoud al-Qoraan : quatre cousins bédouins de 10, 11 et 16 ans
Tués lors d'une attaque à la roquette sur le village bédouin de Kukhleh, dans le sud du pays, le 7 octobre 2023
Les quatre cousins Amin Akal al-Qoraan, 10 ans, Jawad Ibrahim al-Qoraan, 11 ans, Malek Ibrahim al-Qoraan, 16 ans, et Mahmoud Diab al-Qoraan, 16 ans, ont tous été tués le 7 octobre 2023 lorsqu’ils ont été touchés par une roquette qui a visé leur village bédouin de Kukhleh.
Malek et Jawad étaient frères, et Amin et Mahmoud étaient leurs cousins. Malek et Jawad laissent derrière eux leurs parents, Ibrahim et Yusra, et leurs autres frères et sœurs, tandis qu’Amin laisse derrière lui ses parents, Rana et Akal, et ses frères et sœurs. Mahmoud laisse derrière lui ses parents, Diab et Fariha, et ses deux sœurs. D’autres membres de la famille ont été gravement blessés lors de cette frappe.
Les habitants des villages bédouins non reconnus du sud déplorent depuis longtemps de l’absence d’abris anti-bombes et d’infrastructures en cas de sirènes d’alerte aérienne, ce qui les rend particulièrement vulnérables aux tirs de roquettes. Ils affirment que l’endroit est également considéré comme une « zone ouverte » par l’armée israélienne et que de nombreuses roquettes ne sont donc pas interceptées.
Les habitants de nombreux villages de ce type sont engagés depuis des décennies dans une bataille avec l’État, qui affirme que leurs villages sont illégaux et tente de les convaincre de s’installer dans des communes reconnues, dotées d’infrastructures et d’abris publics.
Près de la famille al-Qoraan à Kuhkleh, Mai Zuhair et sa grand-mère, Faizah Abu Sabeeh, ont également été tuées dans une attaque à la roquette le 7 octobre.
Saïd al-Qoraan, l’un des oncles des quatre garçons, a dit au micro de la chaîne publique Kan : « J’aimerais pouvoir donner ma vie pour qu’ils aient plus de temps à vivre. J’aimerais pouvoir donner ce qu’il me reste pour vous, mes âmes. »
« C’est un désastre inimaginable, l’esprit humain ordinaire ne peut pas comprendre une telle chose », a ajouté Saïd, un officier de carrière de Tsahal.
« J’ai dû les sortir des décombres, du brasier… ils sont morts dans mes bras. »
Il a indiqué qu’après la tragédie, Tsahal a installé des abris temporaires et des bancs de sable dans la ville, « mais nous avions déjà perdu ce que nous avions de plus précieux… Je ne peux pas regarder leurs mères dans les yeux ».
Il a raconté que, lors de leur enterrement, « chaque fois qu’ils descendaient l’un d’eux dans la terre, je voulais y aller aussi. Les gens m’en ont empêché. Je voulais me joindre à eux. »
En novembre 2023, le père de Malek et Jawad, Ibrahim, a raconté à Ynet que le mot « tragédie » était trop faible pour décrire ce qui s’est passé.
« Nos enfants, un morceau de notre cœur. Nous n’avons plus de larmes », a-t-il déclaré.
« Nous avons perdu nos enfants. À la maison. Dans leur maison. Ce qui devrait être l’endroit le plus sûr. »
Ibrahim, s’adressant à nouveau à Ynet en août 2024, a expliqué que les choses étaient « très dures ».
« Nous sommes toujours le 7 octobre. Rien n’a changé. Nous n’avons toujours pas d’abri. Cela ne nous quitte pas, et quand j’en parle, cela me ramène en arrière… Toutes les émotions remontent à la surface. Ce n’est pas quelque chose dont on peut se remettre. »
Il a ajouté que « l’on peut vivre avec la perte et le deuil, mais on ne peut pas en guérir ».
« Notre perte est très grande. »
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