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Andie MacDowell dans un film israélien, inspiré d’une pièce d’Anat Gov

'My Happy Place' parle du cancer, des femmes et de l'amitié, - parfois dans des endroits improbables

Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »

« My Happy Ending », film israélien avec Andie MacDowell,sur les écrans israéliens depuis le 1er juin 2023 (Autorisation)
« My Happy Ending », film israélien avec Andie MacDowell,sur les écrans israéliens depuis le 1er juin 2023 (Autorisation)

La star hollywoodienne Andie MacDowell arbore ses magnifiques boucles grises dans « My Happy Ending », une histoire de cancer et d’amitié qui va bien au-delà de la maladie.

C’est en fait une parabole sur l’existence et la manière dont on choisit de la vivre, explique Rona Tamir, scénariste du film née en Israël et aujourd’hui installée à Brooklyn, qui a travaillé pour les célèbres shows satiriques israéliens « State of the Nation » ou « Eretz Nehederet ».

« C’est une question de choix », explique Tamir.

« Une existence indigne pour quelqu’un sera un paradis pour quelqu’un d’autre. C’est ça, la vie : l’amitié, les relations, c’est ce qu’on en fait. »

C’est aussi un film de femmes, produit par Talia Kleinhendler et Osnat Handelsman-Keren, de Pie Films, et réalisé par Tal Granit et Sharon Maimon, avec un grand nombre de rôles féminins et donc d’actrices.

MacDowell y interprète l’actrice Julia Roth, qui se rend dans une petite clinique de jour d’oncologie pour une chimiothérapie, dans les environs de Londres. A la recherche de discrétion et d’anonymat, elle y rencontre des patients qui l’amènent à penser à ses propres choix de vie.

Grâce à ses actrices, et notamment aux seconds rôles Miriam Margolyes, Sally Phillips, Rakhee Thakrar et Tamsin Greig, « My Happy Ending » permet au spectateur de vivre en accéléré les moments forts de la vie de Roth. Tout le film se déroule en fait dans la clinique et pendant une seule journée.

La star du théâtre Miriam Margoyles (la professeur Sprout dans Harry Potter, entre autres rôles iconiques) est Judy Schwartz, une femme juive âgée née dans un camp de concentration. Elle apporte une touche réaliste de véhémence, voire d’agressivité. La charmante Sally Phillips (Sharon ‘Shazza’ pour les fans de Bridget Jones) y est Mickey, une enthousiaste de la vie, et Rakhee Thakrar (de EastEnders) joue Iman, une jeune mère musulmane et étudiante en droit qui a du mal à trouver l’équilibre dans une vie un peu trop remplie.

« Le cancer est un catalyseur », explique Tamir.

« Il n’y a pas de lumière sans ténèbres, pas de bien sans mal. Le sens de la vie vient essentiellement du fait que nous savons qu’elle se termine un jour, même pour ceux qui vivent le plus sainement du monde. »

Tamir a passé beaucoup de temps à réfléchir au sujet, car « My Happy Ending » s’inspire de la pièce en hébreu « Sof Tov » de feue Anat Gov, la célèbre dramaturge israélienne et épouse de l’artiste Gidi Gov.

Décédée des suites d’un cancer en 2012, Anat Gov a écrit « Sof Tov » (Une belle fin) pour le théâtre israélien Cameri, un peu à la manière d’une comédie musicale sur le cancer et le choix de mourir comme on le souhaite. Sur une musique de Shlomi Shaban, la pièce, qui se déroule dans une salle de traitement du cancer, s’organise autour de personnages israéliens plus vrais que nature pour évoquer la lutte de Gov contre un cancer du côlon.

« Anat était une grande philosophe de la vie, pas de la mort », souligne Tamir, qui a vu la pièce avec sa mère, bien avant que les producteurs ne la contactent pour en faire un film. « J’en avais un excellent souvenir, j’avais adoré. »

Tamir explique avoir passé deux ans à apprendre de Gov, en lisant tout ce qu’elle avait pu écrire ou dire et en regardant sa dernière interview, qui a donné lieu à un documentaire.

« C’était une personne à la fois très inspirante et très sage. Il m’a fallu un certain temps pour écrire le scénario », confie Tamir.

« Il m’a fallu un certain temps pour que je me sente suffisamment à l’aise pour le faire. Si j’ai bien travaillé, il y a maintenant deux œuvres dans le monde inspirées par son travail. »

Il y a des différences majeures entre les deux œuvres, bien sûr. Bien que « My Happy Ending » ait l’air d’une pièce de théâtre, avec une unité de lieu et de temps, ce n’est en rien une comédie musicale comme l’était « Sof Tov » de Gov.

Rona Tamir, la scénariste née en Israël et installée aux États-Unis, de « My Happy Ending », film israélien avec Andie MacDowell sur les écrans israéliens depuis le 1er juin 2023. (Autorisation

« C’est l’astuce de la pièce, c’est hilarant », explique Tamir, ajoutant qu’elle savait que cela ne fonctionnerait pas dans le film.

Elle a donc remplacé les numéros musicaux par des rêveries dans lesquelles les quatre patientes se réfugient pour échapper à la douleur, auxquelles s’ajoutent des images nées lors de la réalisation du film.

« C’était une façon de jeter un œil dans la tête des personnages », confie Tamir.

Ainsi, Judy Schwartz invite ses amies à une chasse à la grenouille dans une forêt tropicale, Mickey à un événement semblable au Burning Man et Iman, chez elle, là où Julia les régale d’un festin de sucreries.

Malgré tout, leurs peurs et inquiétudes imprègnent ces rêveries, apportant une bonne dose de réalité à ces mondes fantasmés.

Le personnage de Julia Roth, dit Tamir, est un peu comme celui de Dorothy, dans « Le Magicien d’Oz », qui se fait trois nouveaux amis qui, chacun, lui donnent une leçon de vie.

MacDowell aurait accepté le rôle pour le script de Tamir, qu’elle a adoré.

Le film, tourné au Pays de Galles pendant la pandémie de coronavirus, se déroule au sein du système de santé anglais, que Julia Roth choisit pour des raisons de discrétion, mais qui ressemble à s’y méprendre au système de santé très social d’Israël, cadre de la pièce originale de Gov.

Le fait de faire venir le personnage incarné par Andie MacDowell, une grande vedette d’Hollywood, dans une petite clinique britannique, s’amuse Tamir, fait d’elle un « poisson hors de son bocal », forcée de donner un sens à sa nouvelle réalité.

« Nous sommes tous des êtres humains au final », dit-elle.

« Nous avons tous besoin de nos amis, que ce soit à Tombouctou, Tel Aviv ou au Pays de Galles. »

Au bout du compte, le cancer, la perte et la mortalité sont des thèmes universels, qui peuvent fonctionner n’importe où, ajoute Tamir. A la manière de la pièce de Gov, elle est convaincue (voir la bande-annonce du documentaire ci-dessus) que la mort est une aventure, un moment de la vie, digne à ce titre d’être vécu avec clairvoyance et humour.

« My Happy Ending » est à l’affiche dans les cinémas de Cinema City en Israël.

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