Appel à des rassemblements contre l’antisémitisme dimanche dans toute la France
Les rassemblements à l'échelle nationale doivent "permettre à tous les Français qui (le) souhaitent (de) s'associer à cette initiative partout en France"
L’Association des maires de France (AMF) a appelé jeudi à des rassemblements contre l’antisémitisme dans toute la France, « devant chaque préfecture de département », hors région parisienne, dimanche après-midi pour apporter un soutien à la « marche civique » prévue à Paris.
Les rassemblements à l’échelle nationale doivent « permettre à tous les Français qui (le) souhaitent (de) s’associer à cette initiative partout en France », indique l’AMF dans un communiqué.
« C’est l’unité même de notre nation qui est en cause et que tous les citoyens doivent défendre », affirme cette importante association d’élus locaux.
Une grande marche contre l’antisémitisme est en effet prévue dimanche dans la capitale française pour afficher l’union nationale face à l’explosion des actes anti-juifs dans le pays, mais elle se heurte à des polémiques politiques sur la participation de l’extrême droite et le boycott de l’extrême gauche. La marche partira à 15h de l’Esplanade des Invalides, dans le 7e arrondissement, à l’angle de l’avenue du Maréchal Gallieni et de la rue de l’Université.
Le président du Sénat, Gérard Larcher, et la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, ont appelé jeudi dans un communiqué commun à cesser les « polémiques inutiles » autour de cette marche.
« Marcher dimanche est une démarche individuelle, apartisane et citoyenne (…) Ce moment d’unité nationale est un devoir », ajoutent-ils.
La France, qui compte les plus importantes communautés juive (500 000 personnes) et musulmane (environ six millions de tradition ou de confession) d’Europe, redoute une importation sur son sol du conflit entre Israël et le groupe terroriste palestinien du Hamas.
Les actes antisémites ont explosé dans le pays – plus de 1000, un record –, depuis le début de la guerre déclenchée par l’attaque sanglante du Hamas en Israël le 7 octobre.
La présence du président Emmanuel Macron à ce rassemblement parisien n’était toujours pas connue, mais le président s’exprimera sur ce sujet dans les prochains jours, selon des conseillers du camp présidentiel.
Selon plusieurs de ses interlocuteurs, le chef de l’État penche plutôt pour ne pas se rendre en personne à cette grande marche, à laquelle sera présente la Première ministre Elisabeth Borne.
La participation annoncée du Rassemblement national (RN, extrême droite) à ce rendez-vous suscite toujours toujours autant de polémiques, notamment à gauche, le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) a indiqué pour sa part ne « pas souhaiter » y voir le RN.
« Nous ne souhaitons pas que des personnes qui sont héritières d’un parti fondé par des anciens collaborateurs [avec les nazis lors de la Seconde Guerre mondiale] soient présentes », a déclaré le président du Crif Yonathan Arfi sur la chaîne LCI.
À l’inverse, l’avocat et historien de la déportation Serge Klarsfeld, une voix écoutée sur la question, a jugé « tout à fait positive » cette participation annoncée du RN.
« L’ADN de l’extrême droite, c’est l’antisémitisme. Donc, quand je vois un grand parti issu de l’extrême droite abandonner l’antisémitisme, le négationnisme, et marcher vers des valeurs républicaines, je m’en réjouis », a déclaré dans un entretien au Figaro l’ancien chasseur de nazis.
De son côté, le parti d’extrême gauche La France insoumise (LFI), qui ne participera pas à la marche de dimanche en raison de la présence du RN, se rend jeudi soir à un rassemblement en mémoire des victimes de la Nuit de Cristal nazie, dont c’est le 85e anniversaire.