Amsterdam: un homme s’empare du micro de Greta Thunberg, dénonçant ses propos pro-palestiniens
Avant que l'activiste ne monte sur scène, l'événement a été brièvement interrompu par un petit groupe d'activistes qui agitaient des drapeaux palestiniens et scandaient des slogans propalestiniens
La militante écologiste Greta Thunberg s’est jointe dimanche aux quelque 70 000 participants à une marche pour l’environnement à Amsterdam, « la plus grosse jamais organisée » aux Pays-Bas selon ses initiateurs, pour réclamer davantage d’attention des autorités au changement climatique, à 10 jours de la tenue d’élections anticipées au Pays-Bas.
Portant des pancartes clamant « Notre maison est en feu » et « Justice climatique maintenant », les manifestants se sont rassemblés sur la place centrale d’Amsterdam avant de marcher dans la ville.
Le discours de Thunberg, qui arborait un keffieh palestinien, a été brièvement interrompu par un manifestant, selon lequel la manifestation faisait la part trop belle à la politique au détriment de la thématique climatique.
« Nous ne sommes pas au bord d’une catastrophe, nous la vivons », a lancé Greta Thunberg à la foule. « Les personnes qui se trouvent en première ligne de la crise climatique en subissent les conséquences depuis des décennies et tirent la sonnette d’alarme, mais nous ne les écoutons pas », a-t-elle déploré.
« En tant que mouvement pour la justice climatique, nous devons écouter les voix de ceux qui sont opprimés et de ceux qui luttent pour la liberté et la justice. Sinon, il ne peut y avoir de justice climatique sans solidarité internationale », a déclaré M. Thunberg.
Après la prise de parole de femmes palestiniennes et afghanes et la reprise du discours de Mme Thunberg, un homme est monté sur scène, s’est emparé de son micro et a déclaré : « Je suis venu ici pour une manifestation sur le climat, pas pour un point de vue politique ».
D’autres sont intervenus pour le faire sortir de la scène sous les huées de la foule. Thunberg a répondu « calmez-vous » et a ensuite scandé « Pas de justice climatique sur une terre occupée ».
L’identité de l’homme n’a pas été précisée. Il portait une veste avec le nom d’un groupe appelé Water Natuurlijk, dont des membres siègent dans les Conseils de l’eau au Pays-Bas.
Greta Thunberg was briefly interrupted by a man who approached her on stage after she invited a #Palestinian and an Afghan woman to speak at a climate protest in the #Dutch capital.
The Swedish activist, speaking in a traditional black and white Palestinian scarf, said the… pic.twitter.com/Ma7HGBcolw
— NEXTA (@nexta_tv) November 12, 2023
La femme afghane, Sahar Shirzad, a déclaré à l’Associated Press que Mme Thunberg leur avait permis de monter sur scène avec elle.
« En fait, elle nous a donné de son temps », a-t-elle déclaré.
L’activiste palestinienne qui se trouvait également sur scène avec les femmes a été identifiée comme étant Sara Rachdan. Alors que Rachdan parlait sur scène de « mort et de deuil » à Gaza, son micro a semblé être coupé, et quelques personnes dans la foule ont alors crié « laissez-la parler ».
Avant que Thunberg ne monte sur scène, l’événement a été brièvement interrompu par un petit groupe d’activistes qui agitaient des drapeaux palestiniens et scandaient des slogans pro-palestiniens.
Elle n’a pas semblé découragée et a ensuite été vue en train de danser derrière la scène pendant que le groupe jouait.
Thunberg s’est attirée de très nombreuses critiques pour ses nombreux messages anti-Israël, alors qu’elle n’a pratiquement pas mentionné l’attaque terroriste du Hamas le 7 octobre, qui a pris pour cible des civils dans le sud d’Israël. Près de 1 200 personnes ont été tuées et près de 240 sont toujours retenues en otage dans la bande de Gaza.
La manifestation était organisée par une coalition réunissant notamment Extinction Rebellion, Fridays for Future, Oxfam et Greenpeace. Selon eux, il s’agit de la manifestation pour l’environnement « la plus grosse jamais organisée » dans le pays, revendiquant 70 000 participants.
« Alors que les crises continuent de s’accumuler et qu’il reste six ans pour atteindre les objectifs climatiques des Pays-Bas d’ici 2030, les élections à venir sont les plus cruciales jamais organisées », ont souligné les organisations dans un communiqué.
« L’atmosphère est incroyable. Je peux sentir l’énergie de beaucoup de jeunes qui veulent changer le monde », a déclaré à l’AFP Tijn Veenhoven, un étudiant en sciences politiques de 19 ans. Ieke Snel, 18 ans, étudiant en physique, a lui exprimé sa colère « parce que personne ne fait rien », a déclaré Ieke Snel.
Selon les sondages, le VVD de centre droit du Premier ministre sortant Mark Rutte et un nouveau parti, le NSC, dirigé par le champion anticorruption Pieter Omtzigt, partent à égalité pour le scrutin.
Une coalition des Verts et du PvdA de gauche est créditée de la troisième place par les sondages. Cette formation est dirigée par Frans Timmermans, ancien poids lourd de la Commission européenne, et architecte du Pacte vert de l’UE.
A l’approche de la COP28, qui se tiendra du 30 novembre au 12 décembre à Dubaï, le changement climatique arrive en cinquième position parmi les questions qui préoccupent les électeurs, derrière le logement, les soins de santé, l’immigration et la pauvreté, selon un dernier sondage réalisé par I&O Research.
Le changement climatique est actuellement considéré comme un sujet moins important que lors des dernières élections de 2021, selon ce sondage.