Après 7 ans, la plate-forme gazière Tamar obtient enfin un permis d’émission
Tamar crachait autant de matières cancérigènes que 570 installations industrielles, le ministère de l'Environnement félicite une firme texane pour avoir réduit la pollution
Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.

Après sept ans d’exploitation, la plate-forme de gaz naturel Tamar, au large de la côte méditerranéenne d’Israël, a enfin obtenu un permis d’émission.
Le retard est dû à la confusion qui régnait au cours des premières années d’exploitation de la plate-forme sur l’applicabilité de la Loi sur la qualité de l’air, au regard de sa localisation en dehors des eaux territoriales israéliennes, à quelque 25 kilomètres au large des côtes d’Ashkelon, dans le sud d’Israël.
La plate-forme a commencé à fonctionner en 2013 sans réglementation sur la pollution. Puis, les données de 2016 publiées par le ministère de la Protection de l’environnement en novembre 2017 ont révélé que les émissions « connues ou suspectées d’être cancérigènes » correspondaient au total des émissions de 570 grandes installations industrielles dans tout le pays, y compris les raffineries de pétrole de Haïfa.
Un projet de permis d’émission pour la plate-forme Tamar a été publié en août de l’année dernière et un débat public a été organisé pour les citoyens intéressés et les militants de l’environnement, les officiels du ministère de la Protection de l’environnement, l’association des villes du district d’Ashkelon, l’opérateur Noble Energy Mediterranean Ltd, et d’autres.
Une déclaration du ministère publiée lundi a indiqué que le permis d’émission final intègre un grand nombre des propositions faites pendant cette période de consultation publique.
Dimanche, le ministère a félicité Noble Energy dans un rapport séparé sur la pollution et les émissions de gaz liées au réchauffement climatique, qui a montré que les 570 plus grandes usines d’Israël ont coûté à l’État 13 milliards de NIS en dommages pour la santé publique et l’environnement l’année dernière.
L’entreprise texane est arrivée en deuxième position sur dix entreprises récompensées pour avoir réduit ces coûts indirects en installant sur la plate-forme Tamar une technologie qui absorbe les émissions dans le système plutôt que de les rejeter dans l’air.
Cette technologie a entraîné une baisse de 61 % des émissions de substances potentiellement cancérigènes de la plate-forme et une réduction du coût des dommages indirects de 37,5 millions de NIS à 14,4 millions de NIS, selon le rapport.
Bien que le rapport annuel de dimanche soit le huitième du genre, il a été le premier à évaluer les coûts externes, ou indirects, de ces émissions selon les critères établis par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Ces coûts comprennent, par exemple, le traitement hospitalier de personnes souffrant de maladies liées à la pollution, ou le nettoyage d’une rivière contaminée par des déchets industriels.